Le Times publie un article intéressant sur les 10 livres les plus souvent volés dans les librairies britanniques en 2008 – et ce ne sont pas toujours ceux que l’on croirait: guides de voyages, atlas routiers de Londres, codes de la route et dictionnaires occupent la belle place. Soyez rassurés, on vole aussi quelques romans.
(Je me demande à quoi ressemblerait le palmarès québécois… Je vais enquêter et je vous tiens au courant.)
En plus de ces vols à la petite semaine, l’article du Times relate l'histoire de quelques voleurs extraordinaires, dont ceux-ci :
Over the course of three years in the early 1960s, the playwright Joe Orton and his lover, Kenneth Halliwell, stole 72 books from their local library in Islington, North London. They then not-so-subtly corrupted the covers before returning them to the shelves: a volume of John Betjeman poems was given a dust jacket featuring a tattooed old man in his underwear, and the faces of “Great Tudors” were replaced with monkey heads. Orton and Halliwell were arrested in 1962 and sentenced to six months in prison. The vandalised books are now the most valuable in the Islington Library Service's collection.
Aah, j’aime ces moments où le vandalisme devient une forme d’intelligence.
Oui, oui ! Que ce serait intéressant de se pencher du côté québécois.
Ma gageure générale :
Propension pour le livre de poche. Ou de sacoche.
Pas de dictionnaire, surtout pas visuel.
Ma gageure pour trois titres :
Comment perdre des livres sans en acheter
Comment être heureux sans dépenser.
Comment remplir sa bibliothèque sans y aller
En tout cas, le geste se simplifie pour du québécois, l’étal étant rarement à la vue, près de la caisse. C’est rangé discrètement du québécois dans nos librairies. Il ne faudrait pas exagérer, des fois que certains penseraient même à en acheter !
http://www.passemot.blogspot.com – carnet littéraire – québécois seulement 😀 …
Tous les libraires, autant francophones qu’anglophones, pourront vous confirmer l’importance qu’occupe la vente des livres utilitaires (recettes culinaires, jardinage, etc…) dans le chiffre d’affaire de leur entreprise. Ce n’est donc pas surprenant que ces livres sont les plus volés car ils sont aussi les plus achetés. Même les romans à succès ne sont pas aussi en demande. Il y a de cela quelques années, les policiers montréalais affirmaient que la prolifération des boutiques de revente de livres usagés créait aussi un débouché supplémentaire pour ces livres volés. Je me souviens qu’une librairie, au centre-ville de Montréal, avait une section de livres francophones bien surveillée, avec des mises en garde pour les voleurs à l’étalage, alors que dans le reste du commerce on ne retrouvait rien de la sorte: les livres francophones étaient plus volés que les livres anglophones. Il n’est pas évident d’affirmer que les gens volent pour devenir plus intelligents car si la demande existe, l’offre n’est jamais longue à suivre.
N’est-ce pas Dany Laferriere qui présentait une scène de vol dans une librairie dans « Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer » ?
D’ailleurs, je me demande si aujourd’hui, après l’élection d’Obama, le même livre ferait fureur ou scandale pour la ligue des Noirs du Québec, en ce beau mois de février consacré a ceux-ci ?
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Je ne sais pas qui décide de donner une journée aux femmes et un mois complet aux Noirs mais ça en dit beaucoup sur prédominance du racisme par rapport au sexisme au Québec…
Le livre à écrire, ce terrible voleur d’écrivains!!!
Tous les écrivains sont des voleurs, monsieur Bourbonnais.