À Dessine-moi un dimanche, animé par Franco Nuovo sur les ondes de Radio-Canada, ce dimanche, vers 9 heures:
- Je parlerai de rire et d’humour, puisque cette journée, le 6 mai, est la journée mondiale du rire. Je raconterai un ou deux blagues contées par des philosophes classiques (elle souvent pas terribles, vous verrez…) mais évoquerai aussi leur sens de l’humour assez particulier (mot d’esprit, gôut du paradoxe, ironie); je parlerai ensuite de théories philosophiques sur le rire et montrerai comment l’humour peut être un excellent et efficace compagnon du pédagogue et peut l’aider à faire comprendre des tas de choses, y compris des concepts philosophiques!
- Mon collègue Xavier Brouillette a lu pour nous La dignité de penser, de Roland Gori et nous en parlera avec son habituelle clarté.
- Sans oublier les cadeaux philosophiques offerts à des personnes ou à des institutions; et le couronnement de la Poutine d’or de la semaine, qui est remise au sophisme le plus remarquable (!) qui aura été repéré par nous, mais aussi par les personnes collaborant à l’émission ou encore des auditeurs, auditrices.
Amis lecteurs, amies lectrices: envoyez-moi donc vos sophismes préférés: il est encore temps de le faire et vous pourriez ainsi recevoir, au nom de votre candidat, le précieux trophée!
Vive l’humour! Mais merde (ou merdre) à au moins 90% des «humoristes» (?) québécois qui mènent un rude combat contre l’humour!
JSB
Pour moi, le sophisme de la semaine est la sortie de Luc Godbout qui ne tient même pas compte de l’inflation. Bon, d’accord, j’étire un peu le concept de sophisme!
http://jeanneemard.wordpress.com/2012/05/02/la-faille-dans-les-tableaux-de-m-godbout/
Voici des idées pour des gens qui voudraient mettre des individus en candidature …
http://www.ledevoir.com/societe/education/348958/faisons-le-choix-de-l-excellence-universitaire
Je pense que le texte est vraiment riche … et qu’en plus vous auriez n’ont pas un individu mais une brochette de gens. Un prix collectif ?
Voici des éléments …
(a) « La société québécoise fait face à un choix assez simple, mais qui semble difficile à accepter pour certains : devons-nous rehausser le financement de nos universités en demandant aux étudiants de payer une part raisonnable de leur coût de formation ? »
(b) « Pour une forte majorité de Québécois, et pour les deux tiers des étudiants, la réponse est oui. »
(c) « La sagesse populaire a compris qu’une » , » Les Québécois ont compris qu’il faut »
(d) « Surtout, une grande majorité de Québécois reconnaissent la nécessité de mieux financer nos universités »
——
Pour le bout de phrase (b) …
(1) l’argumentum ad populum.
(2) Sophisme de composition ? évoquer que ce qui est vrai pour un tout est vrai pour une partie ?
Pour le bout de phrase (a)
(3)
« qui semble difficile à accepter pour certains »
Un ad hominen deguise ?
(4)
« La société québécoise fait face à un choix assez simple devons-nous rehausser le financement de nos universités en demandant aux étudiants de payer une part raisonnable de leur coût de formation ? »
Des fois c’est difficile de bien distinguer.
Il me semble aussi qu’on fait une simplification abusive et qu’on nous amene dans un faux dilemme.
(5)
Il y a aussi en filigrame un sophisme de fausse premisse car on accepte le sous financement sans le démontrer ou l’évaluer.
Et on pourrait penser qu’il y a aussi une stratégie de renversement de preuve. Car on fait porter le debat non pas sur dites moi combien vous voulez mais sur dans la mesure ou on prend pour acquis qu’il en manque il faut que les étudiants en donne.
Il me semble aussi que d’évoquer « la part raisonnable » sans plus de détail est un sophisme.
Qu’est qu’une juste part ?
(6)
Pour le bout de phrase (c) …
Encore l’argumentum ad populum.
(7)
Pour le bout de phrase (d) encore l’argumentum ad populum mais avec un probleme de causalité … peut-on etre en desaccord avec la proposition et tout de même en accord avec le fait de mieux financer
nos universités
(8)
J’aimerais ajouter le commentaires qui illustre que parfois il y a des simplifications abusives un peu partout.
« Nous demandions aussi de différencier les droits selon l’établissement universitaire, le niveau d’études et le secteur disciplinaire pour refléter davantage les coûts de formation et les rendements personnels variables de l’investissement en éducation, ce qui permettrait de réduire les droits dans certains secteurs et de les augmenter dans d’autres. »
Et puis
« Nous basions notre proposition sur quatre principes fondamentaux : l’accessibilité, l’équité, l’excellence et l’efficacité. »
En quoi cette proposition s’inscrit dans ces quatres principes on le dit pas. On évoque un lien entre cout de formation et rendements personnels mais on le soutient pas.
Est-ce vérifié et pour toutes les disciplines ? Pour le baccalauréat , les cycles supérieurs ?
Existe-t-il des disciplines des sciences qui sont couteuses mais dont le rendement personnel peut être moindre dans quelle mesure alors une telle proposition respecte les quatres principes ?
Ensuite sur les mots …
Qu’est ce qu’on met dans un cout de formation … comment séparer recherches vs enseignement …
Qu’est que le rendement ? Salaire vs cout de formation ? Quels sont les limites de cette idée …
Doit-on tenir compte de la longueur des études ? Certaines displines demandent des études gradués.
Doit-on teir compte de la probabilité d’avoir un emploi, d’avoir un emploi dans sa formation, …
Ensuite pour évaluer un rendement ici par rapport a un DEC ou un DEP doit-on regarder comment poursuivre ses études influence d’autres aspects comme le fait de reporter des projets.
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A l’orale c’est plus difficile mais voici ce que j’ai identifié.
http://www.985fm.ca/em/puisqu-il-faut-se-lever-391.html
Discussion entre Martine Desjardin et Guy Breton.
En quelques minutes, il fait un appel a l’autorite en évoquant que des doyens ont participé a la redaction du plan stratégique mais sans être en mesure de donner un détail du plan.
Il fait a mon sens dans l’attaque ad hominem sur Martine Desjardins.
Il dit vers la fin …. « voulez vous des universites du tier monde » …
C’est a la fois un faux choix et un appel a la terreur …
Bravo!
M. Baillargeon aura tout un choix!
Normand Baillargeon, éclairants et intéressants ont été vos propos sur l’humour et sur les façons de résister à la propagande (en ne restant pas seul).
Moi qui me méfie des sondages, de la «sondomanie» et de la «sondagite», j’aime bien la vieille blague paradoxale que voici:
***«Un récent sondage, très sérieux et très rigoureux, a démontré, sans l’ombre d’un doute, que les sondages, même les plus sérieux et les plus rigoureux, ne démontrent pas grand-chose.»***
Dans l’actuel contexte obscurantiste, politicailleur et «policier» j’aime bien cette blague: un professeur demande à ses étudiants: «quelle est la différence entre les verbes et les chefs d’État?» Les étudiants restent cois et indécis. Alors le prof dit: «Les verbes, eux, s’accordent toujours avec leurs sujets».
Vous avez raison, Normand Baillargeon, lorsque vous dites que dans l’humour il y a toujours, ou presque, une personne ou un groupe que l’on «infériorise». Par exemple les blagues sur les Belges, les Newfies ou les blondes.
Le sociologue Alfred Sauvy a analysé trois formes d’humour: l’humour à la première personne qui consiste à s’inférioriser soi-même (Woody Allen aime bien ce genre d’humour). Il y a l’humour à la deuxième personne qui consiste à inférioriser un interlocuteur (Churchill excellait dans ce genre d’humour). Il y a l’humour à la troisième personne qui consiste à inférioriser une personne ou un groupe.
Tout cela pour vous dire, Normand Baillargeon que votre exposé était instructif et brillant.
En terminant et en changeant rapidement de sujet je pense qu’il serait intéressant de discuter, un jour, du rôle des «casseurs», réels, présumés ou policiers, dans les différentes manifestations. J’ai participé à plusieurs dizaines de manifs dans ma vie et je ne trouve pas encore de réponse à certaines de mes questions. Si je me vante un peu je dirai que la plus extraordinaire manif à laquelle j’ai participé, c’est celle du 28 août 1963, à Washington, lorsque Martin Luther a fait son célèbre discours I HAVE A DREAM.
Excusez mon bref changement de sujet.
JSB
Merci bien, Jean-Serge.