J’ai déjà écrit sur le programme Brain Gym, un neuromythe grotesque mais influent en éducation. Il est présenté au Québec sur le site: https://www.rekinexion.com/fr/services.
Considérez la phrase suivante qu’on y trouve et demandez-vous comment des personnes oeuvrant en éducation (ou n’importe qui, en fait…) peuvent ne pas être scandalisées et suspicieuses.
On lit:«Peut-importe la clientèle, en temps qu’éducateur, enseignant ou étudiant, on doit apprendre à identifier et gérer le stress. »
Peut importe!!! En temps qu’éducateur!!!!
Ce machin, je viens de l’apprendre de mes étudiantes et étudiants, est désormais enseigné à l’université aux futur(E)s maîtres. Au secours!!! C’est un peu comme si à la faculté de médecine on enseignait à traiter le diabète par des incantations.
Il faut vraiment que je prenne ma retraite. Ça devient de plus en plus cinglé…
Vous vous en fête pour rien. 😉
Jean Émard
S’il y avait des incantateurs à la faculté de médecine, il y aurait sans doute des moyens de s’en défaire… non?
Exactement.
(1)
« C’est un peu comme si à la faculté de médecine on enseignait à traiter le diabète par des incantations. »
A l’UQTR il y avait ce professeur de la faculte de medecine qui avait un cours sur l’esoterisme et le paranormal.
De maniere etonnante bien de ses etudiants ( c’est beau l’amour naif des etudiants ) sont venus le defendre en particulier sur le blogue de Patrick Lagace en evoquant en autre le fait qu’il y avait des travaux et qu’il fallait vraiment travailler pour passer le cours … ( on tout de suite la capacite a raisonner )
Mais on vend bien des produits homeopathiques dans les pharmacies …
On peut voir des professionnels de la sante se faire apotre des produits homeopathiques, de la biologie totale et ca c’est pas quand une medecin nous sort (un livre … ) sur guerir le cancer par la pensee positive, les brocolis …
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(2)
» Il faut vraiment que je prenne ma retraite. Ça devient de plus en plus cinglé… »
Il y a des exemples plus extreme encore de scolarisation problematique. Pour moi le pire c’est toute la question des enfants dans certains contextes de sectes.
Avec les ecoles mennonite illegale de Montreal Nord, la secte la mission de l’esprit saint , les petites filles juives assidiques qui n’ont pas la meme scolarisation que les garcons … des situations que le ministere prend pas au serieux et je dirais les citoyens en general.
Et puis on parle pas de la biologie totale qui vient dans des contextes de cegep ou de conference religieuse a l’universite ou les femmes vont a l’arriere.
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(3)
» S’il y avait des incantateurs à la faculté de médecine, il y aurait sans doute des moyens de s’en défaire… non? »
Le reel et c’est toujours bien de s’en inspirer c’est que le prof de l’UQTR apres le topo sur le cours de paranormal et la tite « tempete mediatique » continue de donner son cours et pour les enfants dans les ecoles mennonites apres que les journalistes qui viennent un ou deux jours tenter de prendre des commentaires de parent la vie continue et on leur bourre le crane d’autant de connerie …
Le reel … c’est l’inertie, la complaisance, du monde qui ont pour seul argument ouin ben ca derange qui que + « mettre n’importe quel truc aberrant au possible » …
Et des citoyens « surattentif » … qui s’importent que le politique assure le suivi ( sarcasme ) de telles situations … et qui trouvent que ceux qui s’interessent a ces enjeux sont des chicaneux et font probablement un crime d’hybris …
Le politique que ca interesse ( sarcasme ) au boutte …
Et des journalistes qui bien sur reviennent faire un « topo » pour voir ou est rendu la situation ( sarcasme ) et qui s’en importe ( resarcasme ) …
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Moi en ce qui me concerne je souhaite bien souvent me reveiller dans 3000 ans …
Mais entre temps j’ai pris comme resolutions d’etre le plus acide dans mes commentaires et discussion sur ce type d’enjeux.
Je suis disons tanne des discussions respectueuses sur des trucs qui frolent la demence ou le grave retard mental …
Mais il y a des situations (plusieurs) où il faut au contraire qu’il n’y ait pas d’ingérence politique dans les affaires universitaires, dans le contenu de la recherche plus précisément. C’est là tout le problème et l’enjeu: le système mis en place par l’université, où un professeur obtient un statut protégé théoriquement des contraintes extérieures une fois qu’il obtient des titres plus élevés (agrégation puis titularisation), met en garde contre les pressions extérieures mais ne met pas toujours en garde contre l’université même. Il faut peut-être tolérer un certain nombre d’absurdités (ou plutôt, tolérer de devoir s’efforcer de les réfuter) plutôt que de jeter un système permettant la recherche libre.
D’où la nécessité d’un interventionnisme accru ! Continuer à écrire et décrier.
« Peut-importe la clientèle, en temps qu’éducateur, enseignant ou étudiant, on doit apprendre à identifier et gérer le stress. »
Faisons l’exercice et identifions des facteurs de stress. Cela peut être le patron et/ou un de vos collègues de travail qui est un manipulateur. Un employé qui travaille dans un centre d’appels et qui doit répondre, servir et raccrocher à un client avec un objectif de 180 secondes ou perdre sa job, quelqu’un qui travaille pour une clientèle démunie ou violente. Vous avez 55 ans et venez de perdre votre emploi. L’assurance-emploi vous coupe. Vous êtes professeur au secondaire. Il y a une personnalité toxique dans votre entourage. Vous êtes en zone de guerre. Voilà, nous avons identifié des stresseurs. Brain-Gym va régler tout cela ?
Je pense que nous avons ici un bel exemple de généralisation hâtive en invoquant une ou des anecdote(s) ou une expérience personnelle. Le stress est un phénomène complexe combinant des éléments internes et externes qui ne se règle pas qu’à la simple reformulation cognitive ou linguistique. Si j’habite la Syrie en 2013, j’aurais beau réciter ou prier qu’il n’y a pas de guerre, il est fort à parier que celle-ci ne disparaîtra pas.
Bah, disons que ce n’est qu’une mauvaise traduction faite par des gens qui ne se sont pas donnés la peine de bien la faire parce qu’ils savaient a priori que leur produit se vendrait…
Ce qui est plus curieux, c’est l’engouement que peux créer ledit produit. Je n’ai pas poussé l’investigation plus loin, mais ça me semble être un petit paquet de truismes emballé dans le genre de vocabulaire alambiqué qu’affectionnent particulièrement les chantres de la pédagogie progressive…
Les majorettes de l’entrepreunariat à tout crin doivent aussi être très heureuses du fait qu’une compagnie privée de cet acabit contribue au développement (sûrement durable) de l’éducation au Québec…
À quand une version québécoise de « Core Knowledge »?
Bonjour!
Je voulais vous informer que La pétition pour le Bannissement des techniques et des pédagogies expérimentales dans les écoles publiques primaires québécoises est maintenant en ligne sur le site de l’assemblée nationale.
https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-4083/index.html#Conditions
Bonne journée!
Merci!