Musique

The Couch Addiction: on prend tous un divan

De tous les groupes à avoir sillonné la scène locale au fil des ans, le combo ska-punk The Couch Addiction n'a pas été le plus populaire, ni le meilleur. Mais quatre ans après sa séparation, ceux qui étaient en âge de fréquenter la punkissime salle de l'X, au début des années 2000, en parlent encore. Louis-Philippe Caron, claviériste au cours des six années d'existence du groupe, pense savoir pourquoi: "On a commencé au moment même où les deux groupes skacore locaux les plus populaires, Naked & Happy (l'ex-groupe d'un certain Éli Bissonnette) et Rollerstarter (qui comprenait deux futurs membres des Sainte Catherines), arrêtaient. J'ai l'impression qu'on a repris le flambeau, un peu malgré nous", explique celui qui, après avoir brièvement accompagné Rudy Caya, travaille maintenant dans les coulisses de l'industrie, chez un éditeur musical.

"On n'a jamais eu de plan de marketing, de projet à long terme… On se laissait plus driver par ce qui se passait." Cette insouciance (ainsi que des changements de personnel fréquents, qui ont vu une dizaine de musiciens défiler dans les rangs du quintette) n'a pas empêché TCA de signer un EP conjoint avec Yesterday's Ring, en 2001 (une des premières parutions de Dare to Care), et un album complet (Filthy Hands, 2004), d'ouvrir pour quelques grosses pointures internationales (Reel Big Fish, Mustard Club…) et d'effectuer au moins trois tournées pancanadiennes, dont une (baptisée a posteriori le "Disaster Tour", en 2003) a laissé sa part de souvenirs à Caron: "On a eu des fucks intenses de van, qui nous ont coûté des milliers de dollars; des problèmes avec les douanes américaines après être passés de l'autre côté de la frontière accidentellement (pas pratique quand on a des champignons magiques dans ses bagages); des catastrophes naturelles nous ont empêchés de nous rendre à des concerts…"

On s'en doute, c'est surtout le plaisir de l'expérience que les membres retiennent aujourd'hui. Ceux-ci prendront donc une pause de leurs projets actuels (l'ex-chanteur Nicolas Bourdeau a formé The Narrative Crows, les cuivres sont maintenant dans P.L. Mafia…) le temps d'un concert-réunion visant à souligner les dix ans de formation du groupe, le 6 août au Il Motore.

À SOULIGNER /

– Le label Machette Records fête sa première année d'existence deux soirs à L'Esco: le 6 août avec SLOBS et Naughty Girls et le 7 avec Amanita Bloom, Solids et Jonathan Cummins aux platines.

DISQUE LOCAL /

La Querelle

Welcome to my Battleship

(New Romance for Kids)

Ne cherchez pas un mot de français sur le premier EP de ce quintette: son nom – tout comme le contenu des chansons – est plutôt un salut au groupe qui lui a donné naissance, feu Issue Sixteen (dont plusieurs membres faisaient partie), et à sa rupture trouble sur la route. Le son est à l'image de la prémisse: full emo, à la belle mode des années 90 (pensez Sunny Day, Real Estate, Jawbox…), quoique avec un intéressant côté atmosphérique en plus. La Querelle utilise en effet à bon escient son triumvirat de guitaristes. Plus collé au format au plan mélodique, le groupe fait néanmoins du bon boulot. Pour les nostalgiques qui voudraient vérifier que l'emo peut survivre en 2010. Le 7 août au Il Motore.