L'écrivain Victor-Lévy Beaulieu a fait parvenir à Voir et d'autres médias une lettre ouverte où il commente la mort du cinéaste Pierre Falardeau. La voici dans son intégralité:
Pierre Falardeau n’était pas mon ami, mais bien davantage : un complice qui me stimulait, rendant ainsi impossible tout découragement dans un pays-pas-encore-pays par la faute de ses élites bourgeoises, corporatistes et veules. Pierre Falardeau et moi, nous partagions la profondeur de ce mot de Nietzsche qui a écrit:
« Si tu veux cultiver le pays, cultive-le à la charrue. Ainsi tu feras la joie de l’oiseau comme du loup qui suit la charrue. Tu feras la joie de toute créature. »
Pierre Falardeau a été à la hauteur du mot de Nietzsche. Voilà pourquoi sa mort ne me rend pas d’une tristesse infinie. Les prophètes authentiques sont porteurs de joie pour tout un chacun, l’oiseau, le loup et l’humain. C’est cette grande leçon de choses que nous devons à Pierre Falardeau.
À sa famille, à ses amis, à toutes ces Québécoises et à tous ces Québécois qui cultivent le pays à la charrue, j’offre mon recueillement et le partage de cette joie que Pierre Falardeau a su si bien incarner. Elle est nôtre désormais. Alors, retroussons nos manches et portons cette joie exigeante jusqu’à notre indépendance comme peuple et comme nation.
Victor-Lévy Beaulieu
Trois-Pistoles
Ce 27 septembre 2009
VLB aurait tellement pu être méchant…Ayant été victime des coups de gueules de Falardeau plus d’une fois…Il ne l’a pas été et c’est tout à son honneur!
À voir toute toute la marde qu’une certaine race de monde lance sur Pierre Falardeau, depuis sa mort, je m’aperçois qu’on manque pas de trous d’culs au Québec fédéraleux. C’est tout à l’honneur du Grand Pierre de nous les avoir montré sous leur vrai jour. Certains d’entre eux, possédant un vocabulaire assez élaboré, me portent à croire qu’il y a peut-être dans leur tête une cervelle qui dort. Tout n’est donc pas désespéré…