Serge Bouchard et Marie-Hélène Falcon parmi les lauréats des Prix du Québec
Marie-Hélène Falcon, fondatrice du réputé Festival TransAmériques, et l’anthropologue et animateur radio Serge Bouchard, sont parmi les 7 lauréats des Prix du Québec 2015, auprès de Jean Bissonnette, Gisèle Lamoureux, Pierre Ouellet, Martin Duckworth et le duo Cozic.
Cette distinction vient souligner la carrière remarquable de personnes qui ont grandement contribué à l’essor de leur discipline. Elle est le reflet de la richesse de l’activité culturelle et scientifique qui caractérise la société québécoise.
« Ces femmes et ces hommes que nous honorons aujourd’hui s’inscrivent dans l’histoire du Québec moderne en tant que figures d’émancipation et d’affirmation à l’origine de l’avancement de notre société et de son rayonnement. Je les félicite chaleureusement, car ce sont des personnes d’exception et des symboles d’excellence qui inspirent le Québec tout entier », a déclaré la ministre David.
Le prix Albert-Tessier (cinéma) est attribué à Martin Duckworth, cinéaste, réalisateur et chef opérateur. M. Duckworth a opté pour le cinéma par désir de raconter autrement. Il a appris son métier à l’Office national du film pendant sept ans. Depuis cinq décennies, il regarde le monde par le filtre de la vie ouvrière, de la justice sociale, de l’expression dans les arts et de la résolution de conflit dans la paix. Pour lui, chaque film se révèle un agent de changement social. Dans toute sa filmographie, Martin Duckworth avoue avoir un faible pour Nos derniers jours à Moscou, Cher Père-Noël, Les yeux du cœurainsi que pour sa trilogie sur Hiroshima, Dresden et la première guerre du Golfe. À cette liste il ajoute volontiers Au pays de Riel, Le rêve de Fouad et son tout récent film Fennario persiste et signe.
Le prix Athanase-David (littérature) est accordé à Pierre Ouellet, poète, romancier et essayiste qui laisse parler sa plume plutôt que de « pratiquer un style ». Inventif et humaniste, M. Ouellet est un créateur d’images littéraires, un dessinateur d’idées. Cet écrivain prolifique est aussi éditeur. À ce titre, il a à son actif une vaste production comptant plusieurs dizaines de livres, de collections, d’anthologies, d’ouvrages collectifs et de revues littéraires. Plusieurs marques de reconnaissance lui ont été accordées, dont le Signet d’or de Télé-Québec et le Grand Prix Québecor du Festival international de la poésie de Trois-Rivières. Il a en outre été deux fois récipiendaire du Prix du Gouverneur général.
Le prix Denise-Pelletier (arts de la scène) est décerné à Marie-Hélène Falcon, directrice artistique, ex-directrice générale et artistique ainsi que cofondatrice du Festival de théâtre des Amériques devenu le Festival TransAmériques. Depuis plus de 30 ans, Mme Falcon repère les créations les plus innovantes. Elle a voulu ouvrir la vie artistique de Montréal sur le monde et accueillir des artistes audacieux. Elle a favorisé l’envol de plusieurs artistes, dont Robert Lepage, qui la qualifie de « sage-femme de la création québécoise pour la scène ». Esprit fin et anticonformiste, elle est une référence internationale en ce qui concerne les enjeux du théâtre contemporain.
Le prix Georges-Émile-Lapalme (qualité et rayonnement de la langue française) est décerné à Gisèle Lamoureux, botaniste et vulgarisatrice scientifique. Valsant entre la science et la culture, Mme Lamoureux a mis au point une imposante nomenclature et une description encyclopédique de quelque 500 plantes sauvages d’ici dans un français accessible, de qualité et teinté de poésie. Elle a publié une quinzaine d’ouvrages dont les réputés guides terrain Fleurbec. Inspirée par son attachement au territoire, elle a aussi mené la campagne de sensibilisation pour l’adoption d’une fleur indigène, l’iris versicolore, comme emblème floral du Québec.
Le prix Gérard-Morisset (patrimoine) est attribué à Serge Bouchard, anthropologue, animateur radio, auteur et humaniste. Auteur d’une vingtaine de publications, dont C’était au temps des mammouths laineux, M. Bouchard est un communicateur né et un maître à penser. Il apporte un éclairage nouveau et convaincant sur l’existence. Il a animé avec passion, de 2005 à 2011, De remarquables oubliés sur les ondes de Radio-Canada. Depuis plus de 40 ans, cet homme de terrain féru d’archives s’acharne à redresser les torts en prenant le parti des Amérindiens, des Métis, des coureurs des bois, des pionniers francophones, tous – et toutes! – occultés dans l’histoire officielle.
Le prix Guy-Mauffette (radio et télévision) est décerné au réalisateur, metteur en scène et producteur Jean Bissonnette. Les succès de M. Bissonnette habitent encore l’imaginaire collectif québécois. Réalisateur de la première heure à Radio-Canada, il a donné vie aux émissions Les Couche-Tard, Moi et l’autre, Appelez-moi Lise, Les Lundis des Ha! Ha!, sans oublier le premier Bye Bye! Sur scène, il a aussi dirigé plusieurs vedettes encore et toujours adulées par le public. Il a également cofondé Avanti Ciné Vidéo, une maison de production à l’origine d’émissions à succès, dont Piment Fort, La Petite Vie, Un gars, une fille et Cher Olivier.
Le prix Paul-Émile-Borduas (arts visuels et métiers d’art) est accordé au duo d’artistes Cozic composé d’Yvon Cozic et de Monic Brassard. Cozic compte 45 ans de présence irradiante dans le monde des arts et une trentaine d’œuvres d’art public. Il assemble les pensées, les gestes et les techniques pour donner lieu à des œuvres extrêmement percutantes teintées de force et d’audace, et marquées par la fougue et la liberté. Son art contemporain est souvent mis en valeur dans le milieu scolaire et a une influence significative sur la jeune génération d’artistes au Québec.
ridicule!
Les médailles de la patrie( laquelle???), le décorations, les compliments, la pub gratos aux éditeurs, la visibilité, j’ai rien contre.
Le fric, par contre, ça, ça passe pas. Pas plus que les hommages à certains, certaines. Madame Falcon se voit attribuée 30,000 piastres pour avoir été une grande initiatrice de la relève…et on nous cite en exemple…Lepage!! Ça fait trente ans que Lepage se relève, à grands frais et pas toujours pour le plus original en théâtre….la vraie relève, sans « agent », doit bosser dans des salles minables, souvent des entrepôts rafistolés à la hâte, et aller travailler pour vrai, pour gagner sa vie, dans des bars et des restos!!!
Et Serge Bouchard, anthropologue de notre ruralité, soi disant, tout empêtré dans un passéisme hostile à notre arrivée collective en ville après la guerre…
Et Jean Bissonnette, grand entrepreneur en téléromans anxiolytiques à Radio-Canada…lâchez-nous!!
Dans « Le Devoir » de ce matin, Francine Pelletier s’en prend aux « chouchous » de notre monde culturel, nommément Édouard Lock , en danse, quasiment béatifié en honneurs et projets payants depuis des décennies, qui n’innove guère, prend trop de place, et selon madame Pelletier, s’est manifesté un piètre administrateur de l’argent public, depuis quinze ans.
Tous ces prix littéraires, souvent les mêmes qui se succèdent d’année en année, comme juges et ensuite comme nominés, cet ascenseur littéraire, aussi en théâtre, en cinéma, on peut bien en féliciter les pionniers, tant mieux si ça nous sert à quelque chose, une référence historique, mais leur donner tout ce fric… le plus indécent, je trouve, c’est le silence des récipiendaires, incapables de refuser l’argent, qui n’a rien à voir avec leur talent…et leur situation financière, sauf exception!
« un peu de p’tit change pour manger » c’est pour les itinérants, les vrais, ceux qui se taisent dans le métro, trop fatigués pour bonimenter les « passants ».
Je soupçonne que c’est parmi eux, elles, que se cache peut-être un grand écrivain, une grande chanteuse, qui ont été incapables de jouer cette game-là, celle des prix littéraires de « gouverneurs » apatrides…