Musique

Grimes: mal éduquée mon amour

Qu'elle le réalise ou non, Claire Boucher, alias Grimes, est experte de la fuite et du voyage intérieur. À la veille de lancer son nouvel album, Dragvandil, elle ouvre pour Phantogram, le 10 juillet à la Casa del Popolo. "Tu serais étonné de voir à quel point je suis mauvaise", ricane Claire Boucher. Vancouvéroise installée à Montréal depuis quatre ans (son grand-père était Québécois, d'où son nom francophone), elle ne baigne sérieusement dans la musique que depuis un an. Sous le pseudonyme de Grimes, elle a pourtant épaté avec son premier album, Geidi Primes, lancé gratuitement en janvier chez Arbutus Records; elle monte régulièrement sur scène depuis et elle a fait deux années d'électroacoustique à McGill. Mais dans chacune de ses entrevues, elle souligne son caractère néophyte et son manque de formation. Geidi Primes n'a été fait, précise-t-elle, qu'avec GarageBand, un violon, un synthé, un ukulélé, la guitare d'un ami et des effets sonores.

À la veille de lancer Dragvandil, un second album qui devrait paraître à la fin juillet (pas gratuitement, cette fois, bien qu'un EP de trois, quatre titres en téléchargement libre devrait le précéder – "parce que je crois que la musique devrait être gratuite"), la jeune femme réalise qu'elle se laisse intimider par son noviciat. "La plupart des musiciens que je respecte n'ont aucune formation musicale, reconnaît-elle. Live, avant, je paniquais, mais maintenant, je me sens plus en confiance."

Qu'elle le réalise ou non, Boucher est experte de la fuite et du voyage intérieur. Geidi Primes est un alliage méditatif de post-punk, de pop psychédélique et d'électronique, décoré d'influences asiatiques et, on le voit dans son titre, de références à Dune. "C'est ma fuite par excellence. J'ai dû lire le livre huit ou neuf fois. Je voulais faire un disque qui soit une fantaisie-échappatoire. J'aime la musique qui me fait sentir ailleurs, loin", témoigne-t-elle. Quant aux accents asiatiques de ses mélodies, on les doit à sa vie à Vancouver, où la présence chinoise est forte.

Pour Dragvandil, elle promet un disque plus étoffé, conçu avec le live en tête, mais des visées d'évasion similaire. "Sauf que cette fois, ça n'a rien à voir avec Dune. L'inspiration m'est plutôt venue de mes livres d'histoire du Moyen-Âge européen (elle étudie aussi la langue russe). L'album parle de la sauvagerie médiévale!" Le 10 juillet à la Casa del Popolo en première partie de Phantogram.

À SOULIGNER /

– Le Festival Atmosph'air sur la Plaza anime la Plaza St-Hubert du 7 au 11 juillet. Les 8, 9 et 10, des concerts gratuits sont présentés sur une scène extérieure aux coins des rues De Lorimier et Bélanger, ainsi qu'au Petit Medley. Parmi les convives: Bernard Adamus, Chinatown, Wesli et Caïman Fu. Programmation complète au www.maplaza.ca.

DISQUE LOCAL /

Like Elliot Did

If You Want Me To, I Will

(Indépendant)

Le nouveau projet de l'ex-Le Volume était au Maximum Catherine Coutu, au sein duquel elle chante et tâte pianos, claviers et ukulélé aux côtés du chanteur et multi-instrumentiste François Chabot, joue avec un dangereux coefficient de cute. La paire échange des récits du quotidien amoureux avec une candeur désarmante, sur fond de pop légère (mais bien foutue) aux accents folk, électro ou rock, qui évoque parfois les Moldy Peaches sans le côté grinçant. On frise souvent l'overdose de béatitude et de charme, mais difficile de ne pas esquisser un sourire en entendant As Hot As A Coffee Pot ou Private Parts (Show me your private parts and I'll show you my heart). Bref, ça marche.