Dans le cadre de la Nuit blanche du festival Montréal en lumière, qui aura lieu ce samedi 28 février, une foule d'activités s'offrira aux cinéphiles. Voici un bref survol:
Cinémathèque québécoise, à 23 h, minuit trente et 2 h: Projection de trois films de Jess Franco: L'horrible Docteur Orlof, Le Miroir obscène et Les Prédateurs de la nuit.
Théâtre Maisonneuve, de minuit à 5 h: Une sélection des meilleurs courts projetés lors de l’édition 2008 de Fantasia, dont le programme Hellzapoppin Zappin’ Party de DJ XL5.
O Patro VÝŠ, de 18 h à 3 h: la traditionnelle Longue Nuit du Court.
Le Balcon Café-Théâtre, à 20 h 30 et 22 h 30: projection de films muets de Buster Keaton et autres, accompagnés au
piano et à l'orgue
mécanique.
MVP Bar sportif, de 21 h à 3 h: Fêtez le cinquième anniversaire de Total Crap avec Simon Lacroix et Pascal Pilote, qui présenteront le meilleur (le pire?) de leurs trouvailles des dernières années.
Club Espagnol de Québec, de 21 h à minuit: la Noche de los cortos propose les meilleurs courts-métrages du Québec, de l'Amérique latine, de l'Espagne et du Portugal.
Café Cléopâtre, de 21 h à 3 h: les drag queens animeront une projection réunissant le "best of"du plus récent festival SPASM.
Cinérobothèque, de 23 h à 5h: divers programmes seront présentés, dont un de Pourquoi pas un court?, Two night stand avec Vidéo Festif et DJ XL5's Best of 2003-2008. Aussi, à 2h, le documentaire RIP: A Remix Manifesto.
/ou/ Comment c’était dû pour être une soirée merdique.
Minuit sonne: Ahhh l’Amour, l’amour l’AMOURRR. Y’avait foule à se bousculer au portillon du Cinema ex-Globe, et à se presser en deux rangées d’honneur autour des sièges tous combles. Petite histoire et documentaire sur un des plus vieux théâtres de Montréal, des générations de shows et cinémas avant d’en arriver à cette préservation inespérée en ciné porno. L’Amour fair rêver pour le mystère de ses acivités, la conservation des ses vieilleries, son décor de plaisir vif et brut. Beaucoup d’accros aux beautés architecturales, aussi des désireux de pénétrer l’antre excitante, une agitation palpable dans les rangs et des mulitudes de regards caressants le rouge des sièges et les arabesques de plâtre. La rétrospective historique était fort intéressante sans être lassante ni interminable. Le docu préparé par des étudiants de Concordia était bien déroulé, drôle, sans extravagances ni trop recherché, simple et direct, pas profondément creusé mais il était en somme ce qu’on lui demandait d’être: là, discret, honnête. Quand même en file à l’entrée, ce drôle de monsieur avec son imper fermé sur ses pantalons de corduroy et sa casquette enfoncée sous laquelle il épiait tout le monde et trépignait; cette nana anglophone vulgaire et suffocante de OHMYGOD i don’t believe this could you believe it i don’t etc. au petit sac de gamine avec paquerettes brodées multicolores, juchée sur talons d’éléphanteau; et son chum, fesses serrées dans un jean qui plisse drôlement, pieds en canard, l’air démodé et à la masse complètement, qui l’écoutait l’oeil bovin conter ses promesses d’abstinence totale et définitive « because you know they’re all the same, all men, same shit… » Un drôle de contexte, mais quel petit chatouillement au cul de revenir une nouvelle fois franchir les portes de cuir de L’Amour!
1am&ensuite: Au programme supposément, le Café Cléo pour rester dans l’ambiance du cuir rouge, avec les SPASM et DJ XL5 que j’traque depuis un petit moment sans succès; aussi un tour au Théâtre Maisonneuve pour d’autres courts, au MAC pour Tousignant et les vidéos japonaises; voire même un détour à la Grande Bibli pour le mur des BDs et à VOX pour le fun sur le chemin de la maison… Ca s’est finalement soldé en quelques impros des ImpruDanses dans le Hall des Pas Perdus. Les danseurs étaient sur leur fin, bien que pas mal par moments, et à encourager anyway. L’arbitre cafouillait tout en jouant son personnage, ce qui lui donnait l’air moyennement crédible mais assez comique. Les thèmes étaient pas folichons m’enfin. Partout ailleurs c’était bourré de monde, et puis ça commencait à se bousculer, à se crier dessus des postillons alcoolisés, à vouloir faire son show aussi. Pour ma part commençais à fatiguer, pas tant de la nuit sans sommeil que de la patience usée et de la résignation bue. C’était pas une super soirée, avais fait des efforts, avais rien eu de c’qu’il m’aurait fallu, en avais ma dose. Et puis après tout, le bonheur d’une vraie nuit blanche, sa réelle magie, c’est la sensation de transgression quand tout dort autour même la nature, le décalage de l’activité avec le poids du silence, le temps qui file puis s’arrête puis reprend tranquillement sans se demander si quelqu’un est éveillé pour le surveiller, mais surtout la paix, une paix intérieure, comme si le corps dort quand même, comme si les soucis sont au lit, nuits où l’on fonctionne en mode machine sans questionnement, comme espion sans buts, simple témoin de tout ce qui ronfle autour dans l’obscurité et qu’on n’est pas censé être debout à surprendre… Soit ça ressemble pas vraiment à une ville sur-éclairée artificiellement où des centaines de milliers d’habitants même pas insomniaques se donnent rendez-vous à la même maudite place, shootés de café et de taurine, pour faire du bruit et du party.
Et puis pourquoi y’avait pas de chorégraphe en résidence à la 5emeSalle, habituel clou reposant et contemplatif de ma soirée? pourquoi pas une rétro gentille des belles années à l’Ex-centris avant mi-fermeture? pourquoi il faisait pas plus froid à en décourager tous les fêtards de trop? pourquoi aurais eu tant envie que tu sois là à me garder au creux des draps plutôt que de me faire cette nuit comme l’entendais, à errer là ou là-bas?