L'opinion de Tony Tremblay à propos de la poésie sur le iPod:
je suis plutôt d'accord pour que les poètes qui le désirent prennent
d'assaut toutes les plates-formes qui se prêtent à leur art. moi-même sur
mon site Web (www.dieudiesel.com), j'ai commencé à produire des capsules
baladodiffusées, extraits de spectacles de poésie qui ne demandaient qu'à
sortir au grand jour.je ne dis pas ici que tous les poètes devraient ou doivent le faire…
mais il n'en demeure pas moins que les nouvelles plates-formes de diffusion
(blogue, balado, etc) sont pour moi très importante pour mon travail
d'écrivain, de performeur.je dirais même que pour moi c'est plus important (en terme de rayonnement)
que l'imprimé.
Intéressant de voir un écrivain pour qui le rayonnement électronique importe davantage que le rayonnement imprimé. Tentatives d'explication:
1. Le livre traditionnel a tendance à s'enraciner. Le support électronique, en revanche, présente une capacité de dispersion quasi organique.
2. Le livre est un médium prestigieux, qui confirme la qualité du texte. Le Web possède toutefois ses propres critères d'autorité: qualité du design, qualité du texte, révision linguistique du contenu, nom de domaine… Le livre peut donc faire figure de jalon annuel, cependant que l'on utilise le Web pour le travail quotidien.
3. Le poème, forme généralement brève, se prête mieux à la lecture sur écran que le roman. On imagine moins bien un romancier préférer le blogue au bouquin.
4. Le livre est un objet stable, immuable. Le support électronique, en revanche, peut prendre plusieurs formes. Tremblay souligne la possibilité de diffuser des enregistrements audios ou vidéos. Question: le Web serait-il, en fin de compte, plus proche de la scène que du médium imprimé? Le blogue serait-il une forme théâtrale? D'ailleurs, ne compare-t-on pas cette plate-forme à une boîte à savon supersonique?
Monsieur Dickner,
Il n’y avait pas d’opposition de nature, sauf en apparence, entre l’imprimé statique (le support de papier de cellulose) et «l’imprimé» dynamique (de papier de polymères, dit électronique).
À l’époque de Kant, où les contre-façons des libraires piétinaient les droits d’auteur, la nature réelle du Livre a été philosophée par le grand philosophe allemande des Lumières : elle est indépendante de tout support matériel.
Je publie moi-même en ligne, depuis 1995, des livres en perpétuelle voie d’écriture, des livres sans fin, poèmes, brefs essais.
Bien à vous,
Gagy Gaignon
http://editel.com