Danse à Québec: podium des pièces les plus marquantes de 2013
En plein essor, la danse à Québec brille de mille feux de par les efforts surhumains des programmateurs de La Rotonde et du Grand Théâtre. Des passionnés qui, de pair avec Rhéaume, Veillette et les autres, parviennent à attirer un public de plus en plus grand.
Mais quels sont les spectacles qui résisteront à l’éphémère? Les noms à retenir à titre de valeurs sûres pour quiconque voudrait s’initier à la danse en 2014? À l’aube de la nouvelle année, on ose l’exercice en se basant sur tout ce qui a été présenté dans la Vieille Capitale en 365 jours.
Médaille de bronze: Là-bas, le lointain par Alan Lake
« La vidéo, ça ne rend jamais justice à la danse. » Mais le chorégraphe de Québec Alan Lake fait mentir l’adage avec Là-bas, le lointain, une pièce présentée entre les murs de la Salle Multi de Méduse au mois d’octobre et après le succès d’estime du printemps 2012.
Si le niveau acrobatique et l’énergie des interprètes étaient plus qu’admirables, le film présenté en première partie était, quant à lui, un pur bijou. Une façon de voir la danse autrement et à travers la lentille du talentueux directeur photo François Gamache. Une belle rencontre multidisciplinaire comme il s’en fait de plus en plus.
Médaille d’argent: Trois paysages par Karine Ledoyen
C’était doux, aérien. La scénographie et les éclairages constituaient à eux seuls une raison de voir le spectacle. C’était de toute beauté, vraiment. Cette installation intelligente de Patrick Saint-Denis faite de 192 feuilles de papier, ces ballons blancs qui flottaient tout près du sol comme des petits soldats.
Les mouvements pensés par Karine Ledoyen auraient pu disparaître aux yeux de celui qui regarde devant autant de stimuli visuels. Mais ce n’est pas arrivé et c’était un tour de force en soi. Rares sont les productions qui sont aussi complètes.
Médaille d’or: Foutrement, Virginie Brunelle
La montréalaise Virginie Brunelle a frappé un grand coup en 2013 avec cette danse du déchirement amoureux pour trois. Une pièce narrative et concrète qui ne versait pas dans la facilité pour autant puisqu’elle était empreinte d’une fine poésie.
Si l’émotion était là – vive comme une brûlure au deuxième degré encore fraîche – les prouesses des danseurs avaient quelque chose de presque circassien. Mention aux interprètes Simon-Xavier Lefebvre, Isabelle Arcand et Claudine Hébert qui ont livré une performance d’une grande intensité. Tous n’auraient pas su porter une pièce comme Foutrement sur leurs épaules avec autant de force.