BloguesNormand Baillargeon

Mon collègue Julien Bauer …

Mon collègue de l’UQAM, Julien Bauer, professeur de science politique, est bien connu pour ses positions pro-israéliennes.

Il vient d’accorder à la radio un entretien qui cause beaucoup de remous (on peut l’entendre intégralement ici.)

Dans cet entretien, il avance notamment (je paraphrase):

  • que les  québécoises et québécois qui manifestent contre Israël en ce moment, par exemple Amir Khadir et Françoise David, sont des imbéciles
  • que les étudiants de Concordia et de  l’UQAM qui ont pris part à ces manifestations ont quant à eux ont un faible niveau intellectuel
  • que ces gens-là, en plus de rien comprendre, sont  fondamentalement des racistes
  • que ces gens mettent leur intellligence au service de Mal
  • qu’ils sont comme ces intllectuels français, britanniques, américains, qui se sont rangés du côté de Hitler, de Staline, de Pol Pot, i.e. des personnages qui ont sur la conscience des millions de morts
  • qu’ils sont comme ces intellectuels qui se conduisent comme des prostitués en allant du côté du plus fort, le plus fort  qui est, en ce moment, pour eux , semble-t-il, l’islamisme
  • ou alors, ils agissent par peur d’être tués par les islamistes — tandis que dénoncer Israël ne fait pas risquer d’être tué.
Le département où enseigne M. Bauer a envoyé ce matin un courriel où on rapporte que des graffitis ont été inscrits sur la porte du professeur Bauer.
Il y précise que «[les] tentatives d’intimider et réduire au silence des membres de la communauté universitaire, quelle que soit leur position, sont inacceptables. Je tiens à souligner que le département de science politique ne saura tolérer en aucun moment ce genre de comportement.»
C’est heureux.
M. Bauer a parfaitement le droit de dire ce qu’il a dit — ce sont des propos que je trouve pour ma part délirants et je n’aime guère les insultes qu’il profère — mais il a parfaitement le droit de les tenir. Il en a le droit comme citoyen; et, en plus, il travaille dans une institution, l’université, où le droit de tenir de tels propos doit être jalousement protégé: mais où ces propos, par ailleurs, doivent aussi être justifiés et débattus.
Pas par l’intimidation, pas par des graffitis: mais dans le cadre de véritables et espérons-le, sereins, débats. Il me semble qu’un département de science politique est un endroit très approprié pour le tenir et qu’il doit bien y avoir des personnes de bonne foi qui accepteraient d’échanger en public avec M. Bauer.