Quo vadis, Bobo Boutin?
Musique

Quo vadis, Bobo Boutin?

"Je vis maintenant sur terre comme dans un immense phalanstère." - Bobo Boutin, alias Marcel "Evil" Marceau, alias Gilles Robert, alias la Commission scolaire du rouleau à pâtisserie. Le 27 août à la Sala Rossa et le 2 septembre au Café Campus. Fin 2007, l'ex-Georges Leningrad contemplait 2008 avec la ferme intention d'y faire sa grande sortie, d'émerger en solo avec un album, des concerts, un livre d'arts plastiques, d'obscurs projets comme Les Feuillets de Gilles Robert et la Commission scolaire du rouleau à pâtisserie (CSDRAP), et tout et tout. Puis, plus rien. Jusqu'à cette année. Depuis quelques mois, Bobo Boutin monte régulièrement sur les planches, le plus souvent à l'extérieur de Montréal, en secret, exception faite de sa participation au dernier festival Suoni Per Il Popolo…

Que se passe-t-il? Y a-t-il une direction musicale précise à travers les nombreuses pièces toutes différentes qui se trouvent sur son MySpace (myspace.com/boboboutin)? Pourquoi ce silence radio, et qu'advient-il des projets évoqués?

"J'ai sauté à l'intérieur du pot autour duquel je tournais depuis des années et refermé le couvercle hermétiquement", m'annonce Bobo dans un courriel laconique. "Au cour des ténèbres (Conrad) est un livre que je n'ai pas lu. Francis Ford Coppola l'a adapté au cinéma (Apocalypse Now). Wagner, les bunnies du magazine Playboy abandonnées dans une carlingue d'hélicoptère, etc. Un drôle de hasard m'a envoyé chez les porteños, habitants de Buenos Aires (troisième plus grande ville d'Amérique). Je me suis torturé par le dessin et j'ai dû me réinventer en faisant des concertos sans instruments."

"Marcel "Evil" Marceau est né. Il m'arrive fréquemment de briser des instruments. Pour l'instant, j'ouvre continuellement, n'importe quand, n'importe comment, pour la CSDRAP de Montréal, une espèce de bureaucratie personnelle. Mon alter ego Gilles Robert se balade sur la toile: une série d'épisodes sont prévus à cet effet. Un disque 7 po, accompagné d'un conte sordide illustré (pleine couleur), né de la contraction des chansons Vidanges et Banshee Whale, paraîtra très bientôt sous une étiquette de disque de la côte ouest américaine. En ce qui concerne mes spectacles, continuez à vous attendre à tout. Je vis maintenant sur terre comme dans un immense phalanstère. Il faut faire vite "car qu'est-ce que votre vie, sinon une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui disparaît ensuite?" (Jacques 4, 15)."

Amen. Plus concrètement, Bobo Boutin ouvre pour Stereo Total, le 27 août à la Sala Rossa, et sera du prochain Mini-M, le 2 septembre au Café Campus, avec Sunny Duval et Grand Trine.

FME 2010: Rouyn, loin, bien, presque plein

Le décompte est commencé vers le huitième Festival de musique émergente (FME) en Abitibi-Témiscamingue, qui aura lieu du 2 au 5 septembre à Rouyn-Noranda. L'endroit a beau être à huit heures de route, il n'en demeure pas moins le rendez-vous annuel de la scène locale. Entre quelques invités internationaux et grosses pointures pop s'y produisent cette année les Besnard Lakes, Gigi French, Vulgaires Machins, Bateau Noir, Bernard Adamus, Michèle O., La Patère rose, Le Matos, Parlovr, Jesuslesfilles, We Are Wolves, The Peelies et une trâlée d'autres. Chaque année, de nombreux mélomanes montréalais font eux aussi le chemin pour être de la partie, mais le temps presse pour qui n'a pas encore fait ses arrangements. Côté passeports et forfaits, c'est complet, mais il reste encore des billets à l'unité. www.fmeat.org

Pop à l'air, la suite

Qu'est-ce qui annonce le début et la fin de la belle saison? Les ventes trottoir sur Saint-Laurent. Jadis présentés seulement durant la première du mois de juin, dans le cadre du festival Fringe, les concerts de Pop Montréal accompagnent cette année également la dernière du mois d'août.

Du 26 au 28 août, Blue Hawaii, Desert Owls, Adam and the Amethysts, Receivers, Dead Messenger, The Man Machine, Krista Muir et plusieurs autres prennent d'assaut l'angle du boulevard Saint-Laurent et de la rue Rachel dès la fin de l'après-midi, gratos. L'horaire complet au popmontreal.com.

À souligner /

Polipe et Bravofunken s'assoient sur le Divan Orange le 2 septembre.

Michèle O.

Assise dans ma tête

(Indépendant)

Elle a l'introspection pimpante, l'auteure-compositrice montréalaise. Naïve parfois, et pas dépourvue de lieux communs, mais ponctuée de belles images ("quand y'a plus que les insectes qui ont des ailes") et chaleureuse à l'os. Rythmes country-rock entraînants aidant, on la rejoint sans mal dans cette humeur déterminée, positive, à mesure qu'elle ressasse (L'Anecdote moche), tempère (Si ça fait mal un peu) et console (Ta berceuse). Si la demoiselle marche un peu sur les sentiers empruntés par la Mara Tremblay des premiers jours, elle se distingue par une approche plus clean, quoiqu'adroitement négociée, tonifiée par la guitare habile et le banjo de Pierre-Louis Lavoie. Reste ce chant minaudier, aux inflexions pas toujours naturelles, qui ne ralliera pas tout le monde.