Musique

Jesuslesfilles: aller voir ailleurs

"Les chansons sont carrées. Elles ne laissent pas grand-place à l'imagination... Alors on compense par l'énergie." - Benoît Poirier, batteur de Jesuslesfilles, qui lance son album le 17 septembre au Divan Orange. Photo: Alex Ortiz Que cherchent-ils? À quoi pensent-ils et que comptent-ils faire d'Une belle table, ce premier album lancé cette semaine? Autant de questions qui semblent embêter Benoît "Be" Poirier, batteur de Jesuslesfilles… "On est un peu un cas problème. Je ne sais pas si ça paraît, de l'extérieur, mais c'est un peu dur à gérer, ce groupe-là. Il y en a parmi nous qui n'ont pas de téléphone, d'autres, pas d'Internet, d'autres qui n'ont ni l'un ni l'autre… Juste nous rassembler peut être une tâche ardue", indique celui qu'on connaît aussi comme membre de Bonne Journée et du Monde dans le feu, ainsi que comme collaborateur à Bande à part (et pour qui se demande comment on rejoint quelqu'un qui n'a ni téléphone ni Internet, la réponse est: "On passe par leur copine.")

Une chose est sûre: tous les membres ont déjà joué auparavant dans des formations plutôt connues sur la scène locale, comme Les Vautours, Sweetheart Sebastian et Kid Sentiment. Des formations rock'n'roll, tendance garage, ce qui explique un peu la genèse de Jesuslesfilles, à l'été 2008. "Martin (Blackburn, chant, guitare et composition), Azure (Degrâce, chant) et Mathieu (Blackburn, guitare) étaient tannés du rock garage, ils voulaient essayer autre chose, raconte Benoît. À Chicoutimi, leur ville d'origine, c'était pas mal juste ça qui se passait, et c'est ce qu'ils ont amené ici, mais ils voulaient aller voir ailleurs. C'est d'ailleurs pour ça que je me suis intéressé au projet, moi qui viens plus du punk-rock", poursuit le batteur.

On pourrait dire que le résultat demeure relativement garage et on n'aurait pas tort. "Les chansons sont carrées. Elles ne laissent pas grand-place à l'imagination… Alors on compense par l'énergie. Et comme je joue très fort, les autres sont portés à essayer de "m'accoter"", note Benoît. Il y a quand même, selon lui, un petit quelque chose en plus dans la sauce: "Les structures sont plus atypiques. Je vois plus ça comme du post-punk, même si ça n'en est pas: la façon de faire traîner les riffs, d'amener des harmonies légèrement dissonantes… C'est différent de ce qu'on a fait avant dans d'autres formations."

Le reste est l'affaire de vivre au présent, de n'écrire que sur les filles (tous ont d'ailleurs entendu l'histoire du nom du groupe: une pièce intitulée Je suis les filles, dont Be aurait à un moment donné mal lu le titre), de jeter promptement les chansons lassantes (R.I.P. Je suis les filles) et de garder les bonnes ("Une bonne partie des chansons sur l'album ont été jouées lors de notre premier concert", dixit Benoît). Jusqu'à maintenant, ça semble avoir fonctionné: le quintette a eu l'aide de Jocelyn "Joe" Gagné des Breasfteeders pour signer son démo de 2009 de même qu'Une belle table, et sa participation aux dernières Francouvertes lui a permis de se produire au dernier FME… Et maintenant? "Tu me fais penser que je devrais peut-être recommencer à "booker" des shows", allume Benoît. Oui. Lancement le 17 septembre au Divan Orange avec Fantôme (nouveau groupe impliquant deux membres d'un certain groupe chocolaté).

À souligner /

Caloon Saloon s'aligne au Quai des Brumes le 19 septembre en 5 à 7 dans le cadre des "dimanches déplogue". Gratuit.

– L'Abreuvoir tient encore une fois cette année un Festival de la rentrée, au profit de la Fondation Jean-Michel Anctil (qui soutient la lutte contre le décrochage scolaire). Ça se passe les 20, 21 et 22 septembre avec, entre autres, Cougarettes, Think About Life, Bravofunken et Technical Kidman. Horaire complet au www.abreuvoir.ca.

Lyse and the Hot Kitchen cuisine le Divan Orange le 23 septembre avec Dan Livingstone.

Les Revenants

Premier EP

(Indépendant)

Composé de membres passés et actuels des punk'n'rolleurs des Prostiputes ainsi que d'un ex-Robots de la Rime, ce jeune quatuor local y va d'un premier cinq titres qui ne rend hélas pas compte des sons de guitares en cinérama, suintants de reverb, qu'il sert live, mais qui permet au moins de goûter à son adresse pour les croisements de country et rockabilly. Roche rouge est un efficace brûlot instrumental à la Duane Eddy, après quoi le guitariste Jimmy Dégât fait la démonstration de talents de chanteur, parolier et mélodiste égaux, qu'il s'agisse de rockabilly déjanté (Bête lumineuse) ou d'une complainte country routière (L'Auto-stoppeuse). Coudonc, il se passe vraiment quelque chose de chouette entre le country et la scène franco, ces temps-ci… Le 16 septembre à la Sala Rossa.