Marcel Jean nommé directeur général de la Cinémathèque québécoise
Notamment connu pour son Dictionnaire du cinéma québécois et pour sa passion du cinéma d’animation, Marcel Jean devient directeur général de la Cinémathèque québécoise.
Il agit depuis 2012 à titre de Délégué artistique du Festival international du film d’animation d’Annecy, mais Marcel Jean a décidé de revenir au bercail à l’invitation de la Cinémathèque québécoise, que dirige par intérim Iolande Cadrin-Rossignol depuis le départ de Yolande Racine en 2011.
L’annonce arrive quelques semaines après que la Cinémathèque ait été l’objet de vives inquiétudes de la part du mileu cinématographique, qui craignait une fusion avec Bibliothèques et Archives Nationales (laquelle n’aura finalement pas lieu). Le nouveau DG aura donc la tâche de trouver des solutions de financement pour cet organisme qui accumule les déficits, tout en s’assurant de sauvegarder sa mission.
«Nous sommes heureux que Marcel Jean se joigne à l’équipe de la Cinémathèque, a indiqué Louis-Philippe Rochon, président du conseil d’administration. Sa vaste expérience, son dynamisme et sa créativité seront des atouts précieux alors que notre organisme traverse un moment crucial pour son avenir. Au fil de sa carrière, Marcel a développé deux spécialités – le cinéma québécois et le cinéma d’animation – qui sont précisément les lignes de force de la collection de la Cinémathèque. Il connaît bien le fonctionnement de notre organisation pour y avoir oeuvré à titre de conservateur du cinéma d’animation et de responsable des publications de 1996 à 1998. C’est à la fois un homme d’action et de vision. Son double profil de programmateur et de gestionnaire est tout indiqué pour le défi qu’il devra relever.»
Marcel Jean entrera en fonction le 4 mai. Critique de cinéma au quotidien Le Devoir de 1984 à 1988, Marcel Jean est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéma, son plus récent, le Dictionnaire des films québécois, ayant été publié en novembre dernier aux éditions Somme Toute. Chef du studio d’animation du Programme français de l’ONF de 1999 à 2005, les films qu’il a produits ont remporté plus de 150 prix internationaux, dont l’Ours d’or du court métrage au festival de Berlin (Âme noire, 2001, réalisé par Martine Chartrand), l’Ours de cristal au festival de Berlin (Nuit d’orage, 2003, Michèle Lemieux), le Cristal du court métrage d’Annecy (Histoire tragique avec fin heureuse, 2006, Regina Pessoa) et quatre prix Jutra du meilleur film d’animation (Âme noire, Martine Chartrand, 2001; Les ramoneurs cérébraux, Patrick Bouchard, 2002; Isabelle au bois dormant, Claude Cloutier, 2007; Robe de guerre, Michèle Cournoyer, 2009). De 2006 à 2013, au sein de la société de production L’Unité centrale, il a produit ou coproduit plusieurs films dont L’homme qui dort (Inès Sedan, 2009), D’aurore (Serge Clément, 2011, prix du meilleur film d’art et d’expérimentation québécois), Joda (Theodore Ushev, 2012) et Arwad (Samer Najari et Dominique Chila, 2013). Directeur du programme documentaire à l’Institut national de l’image et du son (INIS) depuis 2012, il a aussi enseigné la critique, de même que l’histoire et l’esthétique du cinéma à l’Université de Montréal de 1986 à 2013. Il a été vice-président des éditions Les 400 coups de 2005 à 2008 et est actuellement vice-président de Québec Cinéma. Enfin, il a réalisé cinq films, dont le documentaire État critique (1992).
Fondée en 1963 par un groupe de cinéastes et de cinéphiles passionnés qui reconnaissent l’importance de la documentation cinématographique, la Cinémathèque québécoise a pour mission d’acquérir, de documenter et de sauvegarder le patrimoine audiovisuel québécois ainsi que le cinéma d’animation international, et de collectionner des oeuvres significatives du cinéma canadien et mondial, pour en assurer la mise en valeur à des fins culturelles et éducatives. Membre de la Fédération internationale des archives du film (FIAF) depuis 1966, la Cinémathèque est une organisation à but non lucratif.