Cinéma

L’ONF rend hommage à Gilles Carle

 

Afin d'honorer la mémoire de Gilles Carle, l’Office national du film présente huit de ses films en ligne sur ONF.ca: Dimanche
d’Amérique
(1961), Manger (1961), Patinoire (1963),  Un air de famille (1963), Percé on the Rocks
(1964), Solange dans nos campagnes (1964), La vie heureuse de Léopold Z
(1965) et L’âge de la machine (1978). La vie heureuse de Léopold Z sera par ailleurs présenté gratuitement sur grand écran, tous les jours à 17 heures, du
19 décembre au 3 janvier (sauf les 24, 25, 31 décembre et le 1er
janvier), et plusieurs autres réalisations de Carle sont accessibles à la CinéRobothèque de Montréal, que ce soit sur les postes de visionnage individuels ou en
DVD.

«Gilles Carle était un véritable bâtisseur qui, avec l’équipe française de l’ONF des années 1960, de Michel Brault à Gilles Groulx, d’Arthur Lamothe à Pierre Perrault, a été au cœur de l’émergence du cinéma québécois. Profondément attaché à ses racines, il a su poser un regard authentique sur les gens d’ici et les porter à l’écran avec audace et humour, offrant une peinture sociale vibrante et inoubliable. Sa forte signature d’auteur reste imprégnée dans notre patrimoine cinématographique», a déclaré par voie de communiqué Tom Perlmutter, commissaire du gouvernement à la cinématographie et président de l’ONF.

AJOUT (1):

Le FFM rendra lui aussi hommage au regretté cinéaste québécois:

Le 34e Festival des films du monde sera dédié à la mémoire de Gilles Carle. Serge Losique, président du Conseil d’administration, a déclaré: «Pendant plus de 25 ans, Gilles Carle a été membre du Conseil d’Administration du FFM et a été fidèle au travail accompli par le Festival. C’est le premier cinéaste d’ici qui a popularisé les films québécois à la fois sur le plan national et à l’échelle internationale où ses films ont connu un succès exceptionnel. Gilles Carle savait que le 7e art qu’est le cinéma naît dans la rue. Voilà pourquoi il a laissé une œuvre riche et variée au large public cinéphile.»

Pour rendre hommage à son œuvre, le FFM présentera un film inédit ou un montage de films de Gilles Carle lors de sa prochaine édition qui se déroulera du 26 au 6 septembre 2010.

 

AJOUT (2):

Ce lundi soir à 21h, Radio-Canada présentera le documentaire Gilles Carle ou l'indomptable imaginaire. Voici la critique que j'en avais faite à la sortie du DVD: 

Alors que paraissait récemment un premier coffret DVD regroupant plusieurs longs métrages marquants de Gilles Carle, Amazone Film et Les Films du 3 mars ont eu la bonne idée de lancer une nouvelle édition de cet excellent documentaire lui étant consacré.

Au contact de Gilles Carle, Charles Binamé signe ici ce qui est peut-être son meilleur film. Prenant pour prétexte Mona McGill et son vieux père malade, le dernier scénario écrit par le cinéaste alors que la maladie de Parkinson avait commencé à ravager son corps, Gilles Carle ou l’indomptable imaginaire est à la fois une mise en images impressionniste d’extraits de ce film jamais tourné et un portrait intimiste de l’artiste et de sa muse, Chloé Sainte-Marie, qui lui est demeurée fidèle et dévouée malgré son état dépérissant.

Étonnamment prophétique et foncièrement personnel, le scénario imaginé par Carle reflète étroitement ce qu’est devenue sa propre existence, et Binamé brouille davantage encore les limites entre la réalité et la fiction en incluant des citations visuelles de certains des classiques de Carle (La Vie heureuse de Léopold Z, Le Viol d’une jeune fille douce, Les Mâles) et en accordant beaucoup de temps-écran à ses dessins et peintures, qui reflètent souvent ses états d’âme.

Récipiendaire du Jutra du meilleur documentaire en 2006, Gilles Carle ou l’indomptable imaginaire est une œuvre émouvante, empreinte de poésie et portée par les paysages saisissants de l’île Verte, refuge rêvé du vieux père malade de Mona McGill et de Gilles Carle lui-même.