Les élections seront semble-t-il déclenchées aujourd’hui. Voterez-vous? Pour qui, le cas échéant?
Pour plusieurs, la question ne se pose même pas: ils et elles iront voter, même si leur choix n’est peut-être pas encore arrêté. Et la question de savoir pour qui voter divise justement une certaine gauche québécoise en ce moment.
Mais, comme vous le savez, au sein d’une autre gauche (plus ou moins) radicale, on adopte, sur la question électoraliste, une position abstentionniste qui n’a cessé de faire débat. La conclusion à laquelle arrivent bon nombre de personnes appartenant à cette gauche est en effet qu’il faut (presque toujours) ne pas voter et cette position est passée dans le langage courant à travers de slogans bien connus: «Élections, piège à cons!»; «Voter, c’est choisir son maître»; «Si les élections pouvaient changer la vie, elles seraient interdites depuis longtemps».
Ce sont des slogans, bien sûr, à prendre comme tels. Mais on aurait tort de négliger l’argumentaire qui conduit à la conclusion qu’ils expriment.
En un mot, le voici.
Dans une société largement dominée par l’État et par les institutions économiques et leurs acteurs et représentants, le gouvernement est une institution pour l’essentiel au service de ces institutions dominantes et il faut donc, de manière presque constante, pour être élu, être à leur service. Le gouvernement élu est donc presque nécessairement celui qui convient aux ou que tolèrent le mieux les institutions dominantes et c’est bien ce que sont toujours les gouvernements élus, qu’ils soient de gauche ou de droite — et les élus eux-mêmes, bien souvent, qui passent sans gêne d’un parti à l’autre.
De plus, nous vivons dans une société où le contrôle de l’opinion joue un rôle très important: dans une telle société les votards sont donc amenés à approuver ce gouvernement par leur vote par toutes sortes de moyens pieusement appelés de communication de masse et qui sont explicitement destinés à faire en sorte qu’un public peu informé prenne des décisions irrationnelles.
Voilà pourquoi nos élections sont un répugnant festival du mensonge, de le pensée par slogans, d’ad hominem tenant lieu d’argument, de simplification abusive des enjeux, des semi-vérités orchestrée par des firmes de relations publiques relayés par des médias pour la plupart complaisants: ce qui en bout de piste interdit à peu près toute véritable pensée et tout débat en profondeur.
Ce portrait, cruel et noir, me semble globalement juste, même s’il existe, j’en conviens, des contre-exemples, parfois remarquables. Mais ceux-ci n’empêchent pas qu’aux slogans abstentionnistes évoqués plus haut, on a l’irrésistible envie d’en ajouter un autre, bien de chez nous: «Vous êtes pas tannées de voter, bande de caves.»
Mais il faut aussi souligner deux choses. La première que cet abstentionnisme a pour contre-partie une conception élevée de l’action politique; la deuxième, qu’il est fondé sur un idéal de la démocratie au nom duquel on peut trouver tout à fait légitime et justifié de voter.
L’action, politique, pour commencer. À ceux et celles qui ne votent pas, on reproche bien souvent de ne pas faire leur devoir de citoyen. C’est assez piquant, je dois dire. Ce reproche, qui provient en certains cas au moins de personnes qui ne font à peu près que ça, voter aux quatre ans, comme action politique, s’adresse à des gens qui, typiquement, sont engagés dans l’action politique à longueur d’année, mais dans une forme d’action, directe, qui cherche justement à informer l’opinion et à influencer les institutions dominantes.
La démocratie, ensuite. Car c’est bien au nom d’un idéal élevé de démocratie que plusieurs refusent de participer à la mascarade électoraliste. Soyons prudents, ici, puisque le mot démocratie est un des plus piégés du vocabulaire politique. Mais je dirai au moins ceci: à mon avis, la démocratie mérite qu’on y soit attaché d’une part parce qu’elle permet à des personnes informées de délibérer sur des enjeux importants, d’autre part parce qu’elle a, ce faisant, des chances crédibles de parvenir à de bonnes décisions. Nous sommes bien loin du compte, inutile d’y insister. Si loin, en fait, qu’il m’arrive de penser, très sérieusement, qu’à certaines des personnes, parfaitement ignorantes ou manipulées, qui reprochent aux abstentionnistes de ne pas faire leur devoir de citoyens, que leur devoir à elles seraient de s’interdire de voter.
Ceci dit, sommes-nous, cette fois, devant un de ces cas où il convient de voter. Vous même, voterez-vous, cette fois? Avec conviction? Par pragmatisme? Pour sortir les libéraux? Pour le PQ en vous bouchant le nez? Pour QS ou un autre parti, avec enthousiasme. Autre chose encore? Racontez-moi!
Jean Charest veut se présenter comme l’homme fort du Québec, le seul capable de créer des emplois et de la richesse. Hélas, nous sommes loin de la réalité! À ce que je sache, il ne fait pas pousser les richesses naturelles, et le soleil continuera de se lever après le départ de Jean Charest.
La commission Charbonneau n’aurait jamais été ouverte sans le dépôt du fracassant rapport Duchesneau. Jean Charest n’avait pas encore lu ce rapport qu’il le minimisait, tout comme il a minimisé et ridiculisé 80 % de la population demandant pendant deux ans l’ouverture de cette Commission d’enquête publique sur l’industrie de la construction. On comprend que cette Commission Charbonneau est une boîte de pandore pour le gouvernement Charest, car elle remontera assurément jusqu’au financement du parti libéral du Québec.
Le refus d’ouvrir cette commission pendant deux ans a fait perdre des centaines de millions de dollars, voir des milliards à l’État québécois, aucun gouvernement le moindrement responsable ne pourrait se permettre ces pertes, et pourtant, Jean Charest a tout fait pour que la lumière ne se fasse pas entièrement sur la corruption dans l’industrie de la construction. Ces pertes nuisent grandement à la santé économique du Québec, elles grèvent les finances publiques qui pourraient être alloués en éducation et en santé. Alors, dans mes livres à moi, Jean Charest n’est pas l’homme responsable qu’il prétend être.
Récemment, Charest a refusé une politique d’achat regroupé de médicaments avec le fédéral, et ce, pour l’ensemble des provinces, ce qui aurait permis des économies de plusieurs centaines de millions de dollars annuellement. Est-ce vraiment économiquement responsable de la part de Jean Charest?
Les transferts du fédéral en éducation, plusieurs centaines de millions de dollars, vers le Québec n’ont pas été alloués à l’éducation par le gouvernement Charest. Suivant cela, il a laissé le conflit avec les étudiants se détériorer, prétextant le manque de fonds pour se faire du capital politique, pour se présenter comme le défenseur de la loi et l’ordre, il est tout le contraire.
Je ne voterai pas pour le parti libéral de Jean Charest ni pour la CAQ de François Legault, car leurs politiques sont beaucoup trop à droite, trop conservatrices, lesquels affirment la primauté du privé sur le bien commun.
En ce qui me concerne, je penche pour Québec solidaire.
Le nouveau slogan de QS vient d’être dévoilé:
»Debout »…
Bien choisi, car il est difficile de mettre la main dans le fond de la poche de quelqu’un quand cette personne est assise. 😉
Quel est le pays idéal pour lutter contre le néo-libéralisme ? Le modèle parfait pour la gauche québécoise ?
Quel est le pays qui ne se soumet pas aux injonctions de la mondialisation économique et qui ne bénéficie pas de toutes ses retombées négatives comme la hausse de la consommation et du cout de la vie ? Ou l’état contrôle tous les achats ?
Quel est le pays qui s’oppose au radicalisme du marché et possède des magasins qui ne proposent que le strict minimum pour survivre ? Quel pays ne possède pas de paradis fiscaux ?
Quel est le pays qui interdit à ses concitoyens d’avoir accès au crédit et donc qui les empêche de s’endetter avec une carte de crédit et d’avoir à payer des taux d’intérets de 20% et plus ?
Quel est le pays qui ne connait pas de bulle immobilière en empèchant ses citoyens de spéculer sur les maisons ? Ou toutes les maisons appartiennent à l’État ?
Quel est le pays ou la démocratie est tellement importante, vivante et profonde qu’il se qualifie lui-même de ‘’Démocratie populaire’’ ? Quel est le pays ou le peuple n’a jamais besoin de voter, ou le scrutin proportionnel est inutile parce que ses représentants, tous membres du Parti Communiste, ne travaillent qu’à réaliser le bien du peuple, en appliquant une idée force de Lénine : ‘’la dictature du prolétariat’’ ?
Quel est le pays qui ne possède pas de bourgeois riches parce qu’ils ont tous été convaincus de disparaitre volontairement ? Quel est le pays ou il n’y a pas de pauvres ? Ou la ‘’lutte des classes’’, moteur de la théorie marxiste, est terminée. Qui n’a pas besoin de syndicat car le peuple est au pouvoir ?
Quel est le pays ou l’instrumentalisation commerciale de l’éducation n’existe pas ? Ou les frais de scolarité sont gratuits ? Ou le taux d’alphabétisation est de 99% ? Ou l’université n’est pas une PME ?
Quel est le pays ou en raison de la pénurie de pétrole, le transport et la pollution automobile n’existe presque pas ?
Quel est le pays ou la corruption n’existe pas ? Ou les hommes et les femmes sont totalement égaux ?
Quel est le pays ou les gens ne descendent pas dans la rue manifester avec leurs casseroles parce qu’ils sont parfaitement heureux ?
Quel est le pays ou personne ne souffre d’embonpoint, ou les femmes sont toutes minces, parce que l’état organise des ‘’diètes’’ obligatoires plusieurs fois par année ?
– Pour la réponse vous avez le choix : La Corée du Nord ou Cuba ou le Vietnam ou le Québec de la gauche ?
http://www.youtube.com/watch?v=bYEtRc3ksOc
@ Leroux Loyola
Le manque de régulation des banques d’affaires spéculatives est responsable des graves crises que nous traversons à répétition depuis plusieurs années.
La cupidité n’est pas le propre d’une orientation politique en particulier. Le problème est que le néolibéralisme sauvage saccage toute opposition, toute orientation politique recherchant un équilibre entre le privé et le bien commun, ce qu’on appelle généralement le socialisme étant plus de centre gauche, loin du communisme dur que vous décrivez.
Les nouvelles oligarchies sont trop puissantes, concentrent trop la richesse et ne la redistribuent pas suffisamment. Ce n’est pas le rôle du privé, tentant de se substituer aux gouvernements, de s’assurer de l’efficacité de l’économie dans son ensemble. La recherche de la justice et de l’équité sociale est le rôle du gouvernement.
Deux lectures recommandées :
– Le triomphe de la cupidité, par le prix Nobel d’économie Joseph E. Stiglitz;
– La face cachée des banques, par le journaliste d’enquête Éric Laurent.
Je le répète, le problème central avec Charest et Legault est qu’ils défendent la primauté du privé sur le bien commun, c’est une position politique essentiellement conservatrice.
http://www.youtube.com/watch?v=HmG1aB6KYaw
@ Vincentzgagnon
Par rapport au lien que vous donnez :
Luc Harvey, conservateur, raconte un paquet d’inepties. Il aligne des mots et des concepts qu’il récupère pour servir son orientation. Il est peu convaincant.
Je vais voter parce que, en dépit de l’apparente justesse des arguments contre le vote, je crois que l’élection est encore LE moindre mal. L’argumentaire anarchiste (car c’est bien de cela qu’il s’agit) est parfaitement logique…sur papier. Mais il s’effrite me semble-t-il lorsqu’on le confronte à la réalité. Ceux qui partagent cette vision du monde ne vivent-ils pas, entre deux élections, sous le joug d’un « maître » qu’ils n’auront pas choisi ? N’appartiennent-ils pas à cette même société dont ils dénoncent le fonctionnement ? Ne s’arrêtent-ils pas aux feux rouges, comme tout le monde ?
Je pense que nous pouvons aspirer à une meilleure représentativité en modifiant notre système électoral. Celui que nous connaissons autorise l’existence de gouvernements qui ne représentent qu’une fraction de l’électorat, 40 % voire moins de ceux qui ont exercé leur droit de vote. La démocratie est un «work en progress» avec accent particulier sur le mot «progress».
Je crois en outre ( je vais sans doute faire preuve de naïveté) que nous allons peut-être assister à un retour de la vertu en politique ( si tant est que celle-ci y a déjà eu une droit de cité). Depuis une trentaine d’années les gouvernements (pas seulement chez nous, mais ailleurs aussi) mettent en place toutes sortes de mécanismes pour assurer une plus grande transparence de leurs activités. Certes, il se trouve évidemment toujours des petits futés pour trouver le maillon faible de la chaîne et l’exploiter de manière éhontée. Mais nous progressons, je crois. Lentement, très lentement, à la manière d’un glacier. Si on compare la politique telle qu’elle se pratique par exemple dans les pays où le bakshish fait partie des moeurs, nous faisons presque figure de parangons de vertu.
Bien sûr le système est loin d’être parfait; bien sûr, la cupidité comme les autres caractères peu avouables de la nature humaine seront toujours au rendez-vous, mais un peu comme dans le récit de la boîte de Pandore, on trouve tapie tout au fond du coffre cette petite espérance qui, si faible qu’elle soit, nous permet d’avancer et de devenir meilleurs.
@François Jobin
Je ne suis pas d’accord avec vous… Je ne choisierai pas entre cinq personnes parachutés du ciel par des exécutifs de partis nationaux et deux ou trois petits baronets locaux pensant pouvoir faire un coup d’argent…
Je serai obligé de participer au système, il est vrai, mais à mon corps défendant… Je n’ai rien à faire de ce représentant qu’on m’impose.
Mon abstention n’est pas absentéisme. Elle est rejet… Rejet d’un système où je dois accepter tout leprogramme d’un parti, d’une clique, pour participer…
Non, merci!
Sachez que c’est mal connaître le caractère des institutions dominantes que de penser pouvoir les réformer de l’intérieur… Ce sont ellles qui vous réforment, et vous transforment, et vous adaptent, et vous absorbent…
Le meilleur exemple à cet égard est celui du café équitable. On a amené le café équitable pour réformer l’économie de marché, et, l’économie de marché a fini par s’approprier le café équitable…
Vous voulez voter pour réformer le système de représentation uninominal à un tour du Canada, vous ne finirez par n’être qu’une statistique lors d’un résultat de fin d’élection, et ce, délibérément… Vous serez alors votre représentant, votre gouvernement… Et en serai responsable…
Vous y avez droit! Quant à moi? Bah, très peu pour moi, merci!
Je voterai pour Québec solidaire avec conviction. C’est le seul parti au Québec qui soit en rupture avec le modèle néolibéral qui détruit notre monde, le monde. Avec un seul député élu, QS a fait une différence lors de la dernière législature. Une petite équipe (Khadhir, David…) pourrait donner une voix parlementaire plus forte à la gauche. Cela dit, je n’ai aucune confiance en le PQ et je crois que la commission Charbonneau fournira des éléments qui me conforteront dans cette opinion. Là où ça compte, on imagine aisément avec qui pactise la chef du PQ. C’est le genre de chose que l’on ne peut reprocher à Françoise David ou à Amir Khadir. Finalement, j’ai besoin de m’associer à un projet politique. Dans mon cas, je crains que l’abstention et le vote nul soient considérés pour ce qu’ils ne sont pas: une implicite soumission à l’ordre établi. Mais je comprends très bien que le choix de l’abstention puisse être une posture politique forte et engagée.
Je voterai pour Québec Solidaire avec enthousiasme… dans une circonscription où le PQ est sûr à 100 % de l’emporter — car telle est l’absurdité de notre régime électoral uninominal à un tour. Mais si j’étais dans une circonscription où les libéraux ont des chances de l’emporter, je voterais PQ ou même CAQ en me bouchant le nez. Cette élection-ci n’est pas comme les autres : il y a urgence à se débarrasser de la mafia libérale. Si le dictateur mafieux John James Charest obtient un nouveau mandat majoritaire de quatre ans, le saccage du Québec sera tel qu’il n’en restera plus que des miettes. Notre patrie court un grave danger; c’est pourquoi j’estime que même pour un abstentionniste convaincu — et j’ai le plus profond respect pour cette option, contrairement à bien d’autres — il y a des moments charnières dans l’histoire où il vaut mieux s’abstenir… de s’abstenir. Libérons-nos des libéraux, ça presse… on verra après.
Moi je vais voter pour Charest. Il est responsable de la mobilisation citoyenne la plus importante depuis presque un demi siècle. Faut le faire! Non?
Je suis pour l’abstentionnisme réfléchis accompagné d’Actions politiques de mobilisations. Cependant, malgré mon idéal de liberté, d’égalité et de justice qui requiert l’abolition du gouvernement, je paraphraserai (parce que je ne retrouve plus le passage, que je crois avoir lu dans un de vos livres (les chiens ont soif ou l’ordre moins le pouvoir) :
Il y a, d’un côté, la cage de l’État dans laquelle nous sommes enfermée, et d’un autre, l’extérieur où subsistes la tyrannie des compagnies privées. Étant donné notre manque de ressources immédiates pour combattre cette tyrannie, je suis d’Avis que nous pouvons se contenter d’élargir la cage, c’est-à-dire, d’acquérir le plus de liberté et d’égalité possible malgré la présence d’un gouvernement, le temps que les esprits réalisent enfin que l’État n’a pas pour but leur intérêt, et que vienne finalement LA Révolution, qui nous débarrassera une fois pour toute de la cage, des tyrannies, de l’injustice, de l’autorité, des manipulations, de la fausse démocratie.
Informations à confirmer :
« D’après les informations qui circulent, le premier ministre Jean Charest a demandé aux journalistes de ne pas diffuser son horaire de campagne par peur des manifestations. Les horaires de campagne des chefs sont des traditions politiques : ils ont toujours été diffusés de ma mémoire d’ancien journaliste. Charest s’est donné la loi 78 pour restreindre les libertés d’expression des Québécois… qu’il maintient en pleine campagne électorale! Pourquoi les médias céderaient aux dérives antidémocratiques des Libéraux? Les Québécois ont le droit de savoir à tous les jours où leur premier ministre sortant fait campagne. C’est ça être tributaire du peuple que l’on a dirigé et que l’on aspire à diriger pour encore quatre ans. À quoi cela sert-il aux Québécois d’élire un premier ministre qui a peur d’eux? »
Si ces informations s’avèrent, elles ne sont pas surprenantes de la part d’un gouvernement Charest autocratique ne désirant aucune opposition.
« Si loin, en fait, qu’il m’arrive de penser, très sérieusement, qu’à certaines des personnes, parfaitement ignorantes ou manipulées, qui reprochent aux abstentionnistes de ne pas faire leur devoir de citoyens, que leur devoir à elles seraient de s’interdire de voter. »
J’ai envie d’applaudir.
Je suis de ceux qui croient que l’abstention est (ou peut être) un fort geste politique. Dommage que les résultats électoraux n’en tiennent pas compte… Mais symboliquement plus fort encore est, pour moi, le vote blanc. Mais à ça non plus, on n’accorde ni valeur ni importance. Dommage. Abstention, vote blanc, vote nul, vote par conviction… tout cela a bien plus de valeur selon moi que le vote stratégique, qui bien souvent mène aux effets les plus pervers.
Enfin quelqu’un qui aborde ce qui me semble être la seule solution temporaire valable : le vote blanc ! Si on pouvait rétablir le vote de non-confiance comme valable au sein de notre système, le peuple aurait au moins la possibilité de faire entendre son mécontentement envers ses »maîtres » et si une majorité exprimait ainsi que les propositions électorales ne la satisfait pas, il faudrait aux élites tout recommencer et offrir au peuple des solutions qui leur conviennent. Ceci considérant bien sûr, espérons-le, qu’ils veulent toujours prétendre œuvrer au sein d’un système démocratique.
Je suis vraiment partagé entre Option National et PQ. En fait, je ne fais plus confiance au PQ mais il faut être réaliste… Seul eux peuvent sortir les libéraux du décor. Et avec le projet de référendum populaire, j’y vois une façon de changer la politique d’aujourd’hui qui est maintenant désuète. Insérer une composante de proportionnalité dans les votes, par exemple, qui nous permettra éventuellement de voter pour les petits partis sans craindre une victoire des plus gros.
Québec solidaire avec conviction.
Ceci étant dit, je suis plutôt en accord avec l’ensemble de votre réflexion, sauf lorsque vous affirmez que beaucoup de ceux qui accusent les abstentionnistes de ne pas faire leur devoir de citoyen s’adressent souvent à des gens impliquées politiquement à longueur d’année. Il s’agit d’une généralité qui m’apparait plus ou moins juste.
Je fais beaucoup de porte-à-porte ces temps-ci, pour la raison que vous savez. Je croise beaucoup d’abstentionnistes, des gens qui affirment qu’ils n’ont jamais voté et qui ne voterons jamais. Ce n’est pas surprenant compte tenu du taux d’abstention aux dernières élections (40%). La plupart des citoyens qui me disent ne pas voter ont des connaissances extrêmement pauvres en politique et ne semblent pas sortir souvent. Parmi ces gens, certains ont affirmé ne pas vouloir vouloir voter QS tant que Pauline Marois en sera la chef, confondent le fédéral avec le provincial et le municipal ou nous envoient carrément promener lorsqu’on s’adresse à eux en français. Pour la plupart d’entre eux, l’anarchisme signifie pour eux une jeunesse décadente et gâtée qui cassent des vitres et portent le carré rouge.
Je connais des anarchistes beaucoup plus impliqués que moi, que j’ai essentiellement rencontrés dans les cercles universitaires. Ils ont un discours cohérent et très réfléchi. Mais, sans pouvoir vérifier mon préjugé de manière empirique, je crois qu’il s’agit d’une minorité. Leur présence est essentiel dans le débat public. Seulement, j ‘ai l’impression que les 4 québécois sur 10 qui n’ont pas voté lors de la dernière élection ne s’inspiraient pas de la philosophie de Proudhon, mais qu’il s’agit d’une triste conséquence de la relative pauvreté intellectuelle du Québec.
Personne n’as dit que 40% de la population suit la philosophie de Proudhon. Cependant si 40% de la popultion ne vote pas après ce l’être fait répéter pendant 35 jours à la radio, la télévision et les journaux, c’est peut-être bien parce qu’il y a une certaine forme de résistance. C’est peut-être parce que ces gens ne se sentent pas inclus dans le débat, qu’ils le trouvent inutile ou qu’ils se rendent compte que rien ne change en politique et que par extension il ne sert à rien de s’y intéresser. Il faut beaucoup de courage pour continuer à militer après un tel constat car on se rends compte que pour changer les choses il va falloir faire un peu plus qu’inscrire un crochet une fois au 4 ans, contrairement à ce qu’on nous à dit à la radio, la tv et les journaux. On nous dit partout qu’on a tellement de la chance de pouvoir voter, qu’on s’est battu pour ce droit puis finalement on se rends compte que voter ne change rien! C’est un choc pour tout le monde.
Ce que vous décrivez, je crois, peut fonctionner dans l’autre sens. Est-ce que c’est la politique qui ne va pas assez vers les gens ou ce sont les gens qui ne vont pas assez vers la politique?
Parce que je n’endosse pas nécessairement l’affirmation, très entendue par ailleurs, comme quoi la politique ne change rien. La société québécoise a énormément changé, ne serait-ce que dans les 15 dernières années. Pensons à des choses aussi évidentes que le recyclage, les droits des homosexuels et les traités de libre-échange qui ont été signés avec d’autres pays et qui ont des conséquences indirectes, quoique immenses, sur nos vies, et qui découlent de décisions politiques. Les changements, d’ailleurs, ne se font pas toujours pour le mieux, que l’on pense aux droits de scolarité (qui augmentent), au protocole de Kyoto (qu’on a déchiré) ou au registre des armes à feu (qui n’existe plus).
Personnellement, j’ai beaucoup de raisons de me désintéresser de la politique: j’ai un faible revenu, je suis locataire et ma famille n’est pas très politisée, du moins pas très partisane. J’habite Montréal, qui n’a pas été un enjeu électoral depuis 30 ans, et je ne fais pas partie de cette classe moyenne que les politiciens de carrière ne cessent d’interpeler. J’ai donc bien des raisons de ne pas me soucier de politique, mais je crois que, dans le système dans lequel nous vivons, le système électoral demeure la façon la moins violente et la plus rapide pour opérer des changements. Et, encore une fois, je trouve que le manque d’éducation politique fait des ravages:
Il est vrai que de voter seulement une fois aux 4 ans (c’est quand même un peu plus que ça, nous avons 3 paliers de gouvernement plus les commissions scolaires) et ne rien faire politiquement le reste du temps n’est pas suffisant. Mais ne pas voter et ne rien faire est encore pire.
Merci de votre réflexion.
Le socialisme qui m’habite, teinté de pensée anarchisante, s’est toujours déplacé aux urnes, non par des arguments que ceci appartient à un « devoir » citoyen, que des gens meurent pour la démocratie, ou que sais-je. Il m’arrive souvent de voter « contre », plutôt que « pour », caressant l’idéal qu’un jour une femme ou un homme, en tout cas un parti me représente, Entre temps, je m’accommode de l’idée qu’une relation gouvernants/gouvernés ressemble à une relation de couple : elle n’est jamais idéal, mais les défauts de l’autre peuvent être comblé par la volonté du couple à sauver les meubles. La démocratie représentative est probablement un système bancale, mais – et heureusement – l’action démocratique ne se limite pas aux urnes. Elle s’exprime par le mouvement social, elle prend de l’ampleur par la mobilisation citoyenne et, parfois, elle parvient même à faire plier ceux qui nous gouvernent. Maintenant, voter revient le plus souvent pour moi à choisir des partenaires. En optant pour tel parti, j’ose espérer élire des gens assez intelligent pour comprendre peuple, assez consensuel pour saisir parfois qu’ils sont dans l’erreur.
Or, j’ai un profond regret pour ces élections que j’observe et qui me passionnent sur plus d’un point : je ne peux pas voter car non-Québécois (et donc sans passeport canadien). Ce n’est pas la première fois que je suis dans cette situation, je rêvais de voter alors que je n’en avais pas le droit, car à l’époque mineur et donc sans droit politique. Aussi, j’aime à croire que ma contribution au débat appartient à cette mobilisation citoyenne qui ignore les contingences de la démocratie représentative pour établir, même un peu, la démocratie directe et universelle.
Néo-libéralisme et communisme: même combat; le contrôle de la pensée par des moyens différents pour perpétuer le système. Et tant qu’à moi, peu importe l’orgarnisation de la société sur papier, elle ne passe jamais le teste de la réalité. La société n’est pas de la gélatine dont nous prévoir le mouvement. Votera, votera pas? Hum! Choisir ou ne pas choisir son « maître »? Manipulation des masses ou la propagande par le fait?
« Manipulation des masses » J’aime bien cette expression, mais je déteste qu’elle soit utilisée sans ce qu’elle sous-entend, soit que les gens sont de véritable crétins irrationnelles. Et s’il y a une chose que les QuébécoisEs détestent c’est bien de se faire traiter de crétin. Suis-je un crétin? Non. Suis-je irrationnel? Ça oui! Suis-je fière de l’être? C’est pas une question qui se pose. Suis-je émotif? Une vraie bombe à retardement. Est-ce que j’ai l’impression que l’on tente de me manipuler? Tout le temps. Est-ce que me souci de ce que les autres pensent de moi? Seulement ceux qui prochent de moi physiquement (ex: famille) ou intellectuellement (ex: Normand Baillargeon. D’ailleurs j’ai une peur bleue de me faire vélipander et qu’il y est un froid qui s’installe entre nous deux.)
Est-ce que ceci est un message de quelqu’un qui veut chialer sur tout? Assurément. Alors pourquoi que je n’écris pas pour le journal de Montréal? Je ne suis pas aussi enragé qu’un Richard Martineau.
En fait, je suis quelqu’un qui cherche à prendre un « break » de la société, mais elle finit toujours par la rattraper. 🙁
Rebelotte! La révolution sociale devrait passer par la libération du peuple du quotidien. 😉
J’y crois, moi, à la démocratie… depuis l’Islande. Qualifions : je crois à la démocratie directe, pas au modèle britannique féodal qui sert de base à notre système électoral. Une démocratie qui ressemble vaguement à une anarchie théorique…
Cela dit, nous sommes actuellement dans un dilemme puant : voter pour la droite néolibérale du PLQ ou pour la droite néofasciste du PQ (en se bouchant le nez, bien dit!)? Hmmm. Ou encore, pour le parti de gauche idéaliste qui n’a aucune chance de prendre le pouvoir mais qui parle à toutes les valeurs fondamentales d’un société progressiste que nous SOMMES, et que nous sommes, je le crois, en mesure de réaliser dans notre gouvernement.
Je sais pour qui je vais voter. C’est un acte de foi, moi qui suis vraiment pas superstitieuse… mais j’ai besoin de croire qu’on peut faire quelque chose avec nos bonnes idées, petit peu par petit peu.
Le 4 septembre allons voter! Cependant prenez conscience d’une réalité: rappelez-vous que lorsque vous irez voter, vous accepter le contrat tacite de vous soumettre comme être humain souverain à une poignée d’individus qui seront élus par une majorité simple! Selon la loi vous n’êtes pas un humain mais une entité légale. Vous avez le choix d’accepter ce contrat ou de le refuser car vous êtes libre de vos choix.
La seule façon de changer les règles c’est de vous redonner un rôle d’humain plutôt que demeurer soumis à une entité reconnue par votre numéro d’assurance sociale.
La coalition pour la constituante (sans partie) ne veut pas prendre le pouvoir, elle veut vous le redonner.
La Coalition pour la Constituante a été reconnue officiellement comme parti politique par le Directeur général des élections du Québec le 13 juin 2012.
http://www.sansparti.org/index.htm
Devenez « militant exemplaire Liberull » !!!
Plus que « seulement » voter il faut devenir « militant exemplaire » de John James; c’est risqué, mais de toute évidence, très payant.
Prenez exemple du militant exemplaire Liberull 2010; lors d’une activité partisane, M. Charest avait remis personnellement à Louis-Georges Boudreault, lequel a été arrêté par l’UPAC, le prix du «militant par excellence du PLQ »».
Voyez comment vous y prendre et faire prendre: http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2012/04/17/001-mascouche-perquisitions-upac.shtmlnt exemplaire Liberull de 2010,
On aurait tord, effectivement d’ignorer le mouvement qui prend d’assaut les facebook et twitter en ce moment:
http://www.facebook.com/events/341043345977966/
Une vague d’écoeurantite aigu envers un système électoral que certains rejettent, qui veulent non pas changer de gouvernement, mais changer le système au complet. Ont-ils raisons ou pas? Dure a dire. Pour ceux qui veulent que le système change, la question à se poser est: Peut-on changer le système de l’intérieur, ou doit-on faire table rase et repartir sur de nouvelles bases? Est-ce qu’élire un autre que Charest va apporter les changement que plusieurs souhaitent? Ou est-ce qu’un bandage sur un bobo beaucoup plus profond? Faudra-t-il des actions drastiques pour de vrai changements, ou peut-on les faire plus lentement? Je n’ai pas de réponse à cette question fondamentale, mais il est important de se la poser
Nous sommes le peuple, et moi, je suis quoi, calice ?
L’été, l’été, c’est fait pour jouer. Et c’est ce qu’on a fait. On a joué. On s’est reposé, on est allé retrouver nos familles, nos amis, nos terrasses, nos balcons, nos piscines, nos plages… et on a mis quelques souvenirs en « stand by ». Et puis, on se cache les yeux parce que ça arrive. Le temps est arrivé où tout le monde sera déchiré. Ceux qui voulaient que la rue gagne, auront peut-être perdu; ceux qui voulaient que la « démocratie » gagne auront peut-être raison. Les élections s’en viennent et avec elles, on sera complètement à la merci de la « volonté générale », du parlementarisme, à la merci des gens qu’on ne se souciait guère il y a 4 mois. Nous sommes rendus là où nous étions déjà : au point de départ. Sans aucun réel rapport de force. Certains murmures de grève sociale se font entendre un peu partout, mais sans réel cri du cœur. Nous sommes coincés entre nos rêves et ce qui se présente à nous aujourd’hui. Le dur retour aux règles du jeu, et nous savons tous qu’à leur jeu, on perd tout le temps. Mais on se dit qu’on peut sauver le peu qu’il nous reste. Nous sauverons quelques contrées, c’est vrai. Mais la situation sera la même. La rue a perdu, comme nous perdrons dans les urnes. Nos actions auront peut-être été veines… Nous avons peut-être le souffle le plus long, mais celui-ci est vicié par leur climatisation électorale, par leur réalisme défaitiste. Nous avons perdu peut-être parce que nous avons trop rêvé : révolution ! évolution ! Pouvoir au peuple ! Nous sommes la rue ! Printemps érable ! Je dis nous, mais moi aussi. Je me suis fais porté par ce rêve que tout était possible, que mon âme pouvait s’ajouter à celles des autres et comme dans un vent qui balaie tout, on raserait leur monde pour en faire quelque chose de meilleur, de plus beau, sans magnificence comptable, sans sentiment économiquement planifié; j’y ai cru. Mais je dois dire que j’y crois encore. On ne défait pas un rêve à coup de matraques, de lois et d’élections, on les perd à force de ne plus y penser. J’y pense encore et toujours. Il ne sert à rien de retourner en grève, certains disent, cela n’aidera que le parti au pouvoir. Il ne faut rien brusquer, il faut laisser le temps d’un mois les politicailleries s’occuper de notre sort, soyons réalistes, exigeons le calme et le dicible. Je ne peux m’empêcher de penser au moment où je serai devant l’urne, devant ce petit carton avec de petits cercles blancs qui me demandera « Qui veux-tu comme maître ? », et l’angoisse me prendra, mon crayon tremblera, mais ce sera ma main; cette main qui a tant fait pour ne pas se rendre à cet endroit avec ce crayon. Et je me souviendrai tous ces gens qui m’auront dit « Vote statégique ! Il ne faut pas que les libéraux rentrent » et tous ceux qui m’auront dit « Vote avec ton cœur, vote pour celui ou celle qui rejoint le plus tes convictions » sans oublier ces gens qui m’auront dit « Si tu sais pas, vote blanc, c’est toujours mieux que de ne pas voter », finalement il y a aura tous ces gens qui m’auront dit « Vote pas ! Tu es malade ! » J’espère m’évanouir à cet instant. Avoir cette responsabilité est trop grande pour moi. J’ai été un vent, je ne peux pas m’abaisser à être une croix dans un cercle. Mais il paraît que je dois devenir adulte, d’apprendre de mes erreurs, je n’aurai été qu’un vent. Je suis étouffé entre un sentiment romantique et une pensée réaliste. Il paraît qu’à une époque on disait « la Liberté ou la Mort », mais aujourd’hui, on ne dit plus rien. On coche…. Et tout cela se finit par « Nous sommes le peuple », proposition auto-référentielle, qui ne m’affecte aucunement. J’ai jamais été le peuple, moi. Je suis du peuple, je suis un étudiant, travailleur québécois, je fais partie de vous, je ne suis pas vous. « Je suis une phrase » dit la phrase. Tout cela se finit par un vide tautologique. Moi qui aurais voulu que les gens me suivent, on peut maintenant arrêter, car c’est dit. Nous sommes. Le peuple est. Nous sommes le peuple. Et moi ? Je suis quoi ? J’espère vraiment que quelqu’un me coupe les mains avant que j’aie voté pour que je puisse prendre le crayon avec ma bouche et en cochant, je m’enfoncerais le crayon au fond de la gorge provoquant un vomissement sur la petite feuille. Que je vomisse tellement fort que tous se noient. Mais tout cela n’est que du rêve. Et il faut être réaliste. Il paraît.
« Que reste-t-il de nos amours ? Que reste-t-il de ces beaux jours? Une photo, vieille photo. De ma jeunesse. Que reste-t-il des billets doux ? Des mois d’ avril, des rendez-vous. Un souvenir qui me poursuit. Sans cesse. Bonheur fané, cheveux au vent. Baisers volés, rêves mouvants. Que reste-t-il de tout cela ? Dites-le-moi ! »
Ce sont des phrases qui Trenet chez moi quelque part
L’objection de conscience est le motif principal qui justifie mon choix de ne pas voter. Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appuie à l’idée qu’une personne que je n’ai jamais rencontré, qui ne me connait pas et avec qui je ne peux pas négocier connait ce qui est le mieux pour moi et qu’elle utilisera la force pour imposer sa perception de ce qui est le mieux pour moi. Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appuie à l’idée que certaines personnes peuvent et devraient faire abstraction de leurs désirs et leurs intérêts personnels lorsqu’on leur donne un grand pouvoir. Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appuie à l’idée qu’il est possible de prendre l’argent de certaines personnes et de le redonner à d’autres de manière arbitraire et centralisée en créant un bénéfice pour tous. Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appuie à l’idée que la fin justifie les moyens et que de nouvelles fins toujours plus nobles peuvent être utilisées pour justifier des moyens toujours plus horribles. Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appuie à l’idée que l’utilisation de la force est une bonne solution et une solution efficace aux différents problèmes sociaux. Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appuie à l’idée qu’il y a une différence significative entre notre organisation politique et le crime organisé. Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appuie à l’idée que je ne possède pas vraiment mon corps, mes actions et le résultat de mes actions, mais que quelqu’un d’autre les possèdent et que cette personne peut choisir de les utiliser comme il le veut ou m’empêcher de les utiliser comme je veux même si je ne nuis à pas à autrui.
Ne supportez pas l’utilisation de la force contre les autres. Ne supportez pas la violence. Ne votez pas.
Je suis très impliquée socialement et politiquement. Mais je ne vote pas. Je n’ai jamais voté (sauf au référendum de 1995, et qu’est-ce que ça a changé…) Pour moi, le vote supposément aux quatre ans, mais en fait à la date choisie par le premier ministre, le fonctionnement par parti, le financement de ces partis, la « game » médiatique, et ce dont M. Baillargeon a parlé en fin de texte, l’illétrisme politique d’une bonne partie des électeurs me fait fuir les urnes. Et le vote blanc n’est pas une option, car si je ne vote pas, c’est en réaction au système électoral. Voter serait lui donner le crédit que ce système ne mérite aucunement.
Si du point de vue philosophique je comprends un peu mieux les motivations des obstentionistes. Je conçois toutefois mal ce que le retrait de cette supposée » avant-garde éclairée » du processus électoral aura de bon. À part de donner plus de poids au vote des « aliénés ».
Je décele dans la pensée anarchiste un énorme paradoxe, si les masses sont trop ignorantes et manipulés pour voter de façon intélligente qu’en sera-t-il de ces masses de brebis égarées, dans un monde autogéré ? Deviendront-ils toutacoup capables de voir aux multiples aspects du vivre ensemble?
Le propre de l’anarchisme, justement, est de proposer une responsabilisation individuelle de chaque citoyen ; plutôt que de remettre son pouvoir d’agir sur l’organisation sociale entre les mains de politiciens démagogues, de leur sous-traiter en quelque sorte sa responsabilité politique, le citoyen d’une collectivité anarchiste se doit d’être constamment informé, impliqué et actif, puisqu’il ne peut compter sur personne (sinon ses semblables et égaux) pour organiser son monde à sa place. De ce dialogue constant, de cette impossibilité fondamentale de faire preuve de cynisme ou de détachement envers la chose pulbique, nait obligatoirement une revalorisation de l’éducation citoyenne et du débat d’idées permanent qui en découle, puisqu’aucune autre alternative n’est possible (hormis bien sûr la dissolution de la communauté), contrairement à ce que nous connaissons actuellement : un système dans lequel, théoriquement, 1 seul vote est nécessaire pour former un gouvernement légitime apte à dicter sa volonté à tous les 99.999…% restant, qui eux peuvent se permettre d’être passifs ou mal informés s’ils font le choix de se contenter d’obéïr aux ordres venus d’en haut.
Monsieur Baillargeon,
Si on lit un peu entre les lignes, comme la majorité des québécois d’aujourd’hui, vous semblez trouver que le mot »devoir » est un mot sale, un mot démodé, un mot devenu péjoratif.
Je crois qu’il est bien là le problème de la nation québécoise francophone.
Je pense que toute la population du Québec devrait avoir le devoir de faire la promotion de la langue française sur le territoire du Québec, et ailleurs.
Je pense que tous les québécois francophone devrait avoir le devoir d’assurer sa propre survie financière, d’assurer sa propre richesse financière pour être en mesure de contribuer adéquatement au filet (mesures) social québécois.
Je pense que chaque québécois francophone devrait avoir le devoir de viser d’être le propriétaire, l’employeur, le commerçant, le décideur sur le territoire du Québec, et d’arrêter d’être le locataire, l’employé, le client, l’exécutant …
Je pense qu’il est du devoir de chaque québécois francophone d’être fier de sa nation, fier de sa langue. Je pense qu’il est du devoir de chaque citoyen francophone le porter bien haut et droit le drapeau bleu du Québec devant la richesse, devant le succès financier, devant le succès de toute sorte; et pas seulement dans la rue durant les manifestations populaires …
lafond.overtime@gmail.com
Monsieur Baillargeon,
Si on lit un peu entre les lignes, comme la majorité des québécois d’aujourd’hui, vous semblez trouver que le mot »devoir » est un mot sale, un mot démodé, un mot devenu péjoratif.
Je crois qu’il est bien là le problème de la nation québécoise francophone.
Je pense que toute la population du Québec devrait avoir le devoir de faire la promotion de la langue française sur le territoire du Québec, et ailleurs.
Je pense que tous les québécois francophone devrait avoir le devoir d’assurer sa propre survie financière, d’assurer sa propre richesse financière pour être en mesure de contribuer adéquatement au filet (mesures) social québécois.
Je pense que chaque québécois francophone devrait avoir le devoir de viser d’être le propriétaire, l’employeur, le commerçant, le décideur sur le territoire du Québec, et d’arrêter d’être le locataire, l’employé, le client, l’exécutant …
Je pense qu’il est du devoir de chaque québécois francophone d’être fier de sa nation, fier de sa langue. Je pense qu’il est du devoir de chaque citoyen francophone le porter bien haut et droit le drapeau bleu du Québec devant la richesse, devant le succès financier, devant le succès de toute sorte; et pas seulement dans la rue durant les manifestations populaires …
Bonjour MM./Mmes,
Je comprends les arguments philosophiques et même pragmatiques des abstentionnistes. Je les aime même.
Ce que je réconcilie mal, c’est l’idée de la diversité des tactiques et l’idée selon laquelle il faut utiliser tous les moyens de reprise du pouvoir qui s’offrent à nous… sauf les élections?!? Je comprends que les dés son pipés. Mais les dés le sont tout autant dans le cas d’une grève, d’une manifestation ou même d’une assemblée. Pourquoi faudrait-il se priver de cette occasion de prendre la parole, d’agir, de mobiliser tout a sachant, comme toujours, que les dés sont pipés et qu’ils le demeureront jusqu’à notre prise du pouvoir.
C.-A.
Une tactique n’a de sens que lorsqu’elle sert une stratégie. Quelle est la stratégie des anarchistes pour prendre le pouvoir (ou plutôt pour enlever le pouvoir d’entre les mains de l’establishment) et concrétiser leur vision de la société ? Selon ce que j’ai pu constater, il me semble que leur stratégie c’est d’entraîner une escalade de la violence jusqu’au renversement de l’ordre établi.
J’ai aucun problème moral avec la violence, mais j’ai l’impression les anarchistes n’ont pas les moyens de leur ambition : Leurs médias n’ont pas assez de visibilité pour convaincre la population de les suivre, malgré leur courage ils ne font pas le poid face à l’anti-émeute, et leur nombre est trop limité pour causer des ennuis sérieux à l’establishment.
En plus, j’ajouterais qu’ils ne servent pas leur cause en s’infiltrant dans les manifestations pacifiques, beaucoup de manifestants les dénoncent lorsqu’ils brisent des vitre de banque par exemple. En s’infiltrant comme ils le font ils donnent l’impression d’utiliser les autres manifestants comme boucliers humains.
Finalement, étant donné que l’abstention du vote sert une stratégie perdante à mon avis, j’en vois pas l’utilité. En prônant l’abstension chez la partie de la population qui a le plus de chances de voter contre Jean Charest, Normand Baillargeon devient l’allié objectif du PLQ (malgré lui j’espère).
Excellente question, bien qu’il ne s’agisse pas tentde prendre LE pourvoir.Une chose est sûre: en Espagne, il y avait des réponses. Certaines restent inspirantes.
À mon humble avis, il importe avant tout de clarifier que l’anarchisme (au sens politique du terme) n’est pas tant un mouvement destructeur cherchant à enlever le pouvoir des mains de qui que ce soit, mais plutôt une force constructrice visant à favoriser l’émancipation des individus… un peu à la manière de parents cherchant à enseigner à leurs enfants comment arriver à se débrouiller au mieux dans la vie, dans l’optique de leur départ inexorable de la maison familiale. Un tel processus (habituellement…) n’est pas caractérisé par une lutte de pouvoir entre, disons, un père et son fils (le gouvernement et le citoyen), mais plutôt par une collaboration dans laquelle chacun s’épanouït tout en demeurant relativement indépendant de l’autre. Ce que cherche à réaliser l’anarchisme, au fond, c’est la vieille utopie politique voulant qu’un gouvernement, en créant les meilleures conditions possibles pour l’épanouissement des citoyens dont il a la charge, en vienne à se rendre lui-même obsolète, chacun étant si bien éduqué et responsabilisé qu’il puisse agir par lui-même, sans y être contraint, dans le sens du bien commun, ou au contraire, se dissocier en toute connaissance de cause d’une communauté qu’il ne juge pas conforme à ses valeurs.
Concrètement, la stratégie des mouvements anarchistes s’articule donc souvent autour d’initiatives visant à promouvoir la responsabilité de chacun vis-à-vis de la chose publique ; comme l’anarchisme n’a pas de « programme », il se greffe à certaines causes ponctuelles (comme par exemple le débat sur les frais de scolarité ou celui, plus général, sur l’orientation sociale québécoise) et tente d’y apporter sa contribution intellectuelle, logistique et humaine.En ce sens, « l’infiltration » (je parlerais plutôt de participation…) des manifestations est souvent utilisée puisque, par définition, une manifestation est un acte de responsabilité citoyenne. Il importe d’ailleurs de rappeler, à ce chapitre, que « anarchiste » et « radical » ou « casseur » sont loin d’être synonyme, malgré ce que voudrait nous faire croire les médias. On peut, bien sûr, être anarchiste radical et travailler à la destruction physique des structures sociales mais, rendu là, il existe aussi des environnementalistes radicaux qui dynamitent des plateformes pétrolières, des droitistes radicaux (les groupes néofascistes, par exemple) qui pourchassent les groupes minoritaires, etc…
Et pourquoi les »anarchistes » ne s’organiseraient pas ? C’est la seule façon d’y arriver et ce genre de débat est exactement la manière d’arriver à un consensus. Parlons-nous ! N’évitons pas de parler politique de peur de créer des malaises, sortons plutôt que d’écouter ce que les élites veulent nous faire entendre via les médias, c’est en s’écoutant tous et chacun que nous pourrons nous entendre et penser à un modèle social convenable. Les élus n’ont aucune valeur si le peuple ne leur donne aucun crédit. N’embarquons pas dans leur jeu !
Il semblerait que le Directeur des élections du Québec a demandé à Geneviève L’obstineuse de fermer son site http://www.liberaux.net/
C’est une des sources les mieux documentées pour nous opposer à Jean Charest.
Oh! Que c’est dégueulasse!
Evidemment ont peu dialoguer longtemps sur la qualité de la démocratie et du système électorale ! Mais chose sûr , les gens qui restent à la maison la journée du scrutin favorise grandement l’ élection des Libéraux et de Charest et c’ est justement une des raisons pourquoi i Charest déclanche des élections au mois d’ août car il sait très bien que SA clientèle , les anglophones et les allophones de Montréal , VOTENT en masse et toujours pour le PLQ !
Donc , les bla-bla et les discussions de salon concernant la démocratie et le système électorale c’ est bien mais faudra réaliser qu’ un vote francophone rachitique est un + pour le Parrain Libéral ! Essayons une fois d’ être solidaire que diable et libérons-nous des Libéraux !
La clientèle du PLQ , les anglophones et les allophones, ne pourraient-ils pas être aussi dégoûtés des agissements de Charest ? Ils lisent et écoutent les nouvelles comme le reste de la population. Je ne suis pas prête à dire que tout ce monde se rangera du côté libérale, pas cette fois. Qui sont vraiment les irréductibles par ces temps qui courent ? Ceux qui profitent directement des largesses du parti et ceux qui gravitent autour de ces derniers. Par contre, le PQ ne récoltera malheureusement pas ces votes, la CAQ, probablement.
Au niveau du Québec, les francophones sont majoritaires. Si beaucoup d’entre nous vont voter, le PQ a de grandes chances de l’emporter parce que nous avons compris l’importance de ne pas diviser le vote. Je pense que nous sommes nombreux à vouloir donner une autre chance à ce parti qui en plus s’est enrichi de personnes compétentes et dignes de confiance.
Je voterai pour Québec Solidaire par conviction mitigée. L’agenda politique de ce parti me satisfait, sauf que, je suis pas souverainiste! Je crois que l’état est responsable de la création d’emplois de qualité, la redistribution de la richesse, l’accessibilité pour tous à l’éducation, la santé et à une pension à la retraite. Sur ces points, QS représente le parti qui défendra mes idéaux.
Cependant, je ne suis ni souverainiste, ni nationaliste. Je crains tout nationalisme, qui finit très souvent par défendre l’idée de la nation au dépends de ceux qui ne partagent pas cette idée de nation. Le nationalisme est un terreau fertile pour le racisme et la xénophobie. Oui, je suis dégoûtée du gouvernement Charest et ses politiques néolibérales. Je voterai QS, en espérant que ce parti mettra toujours son idéal de société en avant plan de son projet souverainiste.
S’il y avait un parti NPD au provincial, je voterais pour ce parti.
@Susana Ponte Rivera
Selon vous le projet souverainiste en serait un a caractère xénophobe ? Le NPD que vous aimez tant n’ est -il pas un parti centralisateur canadien ? Québec Solidaire n’ est-il pas un parti souverainiste ? Est-ce que le nationalisme québécois serait un terreau fertile pour le racisme alors et le nationalisme canadien ( très réel ) ne le serait pas ?
Le Québec est une nation dans une nation et cette nation tient a sa survie . Est-ce un crime que de vouloir la maintenir en vie et même la sortir de l’autre nation qui risque de l’ assimiler ? L’assimilation galopante des canadiens français dans le ROC représente-elle pour vous l’ idéal d’ une société ouverte et tolérante ?
Quand vous aurez répondu honnêtement a ces questions peut-être que votre vision du nationalisme québécois sera aussi o » positive » que votre vision du nationalisme canadien !
Il semble que la candidature de M. Duchesneau, M. Net, pour la CAQ, va être confirmé aujourd’hui en plus de celle du gros docteur Barrette qui vient de l’être.
Avec ces 2 grosses prises, la CAQ risque de repasser en tête dans les sondages et dans les urnes. Le PQ qui a apostrophé M. Duchesneau pendant qu’il était à discriditer le PLQ à la Commission sur la construction, va s’en mordre les pouces et le reste avec. Grosse gaffe de l’avocate Tremblay du PQ, commandée ou pas.
Voici un excellent article libertaire publié récemment traitant justement de ce sujet:
Réponse d’un libertaire solidaire aux anarchistes abstentionnistes:
http://ekopolitica.blogspot.ca/2012/08/reponse-dun-libertaire-solidaire-aux.html?spref=fb
Texte intéressant, en effet.
Moi, je crois que l’utilité la plus grande d’un bulletin de vote, c’est de cocher QS plutôt que de ne rien cocher. Pas parce que je crois que ce soit vraiment la solution aux problèmes politiques contemporains, ni parce que je crois que cela nous apportera la grande révolution anarchiste qu’on attend tellement, mais simplement parce c’est la meilleure manière d’emmerder simultanément le PLQ, la CAQ et le PQ qui vont avoir à endurer d’autres candidats aussi gênants pour eux qu’Amir Khadir et Françoise David. Mais si j’avais vraiment le choix, le voterais pour vous ou pour Mise en Demeure.