Denis Côté est probablement le plus productif des cinéastes
québécois. En effet, alors que son troisième long métrage, Elle veut le chaos, s'apprête à prendre l'affiche le 5
décembre prochain, il est déjà en montage sur son quatrième, Carcasses, qui sera lancé aux Rendez-vous du cinéma québécois en février 2009:
«Carcasses, c'est probablement le film le plus underground et
radical que j'ai fait. Ça va probablement être considéré comme une
fiction, mais c'est tout fait comme un documentaire… On suivait toute la
journée le propriétaire d'un cimetière d'autos à St-Amable, un monsieur qui a
75 ans et à tous les jours, il y a du monde qui vient le voir pour acheter des
vieilles pièces d'autos, puis ils vont dans le bois pour les démancher… Mon
idée, c'était qu'il y a des gens dans la vie qui se sortent eux-autres mêmes de
la société, puis il y en a qu'on sort nous autres de la société. Alors à
mi-film, il y a des trisomiques qui viennent sur le terrain du gars et qui
veulent y habiter, parce que c'est comme un lieu que tous les marginaux
voudraient occuper…»
Côté a par ailleurs soumis un autre projet, Curling, aux programmes de financement à l'indépendant:
«C'est avec Emmanuel
Bilodeau, c'est la relation d'un père avec sa fille, il l'a sortie de l'école parce
qu'il n'aime pas les dangers du monde, il veut la protéger. Lui, il travaille
dans un bowling le jour et dans un motel le soir, il laisse sa petite
fille toute seule à la maison, et un jour, elle tombe sur quelque chose qu'elle n'aurait pas dû voir, puis
lui il fait quelque chose qu'il n'aurait pas dû faire…»
Et le curling dans tout ça?
«C'est relié au fait que le
gars est ben antisocial puis un jour on essaye de l'intéresser à venir jouer au
curling. Le titre a rapport avec comment sa façon à lui d'aller vers le monde
puis de s'épanouir, ça serait d'aller jouer au curling.»
Enfin, le réalisateur prévoit profiter de la période du
temps des fêtes pour écrire un autre scénario, pour l'instant sans titre:
«C'est l'histoire de deux hommes dans la
cinquantaine qui ont vécu très longtemps en prison dans la même cellule. Ils
sont libérés un jour, puis disons qu'ils sont rentrés en prison hétéros, puis
ils en ressortent torturés par des souvenirs de choses qu'ils ont faites. Il
faut qu'ils vivent avec les désirs qu'ils ont un pour l'autre qui ont été créés
en prison puis qu'ils ont ramenés dans la société avec eux autres…»