Cinéma

1999: l’âge d’or

Il y a 10 ans ce mois-ci débutait ce qui, dans ma vie de cinéphile,
demeure encore le plus extraordinaire enchaînement de sorties de films
à ce jour, en ce qui a trait au cinéma américain du moins.

Plus tôt en 1999, on avait pu découvrir des oeuvres aussi solides et variées que The Matrix des frères Wachowski, eXistenZ de David Cronenberg, Election d'Alexander PayneSouth Park: Bigger, Longer & Uncut de Trey Parker, Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick, The Iron Giant de Brad Bird et The Sixth Sense de M. Night Shyamalan.

Mais
comme c'est souvent le cas, c'est à l'automne que la crème de la crème
nous a été offerte. Semaine après semaine, des films de grande qualité
prenaient l'affiche. Seulement en octobre, on a été frappés par
l'éventuel grand gagnant des Oscars, American Beauty de Sam Mendes; par un film incroyablement prescient sur la situation encore précaire en Irak après la fin de la Guerre du Golfe, Three Kings de David O. Russell; par la bouleversante histoire vraie au centre de Boys Don't Cry de Kimberly Peirce; par la percutante charge contre la société occidentale contemporaine qu'est le Fight Club de David Fincher; par le voyage aux enfers d'un ambulancier dans Bringing Out the Dead de Martin Scorsese; par le thriller brillament déconstruit qu'est The Limey de Steven Soderbergh; et par l'un des films les plus surréalistes à jamais avoir été distribué par un studio hollywoodien, Being John Malkovich de Spike Jonze.

Tout
ceci est bien sûr subjectif, mais à mon avis, ces sept films à eux
seuls sont déjà plus marquants que toute la production
cinématographique américaine des neuf premiers mois de 2009. Et dans
les deux derniers mois de 1999, on allait encore avoir droit à, entre
autres, The Insider de Michael Mann, Dogma de Kevin Smith, Man on the Moon de Milos Forman, The Talented Mr. Ripley d'Anthony Minghella,
ainsi que ce qui est selon moi le chef d'oeuvre absolu de cette
année-là et, pourquoi pas, de toutes celles qui ont suivi jusqu'à
maintenant, Magnolia de Paul Thomas Anderson.

Mais qui avait-il donc dans l'air en 1999? Croyez-vous qu'on reverra de sitôt autant de grands films sortir de Hollywood en une année?

***

À lire:

Un article publié par le magazine Entertainment Weekly en novembre 1999 où l'auteur dénote déjà le caractère exceptionnel de l'année alors en cours.