8h 25.
Je suis, comme mes deux camarades, installé depuis quelques minutes dans mon cubicule. Finalement, il n’est pas transparent et ne comporte qu’une fenêtre par laquelle on peut nous voir. Chacun de nous a une table de travail, un lit, un portable sur lequel écrire et un branchement Internet. Ce que nous écrivons apparaît sur un écran.
Pour le moment , le monde extérieur ne se manifeste pas; et j’écris sans trop me soucier de ce qui se passe.
Le sujet imposé? Mon opinion ne vaut rien. Pour un philosophe, c’est bien. L’idée d’opinion fait cogiter. Et je suis parti sur l’idée de conversation démocratique.
À plus…
Très beau sujet en effet.
D’ailleurs, je viens de faire l’exercice de lire en classe le petit encart de votre « Autodéfense », les « Misères du relativisme épistémologique » ; qu’il est difficile de faire saisir ces propos à de jeunes étudiants de 17-18 ans à l’ère du lobbying, des réseaux sociaux, des « faiseux d’images » et autres.
Comme ils m’ont répondu, « c’est votre opinion monsieur ».
Au plaisir de vous lire.
ÉRF
« […] certains mots et combinaisons de mots sont répétés comme des mantras et si cette manière de faire peut procurer à certaines personnes […] le sentiment qu’elles ont été éclairées sans avoir eu à fournir le difficile effort intellectuel que cela demande, ce sentiment s’évapore presque immanquablement sitôt que l’on plonge la tête dans les eaux glacées de l’interrogation critique ».
Dieu que j’adhère à la vision de Suchting. Le constructivisme est la consécration de la paresse intellectuelle….Puisque tout est relatif, plus besoin de remettre sa pensée en cause et de chercher à atteindre la Vérité (aussi partielle soit elle).
Il est terrifiant de constater que des étudiants de 17-18 ans, qui entrent de plein pied dans l’âge adulte, soit déjà à ce point convaincu que tout est affaire d’opinion personnelle.
*soient
Le sujet est «mon opinion ne vaut rien»?
Ouais.
Question d’opinion, ça.
Mais ne généralisons pas. Surtout que, dans ce monde trop souvent insensé, l’opinion d’un crétin prévaudra bien souvent sur celle d’un raisonnable.
Donc, «mon opinion ne vaut rien»? À quoi il convient de répliquer: «Parlez pour vous-même, mon vieux…».
Bonne continuation d’expérience et surtout féconde inspiration, Monsieur Baillargeon… Et puis, vous écrirez bien ce que vous voudrez, hein? On s’en fout complètement.
«Et puis, vous écrirez bien ce que vous voudrez, hein? On s’en fout complètement.»
Trop aimable.
J’ose espérer que vous «jouez le jeu», hum?
Car il s’agit du retour de la brique «opinion»…
Bonne journée, M. Baillargeon!
Comme l’intégralité de tous les messages que M. Perrier a pu poster sur ce site depuis qu’il y écrit.
À la question: quelle distinction établir entre opinion et fait, entre relativisme et objectivisme, entre certitude et doute? M. Perrier répond en excellent disciple de Le Moigne: tout est question d’opinion, surtout la mienne (qui ne saurait être celle d’un crétin).
Tout ne peut être question d’opinion ou alors ce serait vivre dans un monde où tout le monde a à la fois tort et raison. Joyeux paradoxe.
Je viens de tenter de remettre à l’heure les pendules mais… pfftt! mon intervention s’est volatilisée en pleine rédaction…
Essentiellement, je notais qu’il y a pire que «mon opinion ne vaut rien». Car «mon opinion est interprétée de travers» est autrement plus préoccupant.
Libre à vous de comprendre ou pas ce que j’écris, Mme Marie.
Essayez au moins de ne pas me faire dire le contraire de ce que je dis…
Bonne journée tout le monde.
J’admets mon erreur, votre message a été envoyé quelques minutes avant le mien, je ne l’avais tout simplement pas vu au moment de poster ma réponse.
Sachez reconnaitre, cependant, que l’emploi de l’expression « On s’en fout complètement. » et le ton avec lequel il était employé laissait place à interprétation.
Bien amicalement.
Mon opinion ne vaut rien!
Dans notre monde où la visibilité est tout, mon opinion ne vaut rien si elle ne peut être vue ou entendue…
Il faudrait en parler à Richard Martineau…
Mon opinion ne vaut rien.
Quelle est la différence entre une opinion et une vérité ? Je n’ai pas la réponse. Il semble que l’opinion soit un point de vue que celui qui l’émet juge souvent absolu alors que le sens commun trouve relatif. Une vérité serait une hypothèse – du point de vue philosophique – un élément de la connaissance; ce qui porte à croire si on prend la définition au pied de la lettre, que c’est relatif disons dépendant des circonstances (étant une hypothèse). Pouvons-nous conclure que l’opinion serait une contradiction du point de vue logique car elle possède son contraire à tout moment. Tandis que la vérité s’apparenterait à une tautologie contenant l’élément de sa vérité en elle-même, sa crédibilité ? L’opinion et la vérité ne sont-elles alors que dépendante du niveau de crédibilité de celui qui l’énonce ?
Normand, j’adore cette idée d’écrire de l’endroit où vous vous situez présentement. Être étend (sur le divan).
Permettez-moi de vous souhaiter simplement une bonne journée. Et si nos opinions ne comptent pas « à ce point » il est intéressant de les partager.
À mon sens le « délit d’opinion » s’applique uniquement à celles/ceux qui n’en ont pas.
Et si nous vous lisons et discutons c’est parce que toutes les opinions sont valables même celles qui nous horripilent.
Et c’est parce que nous aimons votre façon de voir les choses, sans quoi nous ne serions pas là.
C’est mon opinion, quoi.
Jacques.
«Mon opinion en vaut une autre» me semble bien plus terrifiant.
Tout est dit : il y a des pommes, il y a des oranges. Point.
Tout débat est inutile.
Bonjour AnneG,
Intéressant votre point de vue. L’énoncé : « Mon opinion en vaut une autre » semble vous troubler par l’utilisation du mot terrifiant. Est-ce parce cela implique que toutes les opinions s’équivaleraient et que, par conséquent, la notion de sujet disparaîtrait ? Le sujet devient diffus, dilué mettant ainsi celle de l’Autre, l’autre opinion possible en évidence à un point tel que ce devindrait insupportable ? Dans l’énoncé « mon opinion ne vaut rien », ou bien il y a un jugement implicite prenant pour acquis qu’une opinion ne vaut rien ou bien l’exercice artistique est dirigé vers celui qui se trouve dans l’espace restreint avec son portable, en occurrence Normand Baillargeon.
Par contre si nous définissions NE VAUT RIEN par une équation, celle du vide, RIEN = VIDE, ça pourrait donner une toute autre perspective à l’expérience. C’est un commentaire et non une opinion (ouf, je m’en sauve un peu-).
Normand, je m’imagine ta position et la chance que tu as de discourir sur le thème proposé, MON OPINION NE VAUT RIEN. Tu avoueras que ce thème ressemble à une conclusion qui aurait pu résoudre la contradiction entre je et eux. Mais elle s’appuie sur l’idéalisme en niant l’expérience que nous avons acquis au fil des ans pour défendre nos opinions. Alors je te propose de contourner le problème et de t’appuyer plutôt sur le matérialisme pour résoudre la contradiction sous-jacente au thème. Voici une citation qui pourrait servir à atteindre ce but:
« Lorsque les hommes réaliseront que les idées ne se créent dans leur cerveau qu’à partir du monde qu’ils interprètent, ils cesseront de croire qu’elles leur appartiennent en propre et chercheront plutôt quels intérêts elles favorisent en s’y inscrivant. »