La saison 2015-2016 du TNM : Robert Lepage offre un nouveau solo et Christian Lapointe fait son entrée au TNM! (MISE À JOUR)
Étonnante saison 2015-2016 au TNM, alors que Robert Lepage revient au solo et que le metteur en scène Christian Lapointe fait son entrée dans les murs du prestigieux théâtre. Dominic Champagne, Serge Denoncourt et Francois Girard sont aussi au menu.
Déjà annoncée, la production estivale en collaboration avec Juste Pour Rire mettra en vedette le jeune comédien Philippe Thibault-Denis dans le rôle de D’Artagnan. Les Trois Mousquetaires, mis en scène par Serge Denoncourt, promet des scènes de cape et d’épée dans les règles de l’art mais aussi une dimension charnelle rarement exploitée – Denoncourt poursuit ici une entreprise de désengoncement des textes classiques à travers une subtile érotisation.
L’hyperactif metteur en scène orchestrera aussi en novembre la création d’un nouveau texte de Michel-Marc Bouchard, La divine illusion, inspiré de la légendaire visite de Sarah Bernahrdt à Montréal en 1905. L’événement est propice à un portrait de société, alors que le Québec commence à répondre à l’appel des sirènes capitalistes et du divertissement, se trouvant déchiré dans son rapport à la toute-puissante Église catholique. C’est aussi une époque primitive du théâtre d’expression francophone chez nous, ce que la pièce semble vouloir aborder en filigrane. C’est la deuxième fois en quelques années que Denoncourt et Bouchard unissent leur talent au TNM, après le très convaincant Christine la reine-garçon.
La saison aura toutefois débuté par un spectacle d’envergure, adaptation de Moby Dick par Bryan Perro et Dominic Champagne, avec le comédien Normand D’Amour dans le rôle principal. Avec des artistes de cirque à bord, tels que Guillaume Saladin (Cirque Alfonse) et Yamoussa Bangoura (Cirque Eloize), la production s’annonce interdisciplinaire et événementielle. C’est aussi une occasion, comme nous le disait le metteur en scène dans cet épisode de Long sur le web, d’aborder de manière artistique une question centrale dans sa vie militante et sa lutte contre l’exploitation des hydrocarbures: la nécessité de concilier activité humaine et rapport à la nature.
C’est en février que le TNM propose sa plus belle audace: confier la mise en scène de Pelléas et Mélisande, pièce symboliste de Maurice Maeterlinck, à Christian Lapointe: un metteur en scène qui ne fera pas de compromis sur son esthétique et dont le travail risque de désorienter quelques abonnés de la maison. Habitué à un répertoire onirique qui fraie avec les plus vertigineuses hauteurs de la pensée, Lapointe s’attaque à ce morceau avec les comédiens Eric Robidoux et Sophie Desmarais.
Suivra une valeur sûre: En attendant Godot, dans une mise en scène de François Girard, avec Benoît Brière et Alexis Martin (lequel, rappelons-le, jouait Lucky dans la mise en scène canonique d’André Brassard en 1992). Pierre Lebeau et Emmanuel Schwartz complètent la distribution hors-pair de cette production qui s’annonce très raffinée.
Le clou de la saison, en avril-mai, est un nouveau solo autofictionnel complètement inattendu du grand Robert Lepage, intitulé 887. « Le 887 du titre, lit-on dans le programme officiel, c’est le numéro civique de l’avenue Murray à Québec, où Lepage a habité de 1960 à 1970, où il est passé de l’enfance à l’adolescence alors qu’au même moment le Québec passait de province repliée sur elle-même à nation moderne. » Font partie de l’aventure des évocations du passage de Charles de Gaulle à Montréal et du célèbre poème Speak White, de Michèle Lalonde.
// Mise à jour, 8 avril à 14h: Le Trident vient tout juste d’annoncer le passage de la pièce 887 de Robert Lepage entre ses murs. Le spectacle sera présenté en ouverture de la saison 2016-2017, du 13 septembre au 8 octobre 2016 à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre.
Les billets seront mis en vente au printemps 2016.