Cinéma

Xavier Dolan et l’unanimité

Bon.

Je me suis retenu de jeter un pavé dans la mare jusqu'à maintenant, mais après pas un, pas deux, mais trois articles dans La Presse en autant de jours où journaliste après journaliste magnifie la réalité de la sortie en France de J'ai tué ma mère afin de poursuivre la canonisation de Xavier Dolan entamée à Cannes, il me semble nécessaire que quelqu'un rajuste le tir un peu.

Résumons. Mercredi, Louis-Bernard Robitaille écrivait: "Jamais un film québécois n’avait fait à ce point l’unanimité." Jeudi, Marc Cassivi en rajoutait: "L'accueil médiatique est de taille, et à l'avenant." Enfin, aujourd'hui même, Marc-André Lussier renchérit: "Mais Xavier Dolan a obtenu cette semaine la bénédiction de toutes les
chapelles – ô combien rivales pourtant – postées sur le chemin de croix
de la critique française.
"

Après vérification (il suffit d'une brève visite sur Allociné), on découvre que oui, L'Express et Libération ont adoré le film. Mais dans Première, on peut lire: "On
pourra toujours trouver un talent d'imposteur à Dolan mais pas la
moindre trace d'originalité créatrice dans cette compilation poseuse et
affectée.
" Et sur DVDrama: "Hubert (ou Xavier) passe bien plus
pour une diva capricieuse que pour un adolescent incompris. D'autant
que son arrogance et sa prétention suintent littéralement de la mise en
scène, d'une lourdeur incroyable et bourrée de maladresses, se voulant
esthétisante mais ressemblant finalement à une médiocre copie des
maîtres auxquels le jeune Dolan fait du pied.
"

Mon point n'est pas que les uns ont raison et les autres tort
(ou vice versa), mais simplement que, comme c'est toujours le cas en
France, les critiques sont divisées, ce qu'on ne soupçonnerait pas à
lire mes enthousiastes confrères de La Presse.

"Jamais un film québécois n’avait fait à ce point l’unanimité." Vraiment?

À lire aussi: la réponse de Marc-André Lussier sur son blogue