Musique

The Brains: nature morte

Le trio psychobilly The Brains donne l'avant-dernier concert de sa tournée pancanadienne le 19 juin aux Foufounes électriques. Photo: Ashlea Wessel Revolver Être reconnu comme l'une des principales forces punk à l'échelle provinciale et nationale n'empêche apparemment pas un groupe de progresser. Maintes fois salué dans le Best of Montreal du Mirror et récompensé à la dernière remise des prix GAMIQ, dans la catégorie Meilleur album punk (pour son disque éponyme de 2009), le trio psychobilly/horror punk The Brains estime avoir haussé les enchères avec Zombie Nation, son quatrième album, lancé en mai sous étiquette Stomp. "Les chansons sont mieux travaillées. Le style d'écriture a été peaufiné grâce à nos interminables tournées mondiales", commente depuis l'Ouest canadien le chanteur et guitariste René De La Muerte, qui a réalisé Zombie Nation au local de pratique du combo. Modeste, il crédite les formations avec qui les Brains ont partagé la scène depuis le début des années 2000 de leur avoir "prêté leur talent", ainsi que l'apport du nouveau contrebassiste Colin the Dead, arrivé dans le groupe en janvier. "Son style est différent. Rapide, dynamique… Ça nous rapproche de l'énergie de nos débuts", souligne le leader.

Bien foutu, Zombie Nation renferme deux curiosités qui valent le détour, même pour les profanes du psychobilly: Après cette nuit, un essai francophone qui détonne dans un genre où la langue de Molière est rare, ainsi qu'une excellente reprise d'Enjoy the Silence de Depeche Mode. "Lors de la préparation de notre première tournée européenne, nous savions que nous allions jouer en Angleterre. Nous avons adapté cette chanson pour faire un clin d'oil aux Anglais", raconte De La Muerte à propos du cover. Quant à la pièce en français, c'est la première du clan. "Nous parlons espagnol, anglais, français… C'était nécessaire pour nous d'en faire une."

En tournée pancanadienne avec le combo de Chicago Flatfoot 56 ces dernières semaines, les Brains et leurs amis américains donnent l'avant-dernier concert de l'itinéraire le 19 juin aux Foufounes électriques.

À souligner /

– Il y a L'Autre Saint-Jean le 23 juin au parc du Pélican, puis il y a l'autre autre Saint-Jean, baptisée "Saint-Jean borderline", le 24 au soir au Club Lambi. Rock débraillé, country et bilinguisme au programme avec Chocolat, Lake of Stew, Canailles et les Peelies.

– Fringe Pop bat son plein du 17 au 20 juin au parc des Amériques, angle Saint-Laurent/Rachel. Prestations gratuites chaque jour, dont celles des Silly Kissers, Grimes, Sean Nicholas Savage, Pop Winds, Royaume des morts et Bateau noir. Horaire complet au www.popmontreal.com.

– Synthés punk à gogo le 18 juin au Il Motore avec Pom Pom War, Meta Gruau, We Drive Cars et Rape Faction.

Kill the Lights

Pink Dog EP

(Bonsound Records)

Adepte habile mais transparent du rock vestimentaire à la Interpol, The Strokes, The Killers et consorts, le quintette montréalais étale ici cinq moments retranchés des sessions de l'album Fog Area (2009) et de celles de son prédécesseur, Buffalo of Love (2007). Tandis qu'on comprend que certains titres soient restés dans le tiroir (LLEGS fait très indie pop commercial 101, avec ses cris à la Arcade Fire et sa mélodie à la Brandon Flowers), d'autres, comme l'envoûtante et efficace Doing Business (qui rappelle les bonnes années de Calla), surpassent en grade les sélections des albums et font avancer la cause. Rien pour faire de nouveaux adeptes, mais un en-cas substantiel pour ceux qui le sont déjà. Le 18 juin au parc des Amériques à l'occasion du Fringe Pop.