Je peux bien entendu me tromper, aussi bien sur des détails que sur le portrait global que je m’apprête à esquisser.
Mais, pour le moment — et vous me corrigerez si je me trompe — il me paraît très plausible de penser ce qui suit.
Pour commencer, la récente crise économique, essentiellement financière et spéculative, jointe à la reconfiguration des rapports de force internationaux (montée en force de la Chine et de l’Inde, autonomisation de l’Amérique Latine, notamment) entraînent une restructuration du capitalisme qui prend entre autres la forme d’un retour à des valeurs jugées plus sûres de l’économie réelle, et tout particulièrmenet des ressources naturelles.
Ce qui se passe en ce moment au Québec (au Canada également, mais je veux en rester ici au cas du Québec) participe de cette restructuration et explique en partie au moins certains phènomènes actuels pour le moins préoccupants, qui relèvent ni plus ni moins de ce que j’aime appeler une grande gabegie de nos ressources collectives, qui se fait au profit de margoulins — comme Power.
Des exemples?
1. Power, si on en croit Richard Le Hir, a (avec des complicités politiques), tenté une opération qui aurait abouti à la privatisation d’Hydro-Québec, rien de moins. C’est énorme et renversant.
2. Quand Hydro, il y a quelques années, se met à la recherche de pétrole et en trouve une quantité qu’on dit astronomique sur lÎle d’Anticosti, alors, par des voies plus ou moins claires et qui restent dit-on méconnues dans le détail, cette gigantesque richesse est pour l’essentiel cédée à des intérêts privés, plus ou moins identifiés, qui mettent sur pieds Petrolia.
3. La question du gaz de schiste participe de cette même logique de dilapidation de nos ressources naturelles collectives.
4. Le Plan Nord également.
5. Les détails de toutes ces gabegies restent nébuleux, l’information est lacunaire, en certains cas difficile d’accès. Le Devoir est sur tous ces dossiers exemplaire dans l’accomplissement de son travail journalistique: ailleurs, le traitement de ces dossiers est globalement très déficient pour des raisons en certains cas si évidentes qu’il est inutile d’y insister. Bref: la conversation démocratique, sur un enjeu aussi capital, est sinon impossible, à tout le moins sérieusement entravée.
6. On va donc dans les prochaines années assister, si rien n’est fait, à un vol d’une ampleur difficilement concevable et qui causera un tort inouï au Québec.
7. Il faut absolument inventer: a) des manières d’obtenir les informations qui manquent dans ce tableau; b) des moyens de les diffuser; et c) des manières de faire entendre la voix du bien commun.
Si vous pensez que ma lecture n’est pas trop erronée, avez-vous des idées sur ces trois plans?
J’en ai une. Il serait urgent de produire une sorte de poster qui permettrait de voir d’un coup d’oeil les acteurs de cette grande gabegie, de les identifier nommément et de rappeler leurs rôles respectifs. Et de le diffuser.
Ajout: un exemple pour Anticosti de ce que j’aimerais pour tout ce dossier. (Merci à M. Yves Giroux, via Twitter, pour la découverte)
Avez-vous pris connaissance du site Liberaux.net? Travail faramineux et documenté fait par une citoyenne qui regroupe au delà de 80 magouilles qui se sont produites sous le règne libéral des dernières années, dont la privatisation des droits d’Hydro Québec sur Anticosti.
J’avais justement essayé de dire à Geneviève, l’auteure de liberaux.net, qu’il manquait le scandale de tentative d’achat de Hydro-NB, cette opération peu discutée à laquelle Normand fait allusion quand il parle de privatisation. En fait, c’était surtout un scandale au NB et pas ici. Cette chose-là est toujours pas sur liberaux.net plus d’un mois plus tard et c’est pourtant le déclencheur qui a donné naissance au dernier livre de Richard Le Hir et à sa suite de 300 derniers articles ou plus.
En ce qui concerne la tentative de rachat d’hydro-NB par hydro-Qc, ce n’est pas l’intérêt qui manque pour le publier sur le site, mais le temps :).
Le temps presse avant les élections, et je dois maintenant concentrer mon énergie à faire connaitre le site à plus de citoyens possibles.
Je promets de m’y pencher dès que je trouve le temps nécessaire. Certains dossiers demandent plus de temps que d’autres à monter, et celui-ci risque d’être relativement chargé.
Si vous voulez m’aider, vous pouvez m’envoyer des liens internets de médias traditionnels (RC, Le Devoir, Voir, La Presse, TVA, etc) et je n’aurai qu’à les étudier et rédiger le texte en conséquence. Ca va me sauver beaucoup de temps.
Au plaisir,
Geneviève
Mais Geneviève, il n’y a pas d’articles dans les médias traditionnels qui parlent de l’impôt fédéral qu’Hydro-Québec aurait eu à payer. Je peux pas vous donner ce qui existe pas.
C’est sur Vigile.net et c’est imprimé dans un livre, c’est tout.
Je viens juste. Superbe et colossal travail.
Bonjour M. Baillargeon,
Est-ce vous qui m’avez contactez par courriel ce matin? Si oui, je vais vous répondre sous peu.
Merci beaucoup!
Geneviève
Bonjour, c’est bien moi. Hâte de vous lire.
contactée* j’écris trop vite 🙂
Vous oubliez un détail important, monsieur Baillargeon : Non seulement les mass médias sont-ils la propriété de cette gabegie mais en plus ils se tiennent ensemble en occultant et en déformant l’information! Ainsi, on retrouve peu ou pas de nouvelles sur l’Islande qui célèbre pourtant le renversement d’un gouvernement de droite tout aussi corrompu que le nôtre et l’a substitué par une démocratie participative impressionnante! Maintenant, imaginez les dossiers qui nous concernent!
D’autre part, vous dites qu’on a tenté de privatiser Hydro-Québec … ce qu’il faut dire c’est que cette société d’état … ne finit plus de favoriser les intérêts corporatifs aux dépens des intérêts publics (qu’elle doit pourtant favoriser selon sa charte) … ce qui explique cette soudaine envie de nous faire payer « la même chose qu’ailleurs » pour une ressource qui pourtant est censée nous appartenir! Bref, Hydro Québec se comporte déjà comme une entreprise privée et fait comme les autres; elle se prétend axée « client » mais agit avant tout en faveur des « profits ».
Je suis tout à fait d’accord avec l’analyse «lucide» de Louis Horvath.
JSB
Sur cette page il y a le poster anglais en francais.
https://www.facebook.com/groups/251428664939155/
pour un complement d’info allez sur
http://liberaux.net/
ou
http://corruptionliberale.com/
Bonne lecture et gloire a la resistance!
Geneviève l’obstineuse réussi à effectuer ce travail dans une réelle collégialité avec la communauté qui l’appuie (hier soir le défi était de la traduction de latin pour comprendre une maquette de pub des libéraux). C,est sur cet appui populaire que le site libéraux.net s’est formé.
En ce qui concerne la diffusion, je crois que plus d’une avenue serait avantageuses… J’allais justement te proposer de faire une petite apparition ici : http://opinews.com/ ou de tenter de créer des rendez-vous d’échange d’information.
Bref, prêtons main forte à Québec solidaire qui inventera d’autres manières certaines « de faire entendre la voix du bien commun ». Il se peut que Normand Baillargeon le pense; en tout cas, le « partageur » de son article — qui ne trompe pas — le clame…
Ce serait tellement plaisant et rafraîchissant de voir QS gagner plus de vote. Mais le problème c’est que ça permettrait de diviser le vote pour faire passer lee corrompus du PLQ et de ceux qui les appuient.
Il manque une ombre à ce tableau : la mondialisation, dans ses efforts pour éliminer tout ce qui peut faire obstacle au profit, est en train d’instaurer un régime autoritaire dans chaque pays (ou au-dessus) et de gommer toute règlementation. Le pillage n’est qu’un aspect, et pas forcément celui qui fera le p^lus souffrir les populations.
Pour ce qui est de Power Corporation spécifiquement j’ai trouvé ce beau petit tableau qui montre bien une bonne partie de la toile d’araignée tissée par la famille Desmarais (je dis «une bonne partie», parce qu’il en manque encore sur le tableau.)
http://radicarl.net/wp-content/uploads/images/graphiques/Power%20Corp%20chart.jpg
Les suppositions sur Anticosti sont grossières et mal fondées. Shell a exploré le potentiel pétrolier de l’île dans les années 90 et a conclut que l’exploitation n’y était pas rentable. Croyez-vous vraiment que Shell aurait ignoré un potentiel de 40 milliards de barils? Soit, près de la moitié du potentiel pétrolier de l’Arctique au complet? Shell s’apprête à forer dans la mer de Beaufort et dans l’Arctique, l’installation de plateformes de forage en haute-mer et dans l’Arctique est significativement plus coûteux que sur la terre ferme.
Ce potentiel de 40 milliards de barils, est-il avéré, prouvé? Je n’ai rien lu nulle part qui le dit. Même les documents de Pétrolia sont évasifs.
Dites-vous bien une chose, il existe plusieurs façon de faire de l’argent. Laisser croire à un potentiel pétrolier important sous Anticosti est une façon de soutenir la valeur de l’action de Junex et Petrolia.
J’espère simplement qu’il ne se trouvera pas des gens pour exiger que le gouvernement rachète à prix d’or les droits d’exploitation de Junex et Petrolia sur la base d’une information qui n’a jamais été confirmée par une autorité indépendante. Ce serait le vrai vol du siècle.
Souvenez-vous donc de Bre-X!
Il faudrait accès à l’information. Il semble – je ne peux l’assurer – qu’il ne soit pas facile de l’avoir.
Je ne crois pas que ce soit une simple question d’accès à l’information. Passer d’une évaluation sommaire des ressources (où il est possible de dire n’importe quoi) à une évaluation des ressources prouvées nécessite un véritable investissement financier et une expertise indépendante. Pour vous dire sincèrement, je ne crois pas que quiconque soit allé jusque là encore.
Très sérieusement, je crois que Junex et Petrolia souffle une balloune qui leur permet de soutenir l’action et d’attirer des capitaux.
Mais, même si les ressources existent, le calcul voulant que 40 milliards de barils représente 4 billions de dollars est ridicule. Personne ne sait à quel coût ce pétrole est accessible. Personne ne connaît la qualité de ce pétrole, s’il existe.
Je veux bien croire que nous détestons les Libéraux, j’en suis, mais de là à dire n’importe quoi! Et je commence sérieusement à croire qu’il y a une manoeuvre pour faire acheter à prix d’or des droits sur un pétrole qui n’existe que dans l’imagination des gens.
Hélas, la source est Petrolia elle-même.
http://affaires.lapresse.ca/economie/energie-et-ressources/201106/30/01-4413839-30-milliards-de-barils-a-lile-danticosti.php
Faut-il mettre leur parole en doute simplement pour laver les Libéraux d’un autre scandale? Peut-on ignorer le conflit d’intérêt manifeste dans toute cette sombre magouille parce que l’on veut douter des chiffres communiqués par le coupable?
Il est grand temps d’en finir avec cette mentalité de copinage, de conflit d’intérêt et de pillage du bien public qui est devenu la norme à un point tel qu’on en vient à douter de la valeur de nos biens pour trouver des excuses aux voleurs.
@Philippe Roy,
il ne s’agit pas de laver les Libéraux. Votre manoeuvre pour tuer toute interrogation à propos des informations présentées me pue au nez. Les questions que je soulève sont légitimes et saines, pas votre attitude d’interpréter mes propos comme une tentative de laver les Libéraux.
Lisez donc attentivement l’article que vous référez. «L’île d’Anticosti POURRAIT contenir quelque 30 milliards de barils de pétrole de schiste, …»
C’est exactement ce que je dis. Ces ressources NE SONT PAS AVÉRÉES, elles sont POTENTIELLES. Très grosse différence.
Et posez-vous la question. Pourquoi Petrolia, ayant procédé au vol du siècle, viendrait publier une telle chose sur la place publique?
J’ai trouvé ce diagramme sur FB il y a quelques jours: https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10151068790437125&set=a.10151068790432125.491090.574192124&type=1&theater
Je ne connais pas son auteur.
Je pense que c’est M. Bourgeois, du Québécois Libre. Sous toutes réserves,
un autre source
https://anistunisienmarley.wordpress.com/2011/04/24/la-nebuleuse-par-germain-bataille/
Bonjour,
Le tableau, dont vous avez transmis lien, est tiré du livre La nébuleuse du journaliste Patrick Bourgeois.
Est-ce le genre de projet dont vous parlez? Ce document est un bon début!
En effet.
Vous avez complètement raison, Monsieur Baillargeon.
Richard Le Hir est avocat. Il est brillant, ça fait plus de 10 ans qu’il dénonce sans relâche les pratiques douteuses de la famille Desmarais. Il n’a jamais été poursuivi en diffamation, car il documente tout. Monsieur Le Hir vous dit la vérité sur toute la ligne. Il nous réveille avec une méchante claque au visage.
Desmarais est d’orientation conservatrice [1], il a parachuté sous la bannière libérale Jean Charest jadis chez les conservateurs à Ottawa. À mon sens, Jean Charest est toujours resté conservateur dans l’âme et sert les intérêts conservateurs : réduire l’État à sa plus simple expression, mais tout en concentrant les pouvoirs dans un très petit nombre de personnes extrêmement influentes, un État au service du capital privé où il n’assure plus le contrat social avec la population au niveau de la justice et de l’équité sociale.
Les oligarques contrôlent les entreprises en multipliant les nominations sur les postes clés sur les conseils d’administration. Michel Plessi-Bélair siège sur le C.A. d’Hydro-Québec et chez Power Corporation. Marc. A. Bibeau, argentier du parti libéral du Québec jusqu’en 2008, siège aussi chez Power financial, Bibeau est très proche de Jean Charest, au point où il était dans sa maison personnelle lors d’une élection. Desmarais veille constamment sur ses placements en argent sonnant et aussi sur les personnes en chair et en os.
Jean Charest est appuyé par la puissante organisation Woodrow Wilson :
Charest et Woodrow Wilson, une petite partie du pouvoir en place au Québec! Et ça déborde aussi nos frontières. Que pouvions-nous espérer d’autre?
On retrouve ici Charest, Power Corporation, Thierry Vendal (Hydro Québec, etc.)
http://legacy.wilsoncenter.org/awards/index.cfm?groupid=6359FFD2-FA10-343F-B3C73D369330C05E
On retrouve ici Power Corporation de Desmarais :
http://legacy.wilsoncenter.org/awards/index.cfm?groupid=6359FFD2-FA10-343F-B3C73D369330C05E&fuseaction=Dinner_Sponsors.welcome
Lorsqu’on connaît la structure de Power Corporation et ses relations serrées avec les politiciens on ne se surprend plus des pressions pour privatiser la santé, l’éducation, etc. Power Corporation est très tentaculaire! Ils sont en train de faire du Québec une nouvelle république de bananes. On dit tentaculaire!? Sarkosi vient passer des vacances cet été à Morin Height dans une maison de campagne des Desmarais [2].
Charest est à genoux devant l’empire Desmarais, car sans cet empire avec l’appui qu’on lui a donné dans les médias de Gesca, Jean Charest ne serait pas au pouvoir.
http://www.lecouac.org/spip.php?article227
Québec contrôlé par Power Corporation et Jean Charest : http://www.vigile.net/Quebec-controle-par-POWER
Tout ce que j’avance ici peut être facilement vérifié sur Internet.
———————
Les solutions pour reprendre le contrôle du gouvernement et de l’État :
– dénoncer le plus souvent possible Jean Charest comme étant un imposteur-conservateur au service de la famille Desmarais, camouflé sous le parti libéral;
– mettre hors d’état de nuire Jean Charest, il ne doit pas être réélu;
– nationaliser nos ressources naturelles : eau, gaz, pétrole, mines, etc.;
– annuler les contrats de vente de nos ressources au rabais, car il semble qu’on impose un prix de vente trop bas, ne tenant pas compte du marché;
– démanteler la concentration de la presse chez Gesca et Québécor;
– restreindre la nomination d’une personne ou de personnes d’une même entreprise à deux postes différents sur les conseils d’administration. Et pour les sociétés d’État, éloigner Desmarais des conseils d’administration des sociétés d’État;
– restreindre le poste d’un premier ministre du Québec à deux mandats consécutifs;
– voter un projet de loi pour l’imputabilité ministérielle;
– élections aux quatre ans,
– etc.
Nous avons beaucoup de ménage à faire.
———————
Desmarais, Charest, Bush, les lucides du Québec, le Conseil du patronat du Québec, l’Institut économique de Montréal où siège au C.A. l’épouse de Desmarais, Woodrow Wilson, Bouchard et j’en passe servent tous les mêmes intérêts économiques ultras conservateurs. Tout est si bien documenté.
Pour terminé, une grande famille spirituelle au sein de cette partie de golf : Voici un lien vers un tournoi de golf des plus révélateurs : http://www.canada.com/story_print.html?id=aabb9460-c268-4ae1-99b9-c1848346626d&sponsor=
Beaucoup des gens présents à cette partie de golf l’étaient aussi ici : http://www.youtube.com/watch?v=6cZeJWemM8Y
Est-ce que votre coupe est pleine? Aurons-nous besoin de faire un dessin à certains? J’ai déjà traversé des périodes de doute, maintenant je ne doute plus.
[1] On posait une question en entrevue avec Le Point à Paul Desmarais : « Vous vous situez où politiquement au Canada ? Réponse : Je suis conservateur. » Source : http://sagard.officiel.ca/pauldesmarais.html
[2] Sarkosi en vacances au Québec : http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/lemonde/archives/2012/06/20120620-112233.html
« Est-ce que votre coupe est pleine? Aurons-nous besoin de faire un dessin à certains? J’ai déjà traversé des périodes de doute, maintenant je ne doute plus. »
Ces propos que j’ai tenus ici ne s’adressaient pas à vous Monsieur Baillargeon, ni à plusieurs autres intervenants ici. Ce sont des propos exposant mon impatience face à l’innacetable, et invitant ceux qui douteraient encore à fouiller les nombreuses sources précisées tout au long de ce fil de discussion. En aucun temps je n’aurais voulu offenser qui que ce soit.
Affreuses fautes corrigées!
« Est-ce que votre coupe est pleine? Aurons-nous besoin de faire un dessin à certains? J’ai déjà traversé des périodes de doute, maintenant je ne doute plus. »
Ces propos que j’ai tenus ne s’adressaient pas à vous Monsieur Baillargeon, ni à plusieurs autres intervenants ici. Ce sont des propos exposant mon impatience face à l’innaceptable, et invitant ceux qui douteraient encore à fouiller les nombreuses sources mentionnées tout au long de ce fil de discussion. En aucun temps je n’aurais voulu offenser qui que ce soit.
Daniel Breton de MCN 21 est un grand expert de ces questions.
Tout à fait. Sur H-Q et sur les richesses naturelles «en général»…
Plusieurs vidéos circulent, dont celles-ci:
MCN21 Plainte à la Sureté du Québec: Vol du siècle (avant qu’il arrive au PQ):
http://www.tagtele.com/videos/voir/75771
Péril en la demeure !!! Daniel Breton NMQ 21-8-11
http://www.tagtele.com/videos/voir/73436/
Depuis qu’il est au PQ, il a «animé» une série de capsules vidéos qui abordent l’histoire des ressources naturelles du Québec dont voici le premier épisode, intitulé
«Énergie et ressources naturelles: des débuts difficiles (1880-1961)»:
http://www.youtube.com/watch?v=rvTfzhfRS18&feature=relmfu
À écouter impérativement, question de constater à quel point, de Duplessis à Charest, l’histoire se répète.
Vous avez ici de bonnes pistes.
Au nom du bien commun, nous vous remercions de mettre «à profit» votre tribune, monsieur Baillargeon…(et que) vive la convergence citoyenne. Ça urge.
Est-ce que je me trompe quand je pense qu’on devrait nationaliser toutes nos ressources naturelles?
Jean Lesage dans les années ’60
Article 2.1 du programme du parti Option Nationale, adopté en mars 2012.
Pourquoi tu te tromperais? Ça appartient à qui ces ressources?
À nous, bien entendu. C’est pas sur ce point que je redoute de me tromper…
Une solution: http://democratieouverte.org/blog
Nous sommes en présence d’un néoduplessisme alarmant. Les «charest-gnards» sont prêts à tout donner aux riches et aux cossus, pour une bouchée de pain.
Alors mangeons notre «toast» en nous disant que nous vivons dans le meilleur des mondes!
JSB
Excellent texte de M. Baillargeon, qui pourrait être au coeur de la prochaine campagne péquiste avec son candidat Daniel Breton, tout-à-fait précurseur de cet argumentaire avec son groupe MCN21…
Merci, cher collègue.
Devant l’invasion de tous ces intérêts étrangers, je me questionne sur l’absence de formation en exploitation du pétrole et du gaz de shiste au Québec. Comment se fait-il que nous n’ayons pas d’experts, de facultés universitaires ou de formation technique qui permettrait aux Québécois de participer à l’exploitation de ces richesses? Il me semble que même au niveau du «savoir» nous avons été dupes.
Faute d’expertise québécoise, les albertains et américains se précipitent sur nos ressources.
En effet, il nous faut l’expertise et ne pas croire les mensonges de l’industrie pétrolière.
Les ressources de l’Île d’Anticosti ont été vendues à une infime fraction de ce que les ressources pourraient rapporter, sous prétexte qu’on n’en connaissait pas la valeur. Il faut vraiment nous prendre pour des imbéciles.
Si nous étions assis sur une véritable fortune de 4000 milliards de dollars, je ne pense pas que les pétrolières et les lobbys l’auraient laissé savoir, et ce, pour faire croire en un faible potentiel permettant d’acheter le tout à très faible prix. En termes de prospection, les pétrolières sont mieux équipées que n’importe quel gouvernement pour savoir ce qui se cache dans nos sous-sols. Par exemple, au début des années 2000 l’émission Découverte à Radio-Canada mentionnait l’impact d’une énorme météorite dans le Golf du Mexique qui aurait probablement provoqué l’extinction des dinosaures il y a 300 millions d’années. On affichait ça comme une découverte, le fond du Golfe présente un immense cratère recouvert de sédiments, pourtant, les pétrolières connaissaient ce cratère depuis les années 1940, 60 ans avant qu’on en parle à l’émission Découverte.
Nous devrions annuler les contrats autour de l’Île d’Anticosti et les négocier à nouveau à la hausse. De toute évidence, on nous a floué.
—————
Si vous désirez savoir comment ça fonctionne l’industrie du pétrole : http://fr.wikipedia.org/wiki/Géopolitique_du_pétrole
Le pétrole s’échange principalement en dollars américains dans le monde. L’Irak a tenté d’échanger son pétrole en euros, la Libye en Dinar or et récemment l’Iran a créé sa propre bourse du pétrole. La ressource est considérée hautement stratégique, car après tout elle entre dans plus de 70000 produits dérivés. Le militaire en a affreusement besoin.
Le complexe militaro-industriel ne fait pas de cadeaux! Le prix Nobel d’économie Joseph E. Stiglitz mentionne dans son livre «Le triomphe de la cupidité» que ce complexe est trop puissant et est composé du militaire, de l’industrie militaire, pharmaceutique, de la haute finance spéculative et le charbon. Ce sont de très puissants lobbys. Ici, au Québec, la famille Desmarais a des intérêts directs dans l’industrie du gaz et du pétrole.
http://www.vigile.net/Anticosti-les-traces-de-Power-Corp
Richard Le Hir est un avocat dénonçant depuis plus de dix ans les pratiques de Power Corporation. Il n’a jamais été poursuivi en diffamation, car il documente tout.
Maintenant, nous connaissons très bien le problème. La solution doit passer par la nationalisation de nos ressources pour éviter toute braderie.
En réponse à Pierre : à ce que je sache, ce ne sont pas les ressources qui ont été vendues, ce sont seulement des permis. C’est moins dramatique que ce qu’on laisse entendre, mais il reste qu’il y a eu des crosses, que les contrats secrets sont louches, et qu’on est très loin de l’intérêt supérieur de la nation…
Mon questionnement est le suivant: Pourquoi dans une soi-disant démocratie avons-nous si peu de pouvoir ?
Parce que le pouvoir est réparti entre des millions d’individus et que c’est le plus grand nombre qui l’emporte. C’est l’essence même de la démocratie.
@Achille
L’essence même de la démocratie, on peut en débattre. Une démocratie c’est une forme de gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple. Je concède que la souveraineté émane du peuple dans le sens où c’est son vote qui rend légitime un parti pour gouverner. Mais ces candidats que l’on nous présente, le peuple les a-t-il choisit ?
Qui plus est, nous savons que les médias savent modeler l’opinion du peuple. En gros, la souveraineté émane du choix du peuple et le choix du peuple émane des médias. La question est de savoir qui contrôle les médias ? Est-ce le peuple ?
Pour une démocratie saine, le peuple doit être informé et le canal de diffusion de l’information doit être détaché le plus possible des intérêts privés, idéalement contrôlé par la collectivité. Sachant l’influence et l’importance des médias dans une démocratie, je pense qu’il serait judicieux de démocratiser cette institution et de démanteler les intérêts privés qui y sont rattachés comme le propose m. Bellefeuille.
Parce que nous devons la transformer, comme en Islande entre autres, et pourquoi pas en se votant une assemblée constituante à la prochaine élection. Rédigeons-nous une constitution québécoise incluant ces excellentes idées que vous avancez Messieurs Baillargeon et Bellefeuille et vous tous parce que sortir Charest est une chose, démanteler l’empire Desmarais en est une autre, mais dans les deux cas, on met beaucoup d’énergie dans la démolition sans savoir ce qu’on va (re)construire sur les ruines. Est-ce que le PQ osera s’attaquer à la convergence médiatique et à cette gabegie de nos ressources( pour reprendre votre mot)? Renoncerait-il au gaz et au pétrole? À la mondialisation sauvage ? Mes questions: qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Et aux élections? Comment allons-nous bâtir cette démocratie véritable?
Parce que oui ! Ça urge.
Commencer par diffuser l’odieux c’est un grand premier pas dans la bonne direction. Bravo et merci de l’usage que vous faîtes de votre tribune.
Je verrai bien ,comme Bush et l’Irak,un jeu de cartes avec 52 photo de personnalités d’ici à rechercher…
Dites-moi Dr. Baillargeon, pourriez-vous m’expliquer en quoi la gestion des ressources doit absolument être collective?
La gestion collective des richesses est un désastre. La théorie l’a prévu, l’Histoire l’a prouvée.
Il reste deux solutions, toutes deux passant par l’exploitation corporatiste des richesses: déclarée, comme dans les démocraties libérales ou cachée derrière un capitalisme d’État à la social-démocrate.
Je choisis la première, qui me semble bien moins hypocrite.
Vous dites n’importe quoi. La gestion des ressources DOIT être collective. Leur exploitation PEUT être privée.
La gestion privée des ressources est une catastrophe. Sans les obligations, les lois, les quotas fixés pas l’Etat, l’exploitation privée des ressources mène à leur pillage et à leur disparition. Prenez simplement l’exemple de la gestion des stocks de poissons. Sans l’Etat, il n’y aurait plus de poissons dans bien des plans d’eau. Même chose pour la chasse, même chose pour la pollution et ainsi de suite.
L’autoréglementation est une vue de l’esprit. La gestion des ressources doit être fortement contrôlée pour assurer la pérennité de celles-ci pour le bien être collectif.
Ne convient-il pas de distinguer entre «exploitation» et «gestion»?
Ainsi, que la «gestion» soit de la responsabilité de l’État. Et que l’«exploitation» soit déterminée selon divers critères (dont ce qui tombe dans la notion dite d’«expertise»).
Il ne faut tout de même trébucher dans les fleurs du tapis. Surtout lorsque, en fait, tout le monde est essentiellement d’accord…
« La gestion collective des richesses est un désastre. La théorie l’a prévu, l’Histoire l’a prouvée »
De quoi parlez-vous ? donnez-nous quelques exemples parce que personnellement, lorsque je me réfère à l’histoire, c’est plutôt l’inverse qui ressort : accident pétrolier dans le golfe du Mexique, scandale financier de Goldmann Sachs, population de morues dans l’atlantique en danger d’extinction, et combien d’autres désastres de ce genre. Les États-Unis, champions de la privatisation sont passés au bord de la banqueroute.
Je ne veux pas condamner l’entreprise privée, et je ne dis pas que le collectif ne peut pas commettre de désastre. Cependant, évitez de me sortir l’URSS ou la Chine pour justifier votre point. Faire référence à des états totalitaires déchus pour justifier que la collectivité ne sait pas gérer, je trouve cela bien mal pensé.
Faudrait-il s’offusquer qu’un état «social-démocrate» ait l’«hypocrisie» d’essayer d’enrichir la collectivité alors que l’entreprise privée vise à s’enrichir à ses dépens en toute sincérité? Si vous faites le mal, faites-le bien!
Dans son «livre-dictionnaire» intitulé THE DOUBTER’S COMPANION, John Ralston Saul écrit à propos de la privatisation:
*****«PRIVATIZATION
1) Ideology.
2) A way to finance political parties.
3) Sometimes a sensible thing to do.
4) A backward step if utilities or essential services are involved.
5) A way to undermine growth.»*****
Concernant le point 2, Saul écrit:
*****«Privatization makes friendly lawyers, accountants, stock-brokers, bankers and investors rich. Then then make contributions to their benefactor’s party, give jobs to defeated or retiring candidates , enrich the private lifes of polticians with travel and entertainment and, in certain cases, fill their on-or off-shore bank accounts.»*****
Cela signifie, à mon humble avis qu’il faut surveiller les Harper et les Charest. Ou, mieux encore, il faudrait «s’en débarasser dans les meilleurs délais».
Je souligne que le livre de Saul a été publié pour la première fois en 1994.
JSB
Le texte de Normand Baillargeon stimule les méninges et la réflexion, ce qui est très louable.
JSB
http://www.inm.qc.ca/nos-activites/lavenir-minier-du-quebec.html
L’Institut du Nouveau Monde (INM) a mis en ligne un document très étoffé sur l’ensemble du secteur minier au Québec. Bien sûr, c’est long à lire et pas très sexy, mais si on veut discuter sérieusement de ce sujet, il faut savoir de quoi on parle.
Syti.Net m’a ouvert les yeux de même que les ¨Stratégies du Nouvel Ordre Mondial. Je vous en souhaite autant.
je ne veux pas dévier de la question et ne suis pas assez naif pour croire à des histoires de complot, mais quelqu’un serait-il au courant si Desmarais, Charest, Sarko, etc. font partis d’un même groupe du genre franc-macon rite York, Orient ou encore plus pittoresque Patente ?
Intéressante question dans ce monde dans lequel l’obscurantisme l’emporte parfois sur les lumières. Quoi qu’il en soit de nombreux politiciens appartiennent à la coterie (ou la secte) des «néo-conservateurs» qui veulent détruire ce qu’il y a de meilleur dans nos sociétés.
Profit, profit et profit sont les trois mots que ces sectaires égocentriques connaissent le mieux.
JSB
Dans le livre de Vincent Cespedes, CONTRE DICO PHILOSOPHIQUE, ce dernier cite Hannah Arendt:
***«Plus la société moderne supprime la différence entre ce qui est privé et ce qui est public, entre ce qui ne peut s’épanouir qu’à l’ombre et ce qui demande à être montré à tous dans la pleine lumière du monde public (…), plus elle rend les choses difficiles à ses enfants qui par nature ont besoin d’un abri sûr pour grandir sans être dérangés»***
Ce texte passe éventuellement à côté de la question mais je pense que Jean Charest pourrait le lire en demandant à quelqu’un de plus brillant que lui de lui de lui dire de quoi il est question.
JSB
Merci JSB.
Il est étonnant de constater qu’au départ, le rationalisme pouvait avoir un aspect positif en ayant voulu renverser le pouvoir despotique d’une monarchie opulente comme celle du Royaume du Roi de France ou du Tsar de Russie, par exemple. Puis, la raison est devenue la raison du plus fort, « notre raison » et « celles des autres », les ignorants. Les révolutions française, américaine, bolchévique, etc.
Depuis, la roue continue de tourner et le manège recommence là où les conditions s’y présentes : nous les pauvres et eux les riches. Desmarais, Péladeau, Conrad Black et autres personnalités ostentatoires aux grandes bouches sans fond absorbant tout ce qui vit.
C’est fascinant tout de même de constater qu’il y a encore des liens avec les francs-maçonneries et l’Occident. Cette cachoterie, cette tentative de syncrétisme aux dessous hiérarchiques bien découpés. Dirait-on que l’irrationnel est la porte d’à côté sous des vues apparemment pragmatiques comme le capital ? Mais qui a dit que la vie devait être rationnelle ou autrement ? Restons vigilant.
La raison du plus fort a pas grand chose à voir avec le rationalisme…
Il manque Thierry Vandal sur le plan d’anticosti en noir et blanc. Celle-ci l’inclus :
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=317137445044735&set=a.274384999319980.63798.274378555987291&type=1&theater
https://www.facebook.com/Anticosti
Mis à jour avec l’ajout de Thierry Vandal…qui porte assez bien son nom.
Bonjour Mathieu Bouchard. Désolé de devoir dire comme l’historien géant Paul Veyne, mais malheureusement il n’y avait rien de plus rationnel que Auswitch.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Veyne
Désolé de faire votre connaissance, mais au moins, j’aurai pas lu Paul Veyne.
Merci Normand Baillargeon pour l’intervention. Parmi les phrases de votre texte, je retiens « (…) prend entre autres la forme d’un retour à des valeurs jugées plus sûres de l’économie réelle, et tout particulièrement des ressources naturelles. ».
D’où l’importance pour les québécois de prendre le contrôle réel de leur ressource incluant de facto l’agriculture.
Et encore : « Les détails de toutes ces gabegies restent nébuleux. ».
Je suis parfois optimiste mais le manque de détails que l’on retrouve dans les médias « traditionnels » me ramène aussitôt à la décevante tromperie. En contrepartie à cet optimisme candide, faudrait-il appliquer une certaine pression sur les journalistes afin de leur faire comprendre que pour chaque analyse bidon ou déceptive qui n’avantage qu’une élite restreinte, nous immobilisons notre envol collectif et perpétuons le statu quo giratoire ? La richesse collective n’est pas de continuer la démarcation entre riche et pauvre ni entre élite et peuple.
J’appuie votre idée de « poster ». Personnellement, les organigrammes avec noms et chiffres ont le mérite de résumer et être clairs. Je pense à une idée complémentaire. J’inviterais toute personne qui travaille soit chez Hydro Québec, le Casino de Montréal, Power, La Presse, Radio-Canada, les deux paliers de Gouvernement, Québécor, peu importe l’organisation, à divulguer une tromperie émanant de leur regroupement lorsqu’elle survient. Je ne parle pas ici de trahir des secrets d’État !-) Ce serait hors de proportion. Mais, il me semble qu’une vigie utilisant des moyens habiles basés sur la coopération de l’information apporterait de l’oxygène au milieu de ce cancer écononique. Une vigie qui se fonderait sur le désir de grandir collectivement sur la base de la fierté et non sur le ressentiment. Tout dépend de la clarté de la motivation : être banal ou exalté n’est plus une solution. Mais nous pouvons viser l’harmonie des informations. Quelque chose comme un site d’information collectif ? Bonne journée à tous.
L’information circule beaucoup déjà mais surtout entre ceux et celles qui suivent déjà l’actualité non-biaisée… pour le reste, il faut effectivement trouver des moyens de diffuser et renseigner ceux qui croient encore que tout est blanc comme neige…et pouvoir collecter des infos comme dit David Hume plus haut.
Il n’y a pas une masse critique suffisante de citoyens informés pour l’instant pour vraiment mobiliser l’opinion publique. Le meilleur outil est quand même internet et quelques chroniqueurs prêts à se mouiller un peu. Peut-être essayer des tribunes de radio ? On privatise Hydro, qu’en pensez-vous ? On dilapide le Nord, nos ressources.etc etc.
L’idée d’un site d’infos est intéressante.
Comment ça pourrait fonctionner et en être informé ? Un bon réseautage serait utile.
Pas seulement pour Anticosti mais tout ce qui est en jeu actuellement ne serait-ce qu’au niveau des ressources et de l’environnement. Il y aurait des interconnexions assurément entre les divers dossiers. Des C.A. bien garnis quoi…
@ G1QUESTION et Mathieu Bouchard (et à tous les autres si cela leur sied):
Personnellement je pense, malgré mes critiques et commentaires, que la raison reste un outil merveilleux pour ouvrir de nouveaux horizons et pour saisir certaines rationalisations ou rationalités «défectueuses» et souvent démagogiques et «crosseuses».
Il arrive que certains «raisonneurs» déraisonnent totalement en rationalisant leur idéologie régressive. À ce moment-là ils mutilent la rationalité.
En effet, la raison est une arme à double tranchant, ce qui fait l’affaire des défenseurs aveugles du désordre établi.
Au 18e siècle il y avait une expression intéressante pour fustiger les «déraisonneurs»: RAISONNER COMME UNE PANTOUFLE.
Au 19e siècle on disait: LE VIN ENTRE ET LA RAISON SORT. Je ne sais pas si Harper et Charest boivent beaucoup de vin. Mais je sais qu’ils sont habités et hantés par L’IVRESSE DU POUVOIR, ce qui fait en sorte que la raison sort et que l’idéologie et la défense des intérêts particuliers prennent beaucoup d’espace.
Moi, je maintiens que l’obscurantisme fait des progrès. Nous avons donc besoin des lumières de la raison.
Aussi je ne pense pas que les «maîtres du monde» participent à une vaste conspiration. Mais la défense des intérêts capitalistes fait en sorte qu’ils font partie de la même clique, de la même coterie, de la même «maffia».
Je souligne que j’aime et apprécie beaucoup ce débat.
JSB
Puisque l’on parle des «façons d’agir» des représentants de l’«État» et pour rebondir sur la notion -vampirisée- de «raison», j’aimerais partager avec vous le fait que cette réflexion collective m’emmène à penser à cette autre notion, soit celle de «raison d’État» car en effet, aussi étrange et inquiétant que cela puisse paraître, on dirait que c’est un peu de cela dont il s’agit. Voici d’ailleurs un article de blog qui dresse un petit historique son «évolution»:
http://tumultieordini.over-blog.com/article-hip-la-raison-d-etat-45943140.html
Mon impression, c’est qu’avec la marche de la mondialisation -via cette véritable courroie de transmission politique qu’est le néolibéralisme/néoconservatisme- réhabilite en quelques sortes cette notion.
Dans cette nouvelle façon toute empreinte de management de faire de la politique (pensons au «TINA» -There Is No Alternative- de Mme Tatcher), les dirigeants prennent le monopole de la raison en affirmant que les «solutions» et mesures qu’ils proposent sont inéluctables. Au nombre des conséquences: la légitimisation, afin «d’assurer l’ordre et de la sécurité», de l’utilisation de la force face à d’éventuels mouvements de protestations.
Ça, à mon sens, ça ressemble à une certaine définition -que l’on croyait bien reléguée aux poubelles de l’histoires- de la «raison d’État», à la seule différence que les mots pour la désigner ont changé…
Maintenant, la très vendeuse et insidieuse technique du management ayant envahi le politique, on parle désormais de «mondialisation», de «lois des marchés» et de «gouvernance», mais dans les faits, on a à faire avec l’imposition d’une réalité qui ne connaît que la langue économique, évacuant au passage toute notion d’éthique et suçant tranquillement la moelle des fondements de la démocratie. C’est-y pas beau, ça ?
Nécessairement, dès que la raison a acquis une réputation, divers charlatans s’en sont réclamés afin d’utiliser cette réputation. C’est comme certains segments des médecines alternatives qui s’enrobent d’un certain look scientifique (mots de vocabulaire) pour paraître respectable, tout en évacuant tous les principes. La même chose existe aussi en astrologie, dans un certain nombre de sectes, ainsi que chez divers vendeurs de méthodologies.
Bien entendu, il existe aussi toutes sortes d’accidents de rationalisme, c’est-à-dire simplement d’erreurs de la part de gens qui font de leur mieux pour être rigoureux. C’est un pari difficile que de tenir un discours sans faille. Mais au moins le discours est exposé dans son entièreté, les failles usuelles sont répertoriées et les dépisteurs sont expérimentés.
Finalement, la raison véritable peut être utilisée à mauvais escient. La raison elle-même n’a pas de valeur morale. On ne peut pas prouver que quelque chose est absolument bien. La raison se montre très utile pour partir d’une belle vision de l’humanité et en déduire des choix moraux dans des situations particulières. Par exactement le même mécanisme, on peut partir de mauvaises suppositions pour aboutir rationnellement à des conclusions tordues. Le choix d’axiomes (de ses valeurs de base) est un problème qui se résout surtout en dehors de la logique. La logique est une manière de faire des constructions fantastiques, mais il faut d’abord bien choisir le terrain sur lequel on construit…
Bon point JSB. J’ai apprécié l’expression l’IVRESSE DU POUUVOIR. C,est dans ce sens que je voulais parler de la mauvaise utilisation de la raison. Quand on dit lumière de la raison, cela laisse déjà supposer une bonne utilisation de celle-ci.
Entièrement d’accord!
JSB
Merci pour votre contribution Marie-Claude Leclerc.
Les tribunes radio pourraient en effet apporter une perspective significative en invitant des gens bien renseignés, d’allégeance adverse et indépendants financièrement du diffuseur. Actuellement, ce que je constate des sondages éclairs me laissent bouche-bée. Exemple fictif : « Soixante-six pour cent des auditeurs sont en faveur des coupures de postes à l’Agence d’inspection des aliments. ». L’échantillonnage n’est jamais divulgué; s’il n’y a que trois personnes qui appellent pour donner leur opinion, le sondage ne vaut rien. Déjà les enquêtes dites sérieuses sont mal expliquées au public et on ne sait jamais quelles étaient les questions posées.
Vivement l’importance d’un interventionnisme accru. Écrire à un media. Dire réellement ce qu’on pense, sans émotion; dégager les faits. Démontrer que l’on comprend les mécanismes en jeu. Je m’avance peut-être en disant que, dans la foulée des événements du printemps, on peut s’attendre à ce que les citoyens seront plus alertes vis-à-vis des chiffres, des rapports, des déclarations et sondages.
Le web radio est une bonne idée, mais comment avoir des auditeurs ? Personnellement, je regarde parfois des conférences sur Youtube comme celle de Naomi Klein par exemple, les cours ouverts au public par des universités reconnues, etc. On peut faire des liens avec d’autres sites d’information. Quant à la masse critique, vous avez entièrement raison de dire que c’est l’étalon de mesure; lorsqu’on atteint le 10 à 20 pour cent de masse critique, cela a un effet d’entraînement.
La raison d’État décrite par Agora Veritas nous amène sur le terrain de la représentation. On aurait pu dire que la mondialisation était louable en voulant réunir les efforts des nations pour produire mieux, à coût réduit et partager le fruit de tout cela avec les citoyens du monde. Or, ce n’est pas ça qui se passe. Ce sont des groupes intéressés qui négocient. La raison d’état me semble être une transposition de la raison personnelle. Évidemment bien gérer sa maison, est une chose, mais un pays, c’est autre chose. C’est beau sur papier, mais dans la réalité, c’est le peuple qui se serre la ceinture, et non le représentant du peuple.
Une image : l’océan symboliserait tous les ouvriers du monde. Les vagues seraient le travail de ces ouvriers. La raison d’État serait l’écume sur les vagues qui s’approchent en force vers la berge. Présentement, j’ai l’impression que l’écume des vagues de tous les pays se rencontre en bloc sur la berge. Les requins profitent du tumulte pour bouffer tout ce qui se présente à eux. L’embarcation : toutes les informations. Pour que le bateau puisse flotter, ça prend un équilibre, une intervention dans la houle juste au bon moment.