Théâtre de la Petite Italie: le projet s'éteint faute de financement
Cinéma

Théâtre de la Petite Italie: le projet s’éteint faute de financement

Porté depuis plusieurs mois par l’auteur et communicateur Sylvain Raymond, le projet du Théâtre de la Petite-Italie vient de s’éteindre, faute d’avoir réussi à boucler son montage financier. Le ciné-bistro aurait privilégié une expérience de cinéma bien différente de celle des salles commerciales, avec des programmations débarrassées de la tyrannie de la nouveauté. Explications. 

Sur la photo, de gauche à droite, quelques membres du conseil d’administration du Théâtre de la Petite Italie: Michel Quintal, Mitch Davis, Benoît Denommée, Anthoni Jodoin et Sylvain Raymond.

Connu comme auteur du roman Yupster et pour ses défuntes « Chroniques de fin de soirée » sur Nightlife.ca, le communicateur Sylvain Raymond a aussi longtemps été collaborateur du festival SPASM. Il investissait son temps depuis plus d’un an dans la mise sur pied d’un projet de cinéma de quartier revalorisant l’expérience du cinéphile, une salle multidisciplinaire pas comme les autres, annexée à un bistro et possiblement située dans l’édifice de la Casa Napoli. Pas de nouveautés à l’affiche: Raymond voulait plutôt programmer des rétrospectives, des séries thématiques, des classiques, des soirées dédiées au cinéma émergent ou des causeries avec des réalisateurs. Le projet s’inspirait de salles similaires partout dans le monde, comme le Bijou Theatre de Bridgeport au Connecticut ou le Cinema Teatro Odeon de Florence.

Il avait des appuis de taille dans l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie mais il lui manque un appui financier des principaux paliers de gouvernement pour rendre son projet réalisable. C’est ce qu’il a expliqué hier sur la page Facebook du Théâtre de la Petite Italie, déjà suivie par 1889 personnes.

« Plusieurs partenaires privés se sont montrés intéressés par la pertinence et la rentabilité du projet, détaille-t-il. Sur un montage complet de 4M$ (50% acquisition du bâtiment, 50% réaménagement du bâtiment), nous avons compté sur un appui qui oscille entre 2,6M$ et 3M$. Malgré des appuis de la part du maire d’arrondissement François William Croteau ainsi que des députés Françoise David et Alexandre Boulerice, nous n’avons trouvé aucune source significative de financement public au sein des trois paliers de gouvernement : ni à la ville centre au bureau du maire Denis Coderre, ni à Québec (SODEC & Ministère de la culture et communication), ni à Ottawa. »

Pourtant, ajoute Sylvain Raymond, « nous sommes persuadés que le Théâtre de la Petite-Italie répondait donc à trois défis économiques auxquels la ville de Montréal est confrontée : le développement commercial de la Main, le développement de l’offre culturelle de la Petite-Italie, quartier historique de la métropole, et la relance de l’industrie du cinéma en salle, en baisse constante de 10% depuis 5 ans. »

Dommage: ce projet faisait jaser depuis plusieurs mois, suscitant l’enthousiasme des cinéphiles et du milieu du cinéma. Alors que l’ExCentris vient de fermer ses portes, c’est une autre mauvaise nouvelle pour la diffusion du cinéma à Montréal.