Olivier Choinière remporte le Prix du meilleur texte dramatique de la fondation du CEAD
La Fondation du Centre des auteurs dramatiques (CEAD) a dévoilé les lauréats 2015 de ses prix: Olivier Choinière, Marianne Dansereau et le duo Pascal Brullemans / Talia Hallmona.
La remise des prix, animée par Vincent Bolduc, s’est déroulée au Monument-National et a été ponctuée d’une lecture d’extraits des textes finalistes par Alex Bergeron, Éric Bernier, Sharon Ibgui et Pascale Montpetit, dirigés par Sébastien David. C’était aussi l’occasion de souligner le 50e anniversaire du CEAD, le 30e anniversaire de la Fondation du CEAD ainsi que la clôture de la Saison de la lecture de Montréal 2015.
PRIX MICHEL TREMBLAY pour le meilleur texte dramatique créé à la scène
Olivier Choinière // Ennemi public
Créé dans le but de reconnaître l’effervescence et la grande qualité de l’écriture dramatique, le prix Michel-Tremblay récompense le meilleur texte crée à la scène durant la saison précédente. Le lauréat reçoit une bourse de 20 000 $, dont 10 000 $ sont versés par le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et 10 000 $ sont versés par la Fondation du CEAD grâce à l’appui de Pixcom. Monsieur Michel Tremblay contribue financièrement à la réalisation de ce prix via la Fondation du CEAD.
Le jury, présidé par Lise Vaillancourt (auteure), était composé de Jennifer Tremblay(auteure), de Maryse Warda (traductrice), de Gill Champagne (metteur en scène) et deFrancis Monty (auteur, metteur en scène et comédien). Il a salué la grande maîtrise d’écriture et l’intelligence d’Olivier Choinière dans ce texte.
« Ennemi public est sa pièce la plus achevée, la plus forte, la plus percutante. Le texte dépasse l’anecdote du fils profiteur et les chicanes de famille. Il pose notre incapacité à nous voir nous-mêmes qui nous amène à chercher un bouc émissaire. Il interroge la violence ambiante générée par ces perpétuelles discussions d’opinion et notre amnésie collective. D’une grande virtuosité, Ennemi public est un portrait impitoyable de notre société, une prise de parole qui ne renonce pas à la complexité tant dans la forme que dans le propos. »
Le jury a tenu à souligner l’exceptionnelle qualité des textes finalistes cette année. Les autres finalistes étaient Fabien Cloutier (Pour réussir un poulet), Rébecca Desrape (Peau d’ours), Carole Fréchette (Small Talk) et Annick Lefebvre (J’accuse).
PRIX LOUISE-LAHAYE pour l’écriture dramatique jeune public
Pascal Brullemans et Talia Hallmona // Moi et l’autre
Ce prix souligne l’excellence d’un texte jeune public crée à la scène durant la saison précédente. Le lauréat du prix remporte une bourse de 10 000 $ ainsi que le titre d’auteur associé à la Maison Théâtre pour une année.
Le jury, présidé par Jean-Rock Gaudreault (auteur), était composé de Sylvie Gosselin(comédienne) et de Martin Bellemare (auteur). Il a expliqué en ces termes le choix des lauréats du prix Louise-LaHaye :
« En imaginant une fiction où une jeune immigrante d’origine égyptienne s’empare de l’identité de sa meilleure amie québécoise fauchée par un accident, Pascal Brullemans et Talia Hallmona ont créé, à partir de récits de vie de cette dernière, un texte bouleversant d’authenticité. Explorant avec un savoureux mélange de gravité et de ludisme le trajet de l’enfance à la vie adulte d’une femme tiraillée entre sa culture d’origine et son pays d’accueil, Moi et l’autre, grâce à sa forme originale, renouvelle l’approche d’un sujet sur lequel, collectivement, il est nécessaire de réfléchir. »
Les autres finalistes étaient Annick Lefebvre (La machine à révolte) et Jean-Philippe Lehoux (Le chant du koï).
PRIX GRATIEN-GÉLINAS pour la relève en écriture dramatique
Marianne Dansereau // Hamster
Le jury a aussi tenu à souligner la qualité d’écriture des textes soumis en décernant deux mentions spéciales à Invisibles de Guillaume Lapierre-Desnoyers et à Un oiseau m’attend de Marie-Hélène Larose-Truchon.
Le prix Gratien-Gélinas est le plus important prix canadien décerné aux auteurs dramatiques francophones de la relève, et ce, grâce au soutien de Québecor et du Cirque du Soleil. Il est constitué de la Bourse Françoise-Berd d’un montant de 10 000 $, destinée à l’auteur, ainsi que d’un montant de 15 000 $, remis à la compagnie théâtrale qui portera le texte à la scène. De plus, le CEAD produit une lecture publique du texte lors de son festival Dramaturgies en Dialogue. Une bourse de 1 000 $ est également remise aux deux auteurs qui reçoivent une mention.
Le jury, présidé par Fanny Britt (auteure et traductrice), était composé de Pascal Brullemans (auteur) et de Frédéric Dubois (metteur en scène, directeur artistique du Théâtre des Fonds de Tiroirs et coordonnateur artistique du Théâtre Périscope). À l’unanimité, il a choisi Hamster de Marianne Dansereau.
« Le texte Hamster s’est démarqué par l’évidente maîtrise de l’écriture. C’est finement mené, drôle et bouleversant àla fois, avec une économie de moyens impressionnante. La structure du texte est complexe et dépouillée, illustrant avec élégance la désolation banlieusarde et le désarroi adolescent. On est tenu en haleine, touché et amusé par ces personnages décalés et férocement humains. Hamster s’est imposé comme gagnant pour l’ensemble du jury. »
La Fondation du CEAD
Créée en 1985 par le Centre des auteurs dramatiques (CEAD), la Fondation du CEAD a pour mission de favoriser le développement du théâtre et des arts du spectacle au Canada et de mettre en valeur les réalisations et les réussites dans ce domaine. Elle soutient le travail des auteurs dramatiques en remettant chaque année ces trois prix majeurs.
L’objectif principal de la Fondation du CEAD est de récolter des fonds afin d’encourager concrètement les auteurs à écrire et d’inciter les théâtres à produire ces textes. Aujourd’hui, nous pouvons dire que grâce aux dons et commandites récoltés depuis ses débuts, plus de 550 000 $ ont pu être distribués, dont près de 320 000 $ à plus de 50 auteurs et 230 000 $ à 19 compagnies de théâtre.