La 32e édition du Festival des Films du Monde s'est clôt ce lundi avec la présentation du film Home, d'Ursula Meier, qui met en vedette Isabelle Huppert. Auparavant, le jury présidé par Mark Rydell a couronné ses favoris. Le film japonais Okuribito de Yorijo Takita s'est mérité le Grand Prix des Amériques, alors que le film québécois Ce qu'il faut pour vivre de Benoît Pilon a remporté le Prix spécial du jury. Par ailleurs, Goran Markovic est reparti avec le prix de la mise en scène pour son film Turneja, tandis que le prix du meilleur scénario a été décerné à Bienvenido a Farewell-Gutmann et Nobody to Watch Over Me, ex-aequo. Enfin, les prix d'interprétation sont allés à Barbara Sukowa pour sa performance dans L'invention de la saucisse au curry et à Eri Canete pour son jeu dans El Viaje de Teo.
Je ne commenterai pas le palmarès n’ayant pas eu la chance de voir tous les films en compétition. Un rêve pour moi, un jour, certes mais cela ne m’empêche pas, fort heureusement d’avoir mon petit palmarès à moi, dont je vous fais grâce. Toutefois, je voudrais souligner la présentation au festival d’une première oeuvre qui mérite une petite mention, à mon avis, pour ses qualités et l’intérêt d’un scénario qui vaut le détour par sa singularité :Le point rouge de Marie Mirayama
Un jeune Japonaise à la recherche de son passé marqué par un drame . Cette quête l’amènera en Allemagne. C’est au détour d’une route que son passé se déploie. Cette jeune fille persévère dans sa quête et sera récompensée.
Le hasard lui permettra de mettre en mot des émotions, des réminiscences de l’enfance, autour de ce drame dont elle la seule survivante.
Mais derrière l’anecdote, ce film a des qualités qui en font la force car les images portent en elles une richesse symbolique qui peuvent plaire au spectateur.
Dans ce film tout est rythme, entre ceux qui s’oppposent, la rencontre de deux mondes, le Japon et l’Allemagne et ceux qui se répondent, celui de deux adolescents en quête, pour des raisons diamétralement opposées mais qui paradoxalement les réunissent.
Il est intéressant dans un film de pouvoir lire dans l’image des indices pour cheminer dans la psychologie des personnages. On s’éloigne ici d’un cinéma bavard qui ne s’est pas encore affranchi de la narration littéraire.
J’aime dans un film quand un plan est amené dans sa complexité pour nous permettre de trouver nos propres clés de lecture. C’est ici le cas et cela en fait la force.
Je revois encore ces deux jeunes qui se serrent, réunis par la force de leurs secrets réciproques, teintés de non-dits….
Le film traite du destin, de l’accident qui transforme des vies et qui fait d’un bon père de famille, un tueur.
Le spectateur ne peut pas juger. Il peut simplement reconnaître l’importance du pardon et de la réconciliation pour accepter ce qui est contingent dans nos vies, pour faire le deuil et continuer à vivre.
La caméra de Marie Miyayama est à ce point de vue assez exceptionnelle et nous accompagne déjà,avec brio, dans les méandres de l’âme humaine au delà des cultures.