Le texte qui suit paraîtra dans le prochain numéro de la revue À Bâbord, qui sortira au début octobre. Cette revue, farouchement indépendante, est faite par un collectif de rédaction de militantes et de militants bénévoles et paraît cinq fois par année. Elle commence avec le prochain numéro sa dixième année, ce qui n’est pas rien.
Chaque numéro comprend un dossier et diverses rubriques et chroniques récurrentes. J’ai eu le privilège de diriger plusieurs dossiers et celui de signer une chronique sur l’éducation dans chaque numéro, depuis le tout premier. Le texte qui suit sera donc ma 46 ème chronique éducation pour la revue.
Une publication comme celle-là vit des abonnements et des soutiens de ses lectrices et lecteurs — je dis ça comme ça 🙂
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Si vous suivez cette chronique, vous vous souvenez peut-être que j’ai proposé d’appeler « légendes pédagogiques » ces croyances rassurantes et séduisantes, mais cependant sans fondement scientifique ou cohérence philosophique, qui circulent en éducation. J’en ai ici même examiné quelques-unes et j’en traite cette fois une nouvelle : le supposé « effet Mozart », dont vous avez peut-être déjà entendu parler.
J’en parle pour deux raisons. Pour commencer, si les légendes pédagogiques ont souvent, hélas et par définition, de néfastes conséquences pour les enfants, elles ont aussi, en certains cas, des effets plus ou moins désastreux sur les portefeuilles des personnes qui y croient.
C’est justement le cas de l’effet Mozart, qui a engendré une véritable industrie de produits qui ne peuvent tenir les mirobolantes promesses qu’elles font aux crédules qui les achètent. Pour vous en convaincre, allez par exemple sur amazon.com et tapez « Mozart effect ». On vous proposait le 10 août 2012 pas moins de 1 649 produits – surtout des disques compacts, des vidéos et des ouvrages. J’espère donc éviter à quelques personnes de se faire arnaquer par ce qu’il faut bien appeler une industrie – la marque est en effet déposée et détenue par Don Campbell Inc.
Ma deuxième raison pour traiter de ce sujet est que, comme on le verra, il permet de comprendre un peu mieux, d’une part, l’attrait des légendes pédagogiques, d’autre part, comment elles parviennent à se propager.
Mais commençons par dire de quoi il retourne exactement. Cela a au moins le mérite d’être clair.
Mozart et le QI
Les partisans de l’effet Mozart soutiennent typiquement que la recherche scientifique a démontré que le fait de faire entendre de la musique de Mozart (et notamment ses concertos pour piano) à des bébés, voire à des bébés pas encore nés (!) , peut sensiblement augmenter le QI, favoriser l’apprentissage, procurer un repos profond et réparateur, et améliorer la créativité et l’imagination.
Qu’est-ce qui a bien pu faire croire cela, qui est pour le moins étonnant? Tout simplement une expérience de psychologie menée en 1993, en Californie, auprès de 36 étudiantes et étudiants universitaires et publiée dans la très prestigieuse et irréprochable revue Nature.
Chacun des sujets de l’expérience réalisait trois épreuves d’un test standard de QI, le Binet-Simon, des épreuves mesurant, en gros, la capacité à raisonner dans l’espace; mais, auparavant, on lui avait fait entendre : ou bien dix minutes de silence; ou dix minutes de musique de relaxation; ou la sonate K. 448 de Mozart. Stupeur : les résultats après le silence étaient de 110 (la moyenne des gens obtient 100); après la musique de relaxation, de 111; mais après Mozart, de 119. Ce denier résultat est aussi énorme qu’inattendu. D’où la publication dans Nature.
Ce résultat était en fait tellement inattendu que les scientifiques ont aussitôt fait ce qu’on doit faire en pareil cas : ils ont tenté de le reproduire. Hélas, tous les efforts ultérieurs en ce sens ont été des échecs.
Pourquoi a-t-on connu et connaît-on encore, souvent, pareil engouement pour l’effet Mozart? La réponse n’est pas sans intérêt pour comprendre la propagation des légendes pédagogiques.
Propagation d’une légende pédagogique
Ce qui s’est passé, ce sont plusieurs phénomènes à peu près simultanés et assez prévisibles.
Le premier a été que les grands médias ont, des années durant, massivement relayé et avec très peu de, voire aucune, distance critique les résultats publiés dans Nature. Il s’agissait, on l’a vu, d’une seule étude, avec peu de sujets et dont les résultats ne portaient que sur un seul aspect de ce que mesure le test de QI. N’importe, ça faisait de la bonne nouvelle que de soutenir que l’écoute de la musique de Mozart rend intelligent.
Pire encore, peut-être : quand des études ne réussissant pas à répliquer les résultats de la première ont été publiés, on ne leur a pas accordé, loin de là, le même traitement.
L’idée était ainsi entrée dans la culture populaire, et de bien mauvaise façon. Les prétentions les plus folles étaient avancées : écouter Mozart fait augmenter le QI de plusieurs points, fait augmenter de manière substantielle les résultats aux tests standardisés, et ainsi de suite. Au point où, peu de temps après la médiatisation de l’effet Mozart, le gouverneur de Géorgie faisait débloquer des budgets permettant d’offrir à chaque nouveau-né de l’État un CD de musique classique. Le coach des Jets de New York faisait quant à lui jouer (encore en 2007!) de la musique de Mozart pendant les entraînements. Sans oublier ni cette pouponnière de Slovaquie qui mettait des écouteurs à tous ses bébés pour leur faire entendre du Mozart ni les innombrables parents qui ont acheté des produits Mozart.
Un autre phénomène, qui a ajouté à la confusion, a été la commercialisation de l’idée que la musique de Mozart rend intelligent. Sentant la bonne affaire, plusieurs compagnies se mirent en effet, dès 1995, à sortir des disques compacts aux titres accrocheurs, comme Tune your brain on Mozart ou Mozart for your Mind. Surfant sur cette vague, un entrepreneur appelé Don Campbell, on l’a vu, créait de son côté et faisait déposer comme marque une expression qui allait faire sa fortune : « L’effet Mozart ». Son entreprise continue de produire en série des produits sous cette étiquette. Ses prétentions pour l’effet Mozart étaient aussi illimitées que farfelues : non seulement rendait-il plus intelligent, mais il pouvait aussi guérir le corps, libérer la créativité, etc.
Mais ces explications, intéressantes et importantes, à elles seules ne disent pas tout de l’étrange pouvoir de séduction d’idées comme l’effet Mozart – si grand, en fait, que bien des gens y croient encore aujourd’hui et qu’une marque comme Bébé Einstein creuse à présent le même sillon.
J’invoquerais pour ma part deux autres explications pour aider à comprendre la persistance de l’attrait de pareilles idées.
Gare aux neuromythes
Tout d’abord, comme l’ont suggéré Christopher Chabris et Daniel Simons dans leur savoureux The Invisible Gorilla, elles me semblent s’alimenter à une sorte de pensée magique qui voudrait qu’il existe en nous, mais endormies, de grandes capacités que quelque chose d’aussi simple que le fait d’écouter de la musique suffirait à éveiller.
Ensuite, l’effet Mozart appartient à la catégorie plus générale de ce qu’on appelle désormais les « neuromythes », un genre de nos jours très à la mode.
Car le fait est que de se réclamer de recherches sur le cerveau ou en sciences cognitives, même (et c’est le plus souvent le cas…) si ces recherches n’ont pas de lien avec ce pour quoi on les invoque ou pire sont inexistantes, donne aux yeux des néophytes une valeur ajoutée aux idées que vous avancez. Ce n’est pas un hasard si notre époque est celle du neuro-droit, de la neuro-économie, du neuro-marketing, de neuro-théologie, et ainsi de suite, sans oublier la neuro-pédagogie.
Une recherche intéressante et éclairante mérite d’être citée ici. En gros, on propose à des experts en neurosciences et à des novices deux explications pour un comportement usuel : une explication est plausible et formulée en langage courant; l’autre est non-pertinente et vide, mais y figurent des mots du lexique des neurosciences, qui sont simplement plaqués là. Eh bien, aux non-experts, cette dernière explication semble plus crédible que celle, plausible, qu’ils comprennent!
Transposons, comme dirait Mozart. Si on vous dit crûment que le fait d’écouter Mozart rend intelligent, vous serez dubitatifs; mais comment auriez-vous réagi si on vous avait affirmé que, disons, la structure mathématique de la musique de Mozart reproduit la structure de l’activité électrique des neurones des lobes frontaux, qui est le siège des facultés mentales de haut niveau? (Notez que j’ai dit n’importe quoi, là…)
Et c’est ainsi que des données non crédibles et peu fiables, manipulées pour donner l’impression qu’elles confirment une théorie fumeuse exposée dans un jargon pseudo-scientifique et pseudo-profond peuvent amener des gens crédules à adopter des conclusions simplistes ou dangereusement fausses.
Et que dire de « L’effet UQAM » …dans ce contexte.
Ça pourrait être intéressant, ça. Mais vous devriez développer un peu…
Une solution simpliste et ne nécessitant aucun effort (écouter de la musique classique) comme réponse à enjeu ou problème complexe (devenir « intelligent ») devrait toujours soulever le doute chez celui qui se la voit proposer. C’est là la base de toute arnaque qui se respecte, qu’elle consiste à obtenir des capacités hors du commun ou à faire de l’argent facile.
Par ailleurs, me trompé-je ou bien l’idée d’évoquer les neurosciences pour justifier une affirmation est une forme d’appel à l’autorité?
C’est ça en grande partie, je pense. Les pseudo sciences pratiquent cette stratégie très souvent (Ô Mécanique Quantique, que de sottises on a proférées en ton nom…)
Et que n’a-t-on pas fait dire à la main invisible de Jupiter. Smith n’en finit plus de se retourner dans sa tombe. Comme quoi, on peut trahir jusqu’au hautes autorités qu’on prétend invoquer. Mais peut être touche-t-on là, tout simplement, au limite d’une science humaine qui aimerait bien se voir attribuer plus de respectabilité qu’elle n’en possède vraiment.
Autre débat!
*jusqu’aux
*aux limites
Tiens! Et une émission de France inter traitait justement du même sujet hier :
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=444321
Merci Marie pour l’URL de l’émission sur France Inter.
Méfiez-vous des neuro-bébelles. Procurez-vous plutôt un livre étonnant à explorer TOUT en écoutant du Mozart ! Mea culpa, je suis vendu à Wolfgang Amadeus.
Tout le plaisir est pour moi.
Par ailleurs, j’avoue moi aussi une grande faiblesse pour Mozart. Bon pour les plantes (et le QI) ou pas, rien ne me privera du plaisir de sa symphonie No. 25 en G minor ni de son sublime requiem en D mineur (entre autres oeuvres).
D’ailleurs il est amusant de voir la prédominance de Mozart dans l’ensemble de ces méthodes. À se demander pourquoi Brahms, Purcel, Sati, Beethoven, Berlioz, tchaikovsky ou Malher n’ont pas le droit à leurs petits CDs respectifs.
Je vois d’ici la réclame: « Chopin accélère la pousse de vos cheveux », « Handel favorise votre ouverture spirituelle », « Verdi accélère votre productivité ménagère ».
Que de possibilités croustillantes!
:-)!!
Pour la petite histoire, les recherches subséquentes ont pointé un effet affectif pour expliquer les résultats originaux. Mozart met de bonne humeur! Un amateur du groupe « The Blur » aura également une amélioration de ses performances suite à l’écoute de chanson du groupe. Un p’tit morceaux de chocolat fait l’affaire aussi!
Intéressant, ça. Si vous avez une référence ou deux, je suis preneur. Mais rien ne presse.
En fait j’ai vu une conférence de Schellenberg sur le sujet. Voici des références.
Thompson, W.F., E.G. Schellenberg & G. Husain. 2001. Arousal, mood and the Mozart effect. Psychol. Sci. 12: 248–251.
Nantais, K.M. & E.G. Schellenberg. 1999. The Mozart effect: an artifact of preference. Psychol. Sci. 10: 370–373.
Petite reflexion sur la signification du mythe lui meme …
Au dela du mythe qui est grossier … on procede par osmose …
Je pense qu’il faut aussi reflechir d’ou vient ce mythe et qu’est-ce qui lui donne sa force. Dans le fond ici pourquoi la musique classique et Mozart en particulier et pas les chants de gorge traditionnels ou le rap ?
Je pense que c’est pas anodin qu’on vise la musique classique qui est vue comme elitiste, associe a l’intelligence, qu’on associe a des enfants precoses et surdoue etc …
On a l’image du garcon de 6 ans qui peut jouer ceci ou cela …
Mais de maniere plus generale je pense que ce mythe tire sa source dans le rapport tordu qu’on a avec la musique et la maitrise d’un instrument de musique.
Chaque annees de nombreux enfants suivent des cours de musique, ce qui n’est pas banal, dans le fond pourquoi la musique et pas le houla houp …
et pourquoi cette fixation sur l’apprentissage pour les enfants d’un instrument de musique et pas le calcul integrals disons …
Notre rapport a la musique de maniere collective, je pense que ca laisse des traces meme chez des gens qui ont un parcours professionnels important.
Hubert Reeves evoque dans « Je n’aurai pas le temps » comme regret avoir voulu jouer du violoncelle …
Moi ca me semble pas banal …
Pas un truc relie a la science … a la connaissance …
Non le type dans le fond regrette de pas avoir passe plus de temps a joue d’un instrument de musique et dans le fond pourquoi …
Alors que moi je trouve que la science nous permet au contraire d’atteindre quelque chose de bien plus profond que de zigonner sur des cordes ou des touches …
Note juste pour voir comment le rapport est tordu …
J’ai deja vu pour anecdote deux professeurs discuter d’un eventuel etudiant d’ete pour un stage en science … et l’un de dire a l’autre … vous savez il est musicien …
Comme si cela avait rapport avec une quelconque capacite d’envisager un sujet de recherche d’ete.
Alors dans tout ca … et c’est probablement peu rigoureux mais ca m’etonne pas qu’on en vienne a preter toute sorte de propriete a la musique elle meme
…
J’ai d’autres mythes en tete j’y reviens dans un auter texte.
@ ian: J’ai toujours pensé que les mythes sont grossiers. Ils s’adressent souvent d’ailleurs à des gens qui sont de peu d’analyse, mais pas seulement. Imaginez que l’on remplace Mozart par un dieu. Le mythe vient de doubler de valeur, pour le moins. Et de perdre tout le charme.
Votre commentaire est intéressant toutefois. La musique classique est élitiste. C’est vrai à cause des parents. J’avais un ami lorsque j’étais enfant (j’en ai encore faut dire!) auquel les parents disaient que « lire ça fait des yeux croches. » Je ne les ai jamais senti en danger. En fait je ne pouvais pas les sentir même enfant!
« Pourquoi la musique et pas le houla houps? » Question intéressante et souriante. J’ai appris la guitare jeune, j’ai gagné ma vie un bon bout de temps avec ce bout de bois, j’ai « fait » San Francisco avec une poignée de change et la même vieille guitare. Je n’ose imaginer que j’aurais pu me faire une commune et le reste avec mon talent pour le houla chose… Encore que je ne le saurai jamais.
Il y a un rapport absolument délicieux entre le fait de faire de la musique (si je puis me permettre) qui n’a rien à voir avec « zigonner sur des cordes. » Mais pourquoi l’un serait-il l’ennemi de l’autre? On peut-être un génie et jouer de la musique à bouche? Pourquoi pas? Il y a ce rapport « bonheur-musique » qui n’existe peut-être pas en triturant les trous de nez de Pythagore? Je ne sais…
Si vous ne jouez d’un instrument vous-même vous ne pouvez savoir si on atteint quelque chose de profond en jouant?
Convenons que, à moins d’une surprenante tournure de situation, nous ne sommes pas très intéressés à investir nos sous dans l’effet Mozart?
Merci ian, intéressante réflexion. Merci Normand, excellent sujet plein de fou-rires!
Jacques, ce qui caractérise la musique européenne c’est son aspect élitiste. Madona est aussi une élite et elle ne fait pas de la musique classique. En fait, cet aspect élitiste de la musique remonte à peu près à la période romantique au moment où les musiciens, pour attirer un large public et en tirer une subsistance dans le but de s’affranchir des rois et du clergé, développaient une telle virtuosité qu’ils en devenaient presque des bêtes de cirque.
Musique spectacle, bête de scène, vedette préfabriquée et surévaluée au point qu’elles discréditent tout musicien qui ne s’élève pas à son rang, cette conception est devenue la norme et explique pourquoi des foules s’agglutinent sur des terrains vagues pour aduler des pseudo-musiciens plutôt que de rester en famille ou entre amis à faire, avec grand plaisir, de la musique comme cela se faisait il n’y a pas si longtemps.
J’ai même chanté du Trenet en roulant vers Québec. Oui, oui, chanté. Faut pas bouder son plaisir, même s’il y a eu un effet chez le passager.
Mozart rend aussi intelligent que Queen (We are the champion, We will rock you, etc.) fait gagner des compétitions sportives. Non? 🙂
@pascal
Très certainement. L’effet chair de poule pour Queen; le sentiment de victoire. J’ai usé un 33-tours à force d’écoute : Relayer de Yes. Ça vous donne mon âge approx.
Personnellement, je trouve les airs « anthémiques » d’AC/DC plus efficaces. 🙂
La même idée, ou à peu de choses près, est reprise par les audioprothésistes. C’est le cerveau qui entend, pas l’oreille. Écouter du Mozart rend plus intelligent? Je peux vous assurer que travailler avec un ordinateur aide le cerveau à solutionner des problèmes plus complexes qu’auparavant et aide beaucoup de personnes âgées à demeurer alertes plus longtemps. Il faut donc que le cerveau apprenne à reconnaître les nouveaux sons en cas de surdité recouvrée artificiellement à l’aide de prothèses auditives. Ça marche dans une certaine mesure mais ça ne règle pas tout le problème de la surdité pour autant. Pratiquer le cerveau comme un muscle donne des résultats? Oui, mais attention; il faut tenir compte de plusieurs facteurs dans l’apprentissage de chaque malentendant qui sont loin d’être connus et contrôlé quant à leur impact réel sur le cerveau versus les goûts et les besoins de chaque individu; ça, ça varie à l’infini.
En fait, j’ai vu une conférence de Shellenberg sur le sujet. Voici les références:
Thompson, W.F., E.G. Schellenberg & G. Husain. 2001. Arousal, mood and the Mozart effect. Psychol. Sci. 12: 248–251.
Nantais, K.M. & E.G. Schellenberg. 1999. The Mozart effect: an artifact of preference. Psychol. Sci. 10: 370–373.
Merci.
Cela n’a que peu de choses à voir avec le sujet de l’article, mais il y a quelques années, j’avais emprunté (dans une bibliothèque municipale parisienne), la correspondance de Mozart…
Les lettres du cher Wolfgang dégoulinaient de bêtise et d’indécence… J’ai été tellement effaré que je n’ai pu lire qu’une trentaine de pages.
D’où ma conclusion, (qui vaut ce qu’elle vaut, hein), que l’on peut être génial dans un domaine tout en étant au-dessous de zéro dans bien d’autres… Mozart était un compositeur de génie, mais si je l’avais rencontré, je crois bien que je ne l’aurais pas trouvé très intéressant en tant qu’être humain.
Si l’on avait pu faire passer un test de QI à Mozart, quel « score » aurait-il eu ? Voilà une bien belle expérience de pensée qui pourrait (devrait ?) remettre en cause notre conception de l’intelligence. Je m’explique : on peut être intelligent dans un domaine donné, et ne pas l’être dans d’autres ; les tests de QI sont dignes de confiance dans ce qu’ils mesurent, mais pour l’instant, ils ne mesurent qu’une partie de ce qu’est l’intelligence humaine.
Enfin, croire qu’écouter du Mozart rend intelligent, c’est comme croire que la lecture d’ouvrages de spécialistes sur la physique quantique rend intelligent : ça ne vous servira à rien, car rien ne « rend » vraiment intelligent, les capacités cognitives étant presque entièrement innées chez l’être humain.
Est-ce que l’on parle du potentiel absolu de l’intelligence humaine, ou de l’intelligence relative à un moment donné de la vie d’un être humain ?
Car il est évident que lire permet d’acquérir de nouvelles connaissances et ainsi d’aiguiser son intelligence et son esprit critique. Lire un ouvrage de physique quantique sert à quelque chose si on le comprend et qu’on y trouve des applications pratiques.
Cependant l’intelligence humaine a des limites biologiques et physiques évidentes. Par exemple, il ne sera jamais possible pour un humain de calculer la racine cubique d’un grand nombre entier quelconque tel que 33594329417 en moins d’une seconde et sans l’aide d’un ordinateur, peu importe comment il s’entraîne.
Mais je partage avec vous ce point de vue sur l’intelligence : c’est un concept très difficile à définir, alors comment peut-on prétendre le mesurer ?
Merci Alain: Pour ce qui est de faire de la musique en famille avec quelques guitares et beaucoup de bière, c’est ce qu’on faisait justement. Oui, c’était formidable de passer de Brel à Brassens (avec les copains d’abord!) le vieux Dylan toujours là et le jeune nouveau: Renaud! C’est pas hier ça! L’élitisme alors était dans la qualité de nos amis. Heureux souvenirs…
On a fait les mêmes soirées …
Des soirées où nous faisions involontairement des sophismes : l’écran de fumée.
🙂
On peut parler tant qu’on veut de l’aspect élitiste de la musique classique, mais je crois que l’attrait que peuvent avoir des trucs comme l’effet mozart chez les parents vient de la facilité de ces méthodes… C’est simple d’avoir un enfant intelligent, faisons-lui écouter du Mozart…
La facilité semble être un thème récurrent et important dans ces impostures pédagogiques que dénonce monsieur Baillargeon…
Même au sein de nos programmes scolaires, on insiste à croire que le fait de participer à un projet qui intéresse l’élève aidera plus son apprentissage d’un savoir que s’il passait par un apprentissage systématique, jugé rébarbatif…
C’est simple d’avoir un enfant intelligent, faisons-lui écouter du Mozart… – Math D
C’est un peu, être toqué! Quoique le cerveau doit être stimulé de toutes les manières et en harmonie avec les besions particuliers de chaque individus pour apprendre. Ça n’est pas simple. Écouter du Mozart ne devrait pas nuire mais ce n’est assurément pas la potion magique pour faire d’un enfant un p’tit génie.
Voici la preuve irréfutable que la respiration favorise une amélioration du QI : si on arrête de respirer pendant plusieurs dizaines de minutes consécutives, le QI descend à zéro de manière définitive …
Pour répondre à Nicolas : Suis d’accord que la RESPIRATION est l’oxygène du cerveau : le REBIRTH EST une des méthodes de respiration qui peut même faire remonter des traumatismes, des souvenirs incroyables que notre mémoire avait oubliés. Qd on essaie cette méthode, on est très étonnée des résultats bénéfiques aussi pour notre santé, notre bien-être.
Pour répondre à Jean, je n’ai pas l’oreille absolue, mais je réagis comme vous à toutes ces musiques et chansons criardes que l’on diffusent sur les médias (que je boycottent systématiquement!) – j’écoute du classique, de l’ambiance même rythmée…mes oreilles me remercient !! lol !!
Bjr, je suis étonnée que personne n’ait mentionnée la « méthode Tomatis », qui soigne le stress, le bégaiement, la dyslexie, etc…etc…J’ai moi – même travaillé ds un de ces nombreux centres Français et j’ai été surprise des résultats positifs. La musique de Mozart est filtrée pour ne conserver que les sons très aigüs, qui stimule le cerveau. Bcp d’acteurs Français sont passés par cette méthode aussi. Cordialement votre.
Bonjour,
J’en ai entendu parler il y a très longtemps et j’ai en effet croisé cela dans ma recherche sur l’effet Mozart.
Toutes les méthodes qui prêchent une rééducation du cerveau par l’oreille ont leurs points forts et points faibles. ce n’est pas parce qu’une personne a l’oreille absolue, qu’elle est automatiquement plus intelligent que les autres personnes. Elle a simplement plus de chance de développer certaines habiletés reliées à l’ouie que d’autres. Je n’ai pas l’oreille absolue et pourtant je suis de loin capable de traiter de sujets de science, de mathématiques et de langues que beaucoup de monde que je connais. J’ai récemment connu une baisse importante de l’ouie et les rééducateurs de l’oreille exagèrent parfois l’impact qu’a l’ouie sur le cerveau. Certains sons aigus me cassent les parfois les oreilles et je ne suis pas malheureux de travailler dans le silence absolu lorsque ça fait mon affaire. J’aime écouter du Pavarotti et du Sarah Brigtman. Pour le reste des chanteurs populaires, ils me cassent carrément les pieds. Même si je suis en mesure de pratiquer mon ouie avec mes nouveaux appareils auditifs; en ce qui a trait à goûts personnels de musique, ça va rester comme ça jusqu’à la fin de mes jours.
Ça me fait penser qu’il y a longtemps que j’ai écouté Berlioz… dont la Marche des sorcières m’avait inspiré une pièce de théâtre par et pour les enfants.
– Définir l’intelligence, question à 100 points.
– pas besoin du désir d’être intelligent pour admettre les bienfaits de la musique!
On verra avec Vivaldi… la chorale où je chante s’«attaque» au Gloria cette saison-ci!
– Dans le monde de l’éducation plusieurs n’adhèrent pas à l’idée que la connaissance scientifique, bien qu’imparfaite, est notre source la plus fiable de connaissance.