Je reviens d'Ontario avec une grippe musculaire bien poivrée. Mes jointures clignotent comme des tubes fluorescents.
Entre deux périodes de coma, je suis tombé sur une brève prédisant, exemple du iPod à l'appui, un chambardement numérique dans le monde du livre. On entend parler du fameux livre électronique depuis des années – mais personne n'a jamais vraiment expliqué l'utilité d'un tel gadget (hormis pour quelques utilisateurs spécialisés).
Encore et toujours l'obsession pour le support.
Un petit mot pour dire que je ne peux imaginer la lecture de haute volée sans la présence physique du livre. Ce livre qu’on tient de toutes les manières, qu’on manipule, qu’on palpe, qu’on touche, qu’on place et déplace, est l’intermédiaire indispensable entre l’auteur et le lecteur. Pas l’écran cathodique.
Au bout d’une lecture, il reste toujours des pliures, des annotations et, dans certains cas, de quelques taches involontaires de café ou d’aliments, fruits d’une distraction passagères. Le livre est non seulement le produit de l’imagination de l’auteur, c’est le témoin privilégié du passage d’un lecteur et de sa passion.