J’ai déjà expliqué sur ce blogue pourquoi des gens, notamment dans ma tradition de philosophie politique, libertaire, souvent (mais pas toujours, ni systématiquement, j’y insiste) ne votent pas dans les élections politiques usuelles de nos sociétés.
Ce billet m’a valu, vous le devinez, bien des commentaires, parfois très durs. En certains cas, sans trop s’attarder aux arguments que j’avançais, on me rappelait le devoir (sacré, disait-on parfois..) de voter, un devoir impérieux et ne supportant guère d’exception et auquel on ne saurait faillir sans mettre en péril la démocratie elle-même.
Il me semble pourtant que si on prend au sérieux des choses aussi élémentaires que l’idée de démocratie, justement, et un idéal de participation éclairée à la délibération, ce que font typiquement les anti-votards réflexifs, il faudrait conclure non seulement qu’il peut être fort justifié de ne pas voter, mais aussi que plusieurs d’entre nous auraient le devoir de ne pas voter. Notez bien, je vous prie, que je ne dis pas qu’il faudrait interdire à ces gens de voter: je ne fais que rappeler cette évidence que la démocratie suppose comme condition un public éduqué capable de s’élever au-dessus des ses intérêts personnels pour prendre part à une délibération qui vise à atteindre le juste en tenant compte de ce qui est vrai ou plausible. Les carences à ce sujet ont depuis toujours été considérées comme ne pouvant être corrigées que par l’éducation et par un espace public de délibération ouvert, pluriel et libre.
Des exemples qui feraient qu’on aurait le devoir de ne pas voter? En voici quelques-uns.
On a tous connu par exemple de ces personnes qui sont «teintes» d’une couleur, comme on dit au Québec, c’est-à-dire qui votent depuis toujours pour un parti par un attachement viscéral et ancien pour lequel elles seraient à mal de fournir un véritable argumentaire et qui, l’élection venue, vont, cette fois encore, par réflexe, voter pour ce parti.
Considérez encore le cas de ces personnes qui, certes, lisent des journaux et se tiennent au courant de l’actualité mais qui n’ont pas pris le temps de sérieusement s’informer des programmes des différents partis avant le jour de l’élection.
Et que dire de ces personnes qui ne s’informent qu’à une seule et très biaisée source d’information, toujours la même? Certaines d’entre elles ont probablement du monde une compréhension à ce point limitée qu’elles devraient sérieusement repenser leur volonté de se présenter à l’isoloir.
Pensez encore à tous ces cas non moins réels de gens qui votent pour leur propre intérêt: et pas en se plaçant du point de vue du bien commun, ce que suppose le fait de voter en démocratie. Un parti propose-t-il de baisser les impôts des personnes très fortunées qu’il obtient aussitôt leur vote parce que cette décision leur convient financièrement — et ce même si, par ailleurs, (certaines de?) ces personnes avoueront que la décision de hausser les impôts des plus fortunées est juste et est bien celle qui doit être prise, du point de vue du bien commun. On peut en outre imaginer, (je ne pense pas à qui que ce soit en particulier en le disant 🙂 , que certaines de ces personnes disposent de nombreux et puissants moyens — comme des journaux, par exemple — pour faire avancer leurs positions durant toute l’année. Eh bien, elles ne devraient peut-être pas aller voter aux élections: elles votent tout le temps, tout le reste de l’année.
Celles que je viens de donner ne sont que quelques-unes des raisons qui expliquent qu’on puisse avoir le devoir ne pas voter. J’ignore combien de gens elles concernent. Mais je ne pense pas qu’elles entrent pour beaucoup dans l’explication du fort taux d’absentéisme électoral qu’on constate de nos jours: en fait , en un sens, on peut espérer que si une personne connaissait et comprenait parfaitement les raisons qui font qu’elle devrait ne pas voter, cela ferait bientôt en sorte qu’elle le pourrait. Je veux dire que comprenant que son information est biaisée, elle irait se renseigner ailleurs; que comprenant que l’on doit en démocratie voter en se plaçant du point de vue du bien commun, elle agirait en conséquence; etc.
Il y a donc des raisons de ne pas voter; et aussi des raisons qui font qu’on aurait le devoir de ne pas voter. Mais il y a en outre, je le sais, de bonnes raisons de voter. Vous avez les vôtres, je n’en doute pas. Cependant, moi qui suis non seulement libertaire mais aussi dans une circonscription où mon vote, en raison du délirant système électoral que nous avons, est d’avance perdu, je n’en trouve aucune.
Cependant, je dois le dire: si j’étais dans une circonscription où se présente Françoise David, où se présente Amir Khadir, où se présente Manon Massé ou encore où se présente quelque autre personne de cet acabit, (dont M. Aussant , dont je lirais alors le programme ) ayant une chance de l’emporter, je me déplacerais pour les appuyer, ceux et celles-là. Sans me boucher le nez. Sans penser stratégie.
Je ne renierais pas mes convictions ni mes principes en ce faisant. Je ne deviendrais pas votard pour autant: inutile, donc, de sortir l’artillerie lourde, compagnons. Mais je le ferais.
C’est que je me réjouis d’avance d’entendre résonner ces voix-là dans cette grande salle si peu réjouissante d’où on nous gouverne. Je me réjouis de leurs prises de position: celles de citoyens, comme à l’époque où ce mot-là fut un bien joli mot. Je me réjouis d’avance de la pugnacité du citoyen Kahdir, de l’élégance et de la noblesse de la citoyenne David, du courage et de la détermination de la citoyenne Massé.
Je me réjouis de les savoir là pour emmerder ceux qui nous gouvernent, nous gardent à vue, nous inspectent, nous espionnent, nous dirigent, nous tarifent, nous mystifient, nous volent — et ainsi de suite, merci Proudhon.
Citoyens Khadir, citoyennes David et Massé, si, avec quelques autres de vos semblables, le Québec vous envoyait à l’Assemblée Nationale, le 4, je pense qu’il se ferait un beau et précieux cadeau.
En fait, je terminerai là-dessus, je voterais aussi pour vous parce que je trouverais triste à pleurer que l’on se prive de vous, au moment où le Québec a justement tant besoin de gens comme vous, de citoyens, et où s’annoncent, je le crains, de vives turbulences…
Je partage votre avis qu’un peu de démocratie dans notre musée d’assemblée nationale nous fait du bien ! Mais je garde un espoir plus grand dans l’Assemblée constituante, avec ou sans le parti au pouvoir au lendemain du 4 !
Une belle vidéo à ce propos : « Ce n’est pas les joueurs politiques qu’il faut changer mais les règles du jeu ! Francine Ruel comédienne et auteure, porte-parole régionale Brome-Missisquoi. »
http://www.youtube.com/watch?v=0REoQSMnLO4
De tous les donneurs de leçons en période électorale, deux types me dégoûtent tout particulièrement. Premièrement, les tenants du « vote stratégique » qui vouent aux gémonies quiconque ne partage pas leur choix — avec d’autant plus de hargne que je les soupçonne d’avoir eux-mêmes quelques problèmes de conscience, ce qui explique sans doute qu’ils n’aient que le mot « petit » à la bouche. N’écouter que ses « petites convictions personnelles », voter en ne pensant qu’à sa « petite personne », ne serait-ce pas une façon inconsciente de projeter leur propre petitesse dans ceux et celles qui font montre d’un plus grand courage politique qu’eux-mêmes? Deuxièmement, les urnophiles sectaires qui déchirent leur chemise en hurlant qu’on ne devrait pas permettre l’abstention, que c’est un crime pire que le viol, le meurtre et le vol de voitures, que ça mérite la corde, la chaise électrique ou au moins la prison à vie. Les plus conciliants admettent du bout des lèvres qu’on puisse s’abstenir par conviction anarchiste, mais s’empressent d’enchaîner en affirmant que la plupart des citoyens qui ne vont pas voter s’abstiennent par « paresse » et par « désintérêt », et que cela est tout à fait inexcusable.
Or, je m’intéresse tout particulièrement à ces abstentionnistes qu’on dit apathiques et apolitiques, et pas seulement parce que toute cette morale judéo-chrétienne m’insupporte. Et si cette part grandissante de la population que le jeu politique indiffère totalement avait compris quelque chose que nous tardons encore à comprendre? Que signifie « être au monde » et quelle place le politique — et LA politique — devraient-ils occuper dans nos vies? Dans une société consumériste où l’on proclame « la fin de l’histoire », faut-il s’étonner que les gens s’intéressent de moins en moins à des enjeux politiques qui apparaissent de plus en plus nébuleux et « déconnectés » du réel? Devrait-on se réjouir de cette apathie politique ou, au contraire, s’en inquiéter? Chose certaine, bien des commentateurs ont un avis sur cet abstentionnisme de plus en plus généralisé, mais bien peu cherchent à en comprendre les causes du point de vue des abstentionnistes eux-mêmes.
Le respect, ça consiste d’abord à écouter et non pas à juger. Si nous voulons que le monde change réellement un jour, la seule chose dont je sois absolument certaine, c’est que ce n’est pas en méprisant nos semblables que nous y arriverons.
Et moi aussi, si je le pouvais, je voterais volontiers Khadir, David ou Massé… 😉
Food for thought , comme on dit. Merci bien.
Déjà pour moi aller voter n’est pas dans mes mœurs. Aller choisir celui qui me fera crever disait Renaud. Proudhon, rencontré lorsque j’avais treize ans (je parle de ses idées, bien sur!) en disserte allègrement et avec grande justesse.
Toutefois, il arrive que je me sente attiré par le geste. Chez-moi à Lévis, Véronique Guilloteau a eu mon vote par anticipation. QS me plaît, je connais bien le programme et je n’ai pas de « stratégie » dans un patelin Libéral.
Mais à parler avec tant de gens, oui, il serait du devoir de certains de ne pas aller voter. Espérons des membres de QS à l’Insensée Nationale…
Merci de votre témoignage. Ce cher Renaud, c’est chouette de le citer. C’est lui qui a dit, je pense, Si voter c’est choisir son maître, il y a des fois où l’esclave s’appelle Spartacus.
Tu dis que si les élections
Ça changeait vraiment la vie,
Y a un bout d’temps, mon colon,
Qu’voter ça s’rait interdit !
-Renaud
Renaud a été inspiré par Emma Goldman (célèbre anarchiste) : « If voting changed anything, they’d make it illegal »
Vous avez mon vote.
« Voter », du latin votum : « voeu ».
😉
Voilà au moins une raison pour aller voter… même si on sait que le candidat pour lequel on vote n’a pas toutes les chances de l’emporter. Ça permet à son parti d’obtenir du financement public pour se faire connaître et élargir sa base. C’est pas rien.
«Les formations politiques reçoivent de l’État une allocation annuelle établie en fonction du nombre de votes recueillis aux dernières élections (…) Pour y avoir droit, un parti doit avoir recueilli au moins 2 % des votes valides à l’échelle nationale, ou au moins 5 % des votes valides dans les circonscriptions dans lesquelles il a présenté un candidat. »
Vous avez bien raison. C’est une raison dont Amir faisait mention au « Bal des Médecins » de dimanche dernier sur RDI. J’avoue avoir trituré le titre de l’émission… mais la raison demeure.
Et avouons que ce n’est pas négligeable.
vous avez bien raison en effet. J’ajouterais, sans procès d’intention, que ne pas participer au jeu électoral parce que les règles ne nous en conviennent pas parfaitement, c’est un peu comme un enfant qui s’en va bouder dans son coin. Par ailleurs, il faut faire un peu attention, ici à ne pas désigner trop allègrement ceux et celles qui devraient s’exclure du processus démocratique, au risque de se faire dire qu’il est bien regrettable que maints partisans de la démocratie dite «directe» ne se soient pas eux mêmes exclus d’un processus de résolution de crise dont il n’est pas si sûr (aux yeux d’autres analystes) qu’ils s’y soient livrés de bonne foi et de manière parfaitement informée….
Ce n’est pas que les règles ne me conviennent pas, même si tout le monde ou presque convient que notre système est aberrant du point de vue démocratique: c’est qu ‘il est profondément vicié et malsain et que si on a à cœur la démocratie, il y a de meilleurs moyens de la servir. L’enfant ne veut pas jouer pas pcqu’il n’aime pas le jeu, mais pcqu’il est empoisonné. Il joue donc à autre chose.
Je suis bien d’accord que notre vie démocratique est viciée, mais je préfère encore cette modalité, l’électorale, ou même les gens qui ne pensent pas du tout comme moi ont le droit de s’exprimer sans avoir à me rendre compte de leurs motifs, à cette autre, qui tenta de faire prévaloir le point de vue d’une frange de la population sur celui d’un parlement élu en s’octroyant seule le sceau de la légitimité au prétexte, en autre, que ce parlement n’avait été constitué que par une très faible participation aux élections. Ceux qui ne votent pas et veulent jouer à autre chose sont un peu en porte-à-faux quand ils reprochent ensuite aux gouvernants de ne pas entendre une voix qu’ils n’ont pas exprimée à un interlocuteur qu’ils ne reconnaissent pas. À moins que leur mépris des institutions soit tel qu’ils trouvent futile d’inscrire aussi en ce lieu leurs rapports dialectiques avec leurs concitoyens et qu’ils préfèrent se contenter d’exiger sans discussion ni compromis. Cela s’est vu. Je crois qu’un tel pessimisme est exagéré. Le gauchisme, c’est exaltant, mais ça ne fait pas des enfants forts. 🙂
Je comprends. Il est encore heureusement possible de diverger respectueusement d’avis.
Vous dites « Cependant, moi qui suis non seulement libertaire mais aussi dans une circonscription où mon vote, en raison du délirant système électoral que nous avons, est d’avance perdu, je n’en trouve aucune.
Cependant, je dois le dire: si j’étais dans une circonscription où se présente Françoise David, où se présente Amir Khadir, où se présente Manon Massé ou encore où se présente quelque autre personne de cet acabit, (dont M. Aussant , dont je lirais alors le programme ) ayant une chance de l’emporter, je me déplacerais pour les appuyer, ceux et celles-là. Sans me boucher le nez. Sans penser stratégie. »
Et bien vous l’avez votre raison de voter.Voter pour que ces partis récolte plus de voix, de pourcentage…qui se traduit en argent pour eux, et peut-être, surtout, en motivation! Imaginez les milliers de personnes qui font comme vous(dans différentes circonscriptions), pas que ces milliers feraient élire un candidat, mais à tout le moins l’encouragerais à continuer.Vous le dite vous même nous avons besoin de Kadhir, David, Aussant et de beaucoup d’autres.Quils n’aient pas le pouvoir soit, mais qu’ils aient droit au chapitre pour le bien commun.Je ne vote plus stratégique parce que ce serait abdiquer devant le système électoral.De plus nous avons besoin de ces voix qui rééquilibrent les débats, et souvent, les initient.
Arguments pour ceux qui vont perdre leurs élections
A tous ceux qui n’ont pas eu la chance de faire leurs humanités classiques (oyu qui ont moins de 60 ans) et qui ne comprennent pas le sens profond d’une expression latine vieille de plus de 2000 ans : ‘’Vox populi, vox Dei’’.
Le lendemain des élections, si votre parti n’est pas au pouvoir vous pourrez dire :
Ces élections ne sont pas démocratiques : seulement 40% des voteurs ont voté et 33% d’entre eux ont élu le parti au pouvoir soit 14% des voteurs…
Nous réclamons la proportionnelle pour permettre aux petits partis, comme en Israël, de contrôler le pouvoir.
Nous exigeons un moratoire sur toutes les promesses électorales qui ont permis à ce gouvernement d’être élu.
Les représentants de la société civile représentent mieux le peuple et la démocratie que les députés élus de l’Assemblée Nationale. Ces derniers doivent obéir aux premiers.
Ceux qui manifestent dans la rue représentent mieux les intérêts du peuple que les députés élus de l’Assemblée Nationale. Les députés ne peuvent voter des lois qui vont à l’encontre de la volonté de la rue.
Nous demandons à l’avance une commission d’enquête publique, sans échéancier précis, sur tous les projets qui seront mis de l’avant. Un représentant de chacun des 20 partis qui présente un candidat aux élections, même si aucun n’est élu, aura doit de siéger et être rémunéré comme un député, sur chaque commission.
Nous voulons que chaque idée soit étudiée par une commission parlementaire avant d’être présentée à l’Assemblée Nationale pour être discutée.
Nous voulons que chaque projet de loi soit soumis à un Bureau d’Audience Publique Général.
Nous exigeons que tous les participants puissent discuter ad infinitum, comme dans le cas du conflit étudiant, de chaque projet. Une réunion de discussion de 23 heures avec une ministre n’est qu’un minimum.
Nous refusons que qui que ce soit puisse imposer un bâillon aux discussions.
Nous n’accepterons que les projets qui naitront d’un consensus entre les toutes les parties, en accord avec notre vision féministe du monde sur le sujet.
Nous proposons une vision de l’exercice du pouvoir telle que présentée dans un livre écrit par des cadres de cegep. Cette vision est basée sur ‘’les valeurs et des qualités traditionnellement perçues comme féminines : souplesse, leadership participatif, communications franches, recherche du consensus’’. Nous mettons de l’avant une manière plus ‘’féminine de gérer (recherche de l’harmonie et du consensus, préoccupations humanistes). (Les femmes) agiraient de manière plus collégiale que les hommes, seraient moins axées sur la réussite individuelle et valoriseraient davantage la performance collective. Moins enclines à respecter la ligne hiérarchique ou les structures, elles fonderaient leur jugement plus sur la qualité du résultat que sur les facons d’y parvenir. Les femmes croient à la convivialité et à l’établissement de rapports individuels et sociaux qui ne soient pas régis par la force ou la violence.’’
Nous réclamons que le Premier Ministre et ses ministres soit présent à toutes les réunions visant à présenter des nouveaux projets de lois. Nous n’accepterons que les décisions prises à la suite de palabres ad nauséam.
Nous exigeons que tous les services gouvernementaux : médicaments, santé, éducation, garderie, aide juridique, etc. soient gratuits.
Nous demandons que seuls les riches payent des taxes et des impôts. Que ceux qui ne travaillent pas, même s’ils sont aptes au travail, reçoivent un juste salaire.
Si une seule de nos exigences nous est refusée, nous réclamerons de nouvelles élections … plus démocratiques.
De toute façon, tant que le gouvernement élu ne présentera pas un ‘’Projet de société’’ en accord avec toutes nos demandes, nous nous opposerons à toutes les activités de l’Assemblée Nationale.
Notre modèle idéal est celui des ‘’Démocraties populaires’’ qui ont dominées la vie politique dans les pays d’Europe de l’Est pendant tout le XXe siècle. Nous voulons copier la Corée du Nord ou le peuple au pouvoir n’a pas besoin d’élections bidons.
Loyola Leroux, Prévost
J’ai eu ce douteux plaisir de faire mes Humanités, j’ai plus de soixante ans et je ne me sens pas chanceux pour autant. Il y avait à cette époque de grande noirceur un nuage de soutanes douteuses et votre « Vox populi, vox dei » n’était vraiment pas à la mode. Le peuple n’avait aucune voix. J’ajouterai que pour un Athée comme moi, je n’ai besoin ni de la main ni de la voix d’un hypothétique dieu.
Toutefois, j’ai vu toute ma vie et un peu partout, la concrétisation de: « asinum asinus fricat », l’âne ne finit pas encore aujourd’hui de frotter l’âne. À preuve le Conseil du Patronat ou les Chambres de Commence, le Clergé et le Parti Libéral.
Je vois dans votre billet plus de hargne et de frustration que de réflexion éclairée. Ce qui est bien votre droit et j’allais dire: votre faute.
Comparer le Québec, la Corée du Nord et la démocratie populaire est sans doute pour vous un moyen dérisoire de monter aux barricades, toutefois il n’y a plus de combattants.
Ça me rappelle ce slogan qu’on voyait sur les murs à l’époque de la guerre du Vietnam: « Suppose they make a war and nobody come… »
Monsieur Layola,une petite question: quelle est, à votre avis, le sophisme qui prédomine dans votre argumentation? Celui de l’homme de paille, de la généralisation hâtive, de la pente glissante, de la fausse analogie, de la caricature ou du lien causale douteux? Pourriez-vous m’éclairer de vos humanités. Et une petite remarque en passant, les «jeunes» savent peuent-être mieux que vous ne semblez le croire que le marxisme ne se résume pas aux expériences communistes du XXème siècle, ni à Staline, ni à Sartre d’ailleurs…
J’ai bien peur que ces mêmes raisons ne rendent quasi impossible la réalisation d’une société anarchiste….
Mais QS est le plus intéressant par le fait même qu’il n’y a pas de chef…. Mais je serais curieux de les voir au «pouvoir»…..
Ne serait-il pas mieux dans ce cas de voter « blanc »? De ne rien écrire sur le buletin de vote, mais au moins d’aller le déposer dans l’urne afin d’envoyer le signal de votre insatisfaction des candidats présentés et aussi du fait que vous gardez un oeil sur ce qui se passe?
Ce serait bien d’avoir une idée du nombre de personnes qui prennent la peine de se déplacer pour annuler leur vote. Mais il ne sont malheureusement pas comptabilisés.
Je sais que les votes annulés ou rejetés sont inscrit par section de vote. Toutefois j’ignore s’ils sont comptabilisés au niveau des contés et s »ils sont disponibles dans les statistiques du DGE.
Un coup de fil pourrait nous renseigner je crois.
Si quelqu’un connaît la réponse, merci de la donner ici.
Votes rejetés et autres renseignements:
http://www.electionsquebec.qc.ca/documents/pdf/elections-generales-quebec-1867-2008-VF.pdf
http://www.electionsquebec.qc.ca/francais/provincial/resultats-electoraux/elections-generales.php
Monsieur Pruneau, c’est bien la 1e fois de ma vie que je lis une telle réflexion critiquant le collège classique. Je ne compte plus les intellectuels, tels Luc Brisson, éditeur des œuvres de Platon chez Garnier-Flammarion, qui remercie ceux qui lui ont appris le grec. La génération actuelle de médecin est la 1e à ne pas connaitre l’origine du nom des maladies en grec et la génération d’avocats ne connait pas la langue de base du droit, le latin. Une première.
Concernant les soutanes douteuses incluez vous dans celles-ci le Frère Marie-Victorin, biologiste et auteur, le Frère Jérome peintre, le Frère Untel et ses Insolences, etc. et plusieurs autres hommes et femmes près du peuple et très ouvert d’esprit. Fernand Dumont dans son autobiographie fait l’éloge des Frères qui lui ont enseignés. Ils n’étaient pas tous des demeurés.
Concernant la Corée du Nord, dernier état paradisiaque de la gauche, je veux faire remarquer que les jeunes qui se réclament de la gauche actuellement ne me semblent pas connaitre leur histoire du communisme. Meme les artistes comme monsieur Champagne devrait relire Jean-Paul Sartre et son éloge de Staline. Il me semble qu’une réflexion s’impose.
Concernant la guerre du Vietnam, je suis convaincu que les vietnamiens seraient bien plus heureux en 2012 s’ils avaient collaborés avec les US au lieu de les combattre.
« Les enfants ont le père Noël, les adultes vont voter»
– Pierre Desproges
J’aime bcp Desproges.
Monsieur Leroux: Loin de moi le désir de commencer ici une polémique sans fin. Vos opinions furent clairement exprimées et les miennes également. Je ne sais où vous prenez la brumeuse idée que la Corée du Nord puisse nous faire rêver, que nous brandissons (encore) le Petit Livre Rouge de Mao ou que Sartre nous donnent des frissons.
Je n’ai jamais adhéré à sa façon bien à lui de voir les choses, sans doute parce qu’il était affligé d’un… léger strabisme. J’aimais bien son humour par contre.
Au fait, les enseignants dont je parle étaient des prêtres et non des Frères. Menteurs, roublards et quêteux, à genoux devant le fric et le pouvoir.
Pour ce qui est du Vietnam, ne soyez pas trop convaincu. Allez-y et jasez…
Mais nous sommes loin du propos…
D’accord avec la réflexion, moins avec la conclusion. Une Assemblée nationale élue de la manière dont vous la décrivez, monsieur Baillargeon, ne peut que voter des lois iniques… Celles-ci devront éventuellement être appliquées, en dernière instance par les jurés. Or, on sélectionne les jurés à partir de la liste électorale. Je crois qu’en toute logique, quiconque défend un point de vue comme le vôtre, et j’en suis, devrait tirer les conclusions qui s’imposent et refuser d’apparaitre sur les listes électorales. Le pourcentage des votants parmi la population est plus faible qu’on ne le dit…
M. Baillargeon,
Il n’y a pas assez de mots pour expliquer le mépris que vous afficher envers les gens qui ne sont pas comme vous. Votre billet me dégoutte à un plus haut degré. Vous laissez une impression d’une personne qui n’a pas passé beaucoup d’années à nettoyer de toilettes, opérer des camions ou étendre de l’asphalte. Lorsque vous redescendrez de votre nuage hautain pour rejoindre le vrai monde au lieu de moraliser de votre tour de Babel, ça va être plus facile de lire. Entre temps, continuez à mépriser hypocritement les gens qui ne sont pas des profs socialistes comme vous. Ça semble être un de vos meilleurs talents.
Bonjour Jonathan,
Vous avez le droit à votre opinion sur M. Baillargeon et les penseurs, mais je ne la partage pas. Je crois au contraire que pour se commettre à écrire des livres comme le Petit Guide d’autodéfense intellectuelle, ça prend une maturité et un esprit très concret. D’ailleurs dans son avant-propos, NB dénonce les intellectuels incapables de vulgariser le savoir pour monsieur+madame-tout-le-monde. Monsieur Baillargeon est un professeur pour qui le savoir est le matériau principal. Une fin et un moyen (dites-moi si je me trompe). C’est son talent, c’est son travail.
Vous avez sûrement vos talents vous-mêmes Jonathan, des qualités qui feront profiter notre société, mais ne solidifiez pas vos préjugés et vos peurs sur quelqu’un. Réjouissez-vous plutôt qu’un penseur ne soit pas dans le même moule que les autres : si Normand Baillargeon était un prof fonctionnaire dans sa petite affaire, le lui reprocheriez-vous ?
Excusez-moi de me donner en exemple. J’ai un bac de philosophie (spécialisation allemande), trente années d’études de philosophie orientale, un diplôme collégiale en médias interactifs, un certificat de formateur en milieu de travail. Par le passé, j’ai déjà travaillé dans un resto patates-frites, un dépanneur, passé les journaux et ai vécu dans un deux et demi pendant 20 ans. Cela fait 18 ans que je fais un travail où j’aide concrètement des gens en difficulté. On peut être penseur ET concret..
Si vous lisez ce blogue, c’est qu’il y a une curiosité en vous. Explorez-la !-) Faites-nous part concrètement et avec arguments à l’appui ce que vous proposez d’autres que ce « socialisme » que vous mentionnez.
Je vous souhaite une bonne journée.
Que de commentaires et très bien articulés provenant de tous/toutes et chacun/es. Cela démontre l’intelligence des québécois/es! J’adhère à plusieurs commentaires, mais j’aime plus particulièrement celui de Pascale A. Cormier.
Cet échange me fait grandement penser à l’article de Rémi Barbier : « Quand le public prend ses distances avec la participation. Topiques de l’ironie ordinaire. » publié dans la revue Natures Sciences Sociétés en 2005.
Un aperçu, si ça vous parle…
M. Baillargeon, êtes-vous lucide ou désenchanté? Ou rien de tout cela…
Résumé – L’idée selon laquelle les profanes sont à même de coproduire des connaissances ésotériques, d’apprivoiser et de coévaluer les projets techniques s’est progressivement répandue. Les controverses liées à l’environnement nous conduisent toutefois à prendre au sérieux deux autres phénomènes : d’une part, le refus de personnes ordinaires de s’engager dans les multiples arènes de participation qui leur sont offertes ; d’autre part, la capacité des mêmes personnes ordinaires à résister de manière radicale, mais « robuste », c’est-à-dire recevable par un autrui quelconque, aux arguments des experts. Ces deux phénomènes ne peuvent être uniquement interprétés comme des retards sur la voie d’une véritable démocratie technique. Ils témoignent de l’exercice d’une compétence de jugement, susceptible de se clore sur un détachement ironique vis-à-vis des mondes du politique et de la science. Nous détaillons deux versants de cette ironie, la lucidité et le désenchantement.
Intéressant, merci de faire connaître. Je ne saurais trop dire, en deux mots, où mes convictions me placent dans ce modèle.
Le lien pour l’article au complet.
http://www.cognition.ens.fr/tracesold/ressources/articles/topiques.pdf
Bonne journée!
Je n’ai aucune envie de participer à cette mascarade électorale, mais je serais tenté de voter pour un tiers parti qui n’a rien à perdre, comme ON, même si mon vote ne fait que lui amener un apport financier…
Le rpoblème est que même ce tiers parti a ses limites… Quand on lit dans sa plate-forme:
« 3.8 Préparera davantage les étudiants du secondaire à la vie sociale et économique par une meilleure introduction au fonctionnement du système de justice, des organismes de l’État et du monde politique, des institutions économiques – incluant les coopératives et mutuelles – et par une initiation à toutes les formes d’entrepreneuriat et d’engagement à la vie en société; »
Je me rapelle qu’Hannah Arendt disait:
»
Au fond, on n’éduque jamais que pour un monde déjà hors de ses gonds ou sur le point d’en sortir, car c’est là le propre de la condition humaine que le monde soit crée par des mortels afin de leur servir de demeure pour un temps limité. Parce que le monde est fait par des mortels, il s’use; et parce que ses habitants changent continuellement, il court le risque de devenir mortel comme eux. Pour préserver le monde de la mortalité de ses créateurs et de ses habitants, il faut constamment le remettre en place. Le problème est tout simplement d’éduquer de façon telle qu’une remise en place est effectivement possible, même si elle ne peut jamais être définitivement assurée. Notre espoir réside toujours dans l’élément de nouveauté que chaque génération apporte avec elle; mais c’est précisément parce que nous ne pouvons placer notre espoir qu’en lui que nous détruisons tout si nous essayons de canaliser cet élément nouveau pour que nous, les anciens, puissions décider de ce qu’il sera. C’est justement pour préserver ce qui est neuf et révolutionnaire dans chaque enfant que l’éducation doit être conservatrice; elle doit protéger cette nouveauté et l’introduire comme un ferment nouveau dans un monde déjà vieux qui, si révolutionnaires que puissent être ses actes, est, du point de vue de la génération suivante, suranné et proche de la ruine. »
(…)
Dans le monde moderne, le problème de l’éducation tient au fait que par sa nature même l’éducation ne peut faire fi de l’autorité, ni de la tradition, et qu’elle doit cependant s’exercer dans un monde qui n’est pas structuré par l’autorité ni retenu par la tradition. Mais cela signifie qu’il n’appartient pas seulement aux professeurs et aux éducateurs, mais à chacun de nous, dans la mesure où nous vivons ensemble dans un seul monde avec nos enfants et avec les jeunes, d’adopter envers eux une attitude radicalement différente de celle que nous adoptons les uns envers les autres. Nous devons fermement séparer le domaine de l’éducation des autres domaines, et surtout celui de la vie politique et publique. Et c’est au seul domaine de l’éducation que nous devons appliquer une notion d’autorité et une attitude envers le passé qui lui conviennent, mais qui n’ont pas une valeur générale et ne doivent pas prétendre détenir une valeur générale dans le monde des adultes.
En pratique, il en résulte que, premièrement, il faudrait bien comprendre que le rôle de l’école est d’apprendre aux enfants ce qu’est le monde, et non leur inculquer l’art de vivre. Étant donné que le monde est vieux, toujours plus vieux qu’eux, le fait d’apprendre est inévitablement tourné vers le passé, sans tenir compte de la proportion de notre vie qui sera consacrée au présent. »
Et je suis d’accord avec elle… Je ne peux donc pas, en mon âme et conscience voter pour ce parti…
Je trouve donc désolant que le système actuel nous oblige à voter pour qu’on pourrait appeler un « package deal »…
On a alors le choix de voter pour un de six ou sept « package deals » qui nous sont proposés ou bien de ne pas voter du tout…
C’est alors que cette dernière option s’avère plus allèchante que les autres…
J’aime beaucoup moi aussi et trouve important ce que dit Arendt sur l’éducation. Je la fais lire depuis toujours à mes étudiantes et étudiants en éducation et ils sont généralement très sensibles à son propos. En tout cas, merci de citer cela ici.
Il y a peut etre aussi de nombreuses mauvaises raisons de ne pas voter …
Sans aucun doute.
Theme Quebec solidaire et la censure …
J’aimerais mentionner que tous mes messages qui avaient ete publiee sur trois sujets de blogues sur le blogue de Francoise David ont ete efface.
Par elle, par ceux qui gere le site, je sais pas …
Pourquoi apres et pas sur le coup …
Des militants pas contents …
on se rend compte que je pose des questions difficiles …
que sais je …
J’aimerais l’evoquer car a mon sens ca illustre selon moi le fait qu’on veut mettre en dessous du tapis un certains nombre de chose.
1- Les appels d’Amir au vote strategique
2-les calcul politique d’Amir sur la balance du pouvoir
3-video you tube foireuse sur l’impossibilite de la division du vote
4-l’ambiguite sur la demarche et des declarations dans tous les sens d’Amir et Francoise … veut-on ou pas gouverner a terme ? veut -on rester un tier parti et viser seulement un balance du pouvoir ?
5-le fait que Francoise se cache derriere le fait qu’elle dit qu’il n’y a pas eu d’offre du PQ … mais faire de maniere differente la politique ca serait pas de prendre les devant …
6- minimisation d’Amir et Francoise des resistance a Quebec solidaire pour une alliance
7- le fait que je sens pas le coeur, que je sens pas que pour Francoise ou Amir attendre 4-5 ans pour la souverainete ca serait difficile
Et puis en regard de ces elements … la censure …
Bravo Francoise c’est ca faire la politique de maniere differente …
Les militants ( et je sais que certains viennent ici ils ont le meme pseudonyme Darwin notament )
vous auriez pu au moins prendre de front mes elements, montrer en quoi ils sont incorrect, …
Mais vous avez choisit la voie de la betise …
Ce que je constate c’est que de repondre a des questions legitime ca vous interesse pas …
Je vais etre mesquin et je vais demander au pere noel un NPD Quebec …
Ne devraient pas voter ceux qui votent extrême gauche et qui, après le scrutin, ont fait élire le PLQ après l’avoir dénoncé à tour de bras pendant 4 ans.
Donc la démocratie se résume à voter centre quoi?
S’cusez: je ne vous suis pas.
Ça me paraît clair que vous dénoncez ceux et celles qui votent à l’«extrême» gauche du spectre politique et qui se faisant enlèveraient des votes au pseudo centre gauche (PQ) et donc favoriseraient l’élection du «centre droit» (PLQ)… Et donc que l’on devrait voter tous au pseudo centre gauche afin d’unir les voix contre le «centre droit» PLQ… C’est pas votre raisonnement?
Interprétez-le comme vous voudrez. Je m’en voudrais de d’être trop bien pensant dans ce forum et de pelleter des nuages sur la démocratie comme beaucoup le font ici. Quoique la division du vote de gauche a toujours fait en sorte que des gouvernements d’extrême droite aient la chance prendre le pouvoir avec une très faible partie du vote en pourcentage et littéralement s’accaparer du patrimoine financier de nations qu’ils ont mené tout droit à ruine et la catastrophe parce que le problème de la gauche c’est neuf fois sur dix, l’entêtement, l’entêtement, l’entêtement et encore l’entêtement. Je me retrouve ici dans un nid d’intellectuels, voyez le résultat: désolant! Il y a rarement plus de un parti de droite qui se font lutte pour le même type de d’électeurs. Ça se passe partout dans le monde et les résultats font en sorte que des individus mal intentionnés s’accaparent du pouvoir et le résultat est exactement à l’opposé de celui que la majorité visait au départ. C’est comme ça que des dictateurs fous ont pris le pouvoir et causé les deux grandes guerres du XX siècle qui ont fait 200 millions de morts; c’est pas beau ça?
Oups! Ce nest pas votre raisonnement que j’interprète Normand mais celui de Jean… Mais peut-être n’ai-je pas compris le raisonnement de Jean…
Entendu.
Je me permet tout de même de clarifier ma pensée.
Pour schématiser l’argument de Jean:
1. «ceux qui votent à l’extrême gauche», le dénonce «à tour de bras pendant 4 ans»
2. «ceux qui votent à l’extrême gauche», «ont fait élire le PLQ»
3. «ceux qui votent à l’extrême gauche», «ne devraient pas voter»
Si, de ce que j’en comprends, Jean dénonce «ceux qui votent extrême gauche» (à savoir pour des partis qui absorbent le vote sans faire élire de député, en raison du mode de scrutin uninominal qui prévaut au Qc.). On peut le comprendre cela lorsqu’il allie «ceux qui votent à l’extrême gauche» avec «ont fait élire le PLQ». Les deux énoncés étant relié par la conjonction «et».
Alors, il fait l’argument suivant: ceux et celles qui sont contre le gouvernement (PLQ) ET qui votent pour des partis n’ayant aucune chance d’emporter les élections (partis d’extrême gauche) ALORS ceux et celles-là favorisent le PLQ, car ils et elles enlèvent des votes au(x) seul(s) autre(s) parti(s) susceptible(s) de ravir le pouvoir au PLQ. Ainsi, «ceux qui votent à l’extrême gauche» font (ou devrait-on dire, contribue à faire) élire le PLQ!
Mon interprétation de ce raisonnement est qu’il mène à ne considérer comme rationnel que l’acte de voter pour les partis susceptibles de prendre le pouvoir (qui sont au Québec, PLQ, CAQ, PQ). En effet, dans la logique partisane actuelle, et qui prévaut sous la démocratie libérale, seuls des partis de centre sont susceptibles de prendre le pouvoir. Donc, ce raisonnement en vient à ne considérer que valide le vote pour un parti de centre.
Sa conclusion: «Ne devraient pas voter» ceux et celles-là qui votent à l’extrême gauche car ils et elles favorisent l’élection du PLQ. Autrement dit, si nous sommes contre le PLQ, nous devrions, soit ne pas voter, soit voter pour un parti susceptible de détrôner le PLQ.
D’où ma conclusion, qui se veut être l’interprétation que je fais du raisonnement ici exposé, que la «démocratie se résume à voter centre». Ce raisonnement n’exprime pas ce que je pense mais ce que je comprend de la logique de l’argument évoqué par Jean… Mais corrigez moi si je me trompe. Je ne demande qu’à comprendre.
La tragédie humaine quoi. Trop de mots et d’hypothèses pour rien et vous le savez bien. Votez pour l’extrême gauche et, neuf fois sur dix, vous donnez le pouvoir à l’extrême droite et ses assassins et ce, directement ou indirectement. C’est comme ça que des milliers de chiliens se sont fait torturer et connu une fin atroce suite à l’assassinat du Président Allende en 1973 et remplacé par la dictature de Augusto Pinochet. Les extrêmement riches ont, pour la majeure partie, des idées bizarre, sauf que, contrairement à l’extrême gauche, ils ont le pouvoir et l’argent pour tourner en cauchemars les plus beau rêves de l’humanité. Il faut être prudents avec ces gens là. Tous les chefs d’état, de gauche, de droite, d’extrême droite, d’extrême gauche qu’importe le pays, sa richesse, ont affaire à ces riches au cours de leur carrière et s’ils interprètent quelque chose de travers, ils peuvent devenir dangereux pour tout le monde; extrêmement dangereux même. Vous saisissez?
Je vous partage cette entrevue réalisée par Les Alter citoyens avec Roméo Bouchard – la démocratie d’abord, qui a été filmée juste avant le dernier débat, avec 7 partis représentés, organisé cette semaine par la Boîte rouge (qui sera en rediffusion sur leur site à compter de cet après-midi) : Sprint électoral: Coalition pour une constituante http://lesaltercitoyens.com/?p=754
Je suis un peu surpris par certains commentaires. Il ne faudrait donc jamais voter pour l’extrême gauche pour ne pas déplaire aux nazis en tout genre? Ça me semble pour le moins… un peu beaucoup.
Je me souviens très bien du coup d’état chilien en septembre 1973, une revanche de la CIA contre Allende qui avait nationalisé Anaconda et Kennekott Mining.
Mais l’extrême gauche québécoise ne me semble pas -et de loin- un danger très grave pour la droite. Nous avons une extrême gauche très polie et civilisée.
Tout ceci me semble très exagéré.
Le plus grand allié de l’extrême droite, c’est l’extrême gauche.Le contraire n’est jamais vrai; l’histoire le prouve. Le vote n’est un acte isolé, mais collectif et qui peut avoir de grandes répercussions sur le résultat global du vote populaire. vVsa le noir, tua le blanc; ça vous dit quelque chose?
Que voter soit un droit n’exclut pas qu’il soit aussi un devoir.
Je comprend la motivation et le but recherché de l’auteur ; louable en soit.
Par contre, je pense que le moyen n’est pas le bon, il est même néfaste.
Le message ne se concrétisait jamais parce que non vérifiable:
on fait dire n’importe quoi des motivations des citoyens qui ne votent pas.
Loin de dénoncer ce texte, j’essaierai donc de l’améliorer.
Pour être sûr et certain de la motivation de l’électeur lors du vote , il faudrait qu’un choix distinct existe sur le bulletin de vote, soit « aucun de ces candidats ».
Cette addition aura aussi le magnifique avantage d’augmenter le taux de participation…
Comme vous pouvez le voir, c’est très positif!!!
Et ce n’est pas innovateur. D’autres pays ont déjà adopté ce choix, même pour des présidentielles!
Ce qui pensent que voter ne donne rien, expliquez-nous le recul de notre société depuis l’élection de Harper.
Jean Émard
Monsieur Émard. Harper constitue un recul pour certains une avancée pour d’autres. La gauche ne peut prétendre exercer seule le pouvoir. Nous ne sommes plus au temps de l’URSS et de Staline.
Qu’est-ce que Staline a à voir avec la choucroute ?
La façon de contrer les dégâts causés par le gouvernement Harper, c’est de le renverser « démocratiquement par le vote », et non pas de s’abstenir. L’appel à ne pas voter est irresponsable et puérile.