La Société de Transport de Montréal (STM) retire des affiches du film Goon
Alors que le film Goon prend l’affiche aujourd’hui au Québec, la Société de Transport de Montréal a décidé de retirer une des trois affiches faisant la promotion du film que l’on retrouvait depuis quelques temps dans le Métro de Montréal.
Goon raconte l’histoire d’un videur de bar interprété par Sean William Scott qui est recruté par l’entraîneur d’un club de hockey junior majeur afin de protéger le joueur vedette de son équipe (Marc-André Grondin) qui a été victime d’une solide mise en échec de la part de la brute de la ligue.
La campagne de promotion comportait trois différentes affiches dont l’une d’elle montre un amateur de hockey, interprété par le montréalais Jay Baruchel, en train d’effectuer un geste rappelant le cunnilingus.
« Je m’oppose à toute forme de censure et je déplore que la Société de Transport de Montréal (STM) ait pris une telle décision sans nous consulter ou même nous aviser. On estime à 700,000 le nombre d’usagers quotidiens du métro, à travers les 68 stations de Montréal et, sur ce nombre, seulement quelques personnes ont porté plainte. Il est aberrant que la décision de la Société de Transport de Montréal (STM) soit basée sur une plainte aussi marginale« , raconte Patrick Roy, président et chef de la direction d’Alliance Vivafilm, via un communiqué envoyé plus tôt aujourd’hui.
Cette décision de la part de la STM fait écho à celle de la ville de Toronto qui, mercredi, a entrepris de retirer cette même affiche des murs de la ville bien qu’elle s’y trouvait depuis deux semaines.
Cette histoire est non sans rappeler la censure en France de l’affiche du film Les Infidèles sur laquelle on pouvait voir un homme (Jean Dujardin) tenir les jambes ouvertes d’une femme portant des talons aiguilles, et celles du long métrage de Kevin Smith, Zack and Miri Make A Porno qui suggéraient quant à elles implicitement la pratique d’actes sexuels.
Tout ce qui attrait à la sexualité est retiré. Mais ce qui attrait à la violence, c’est correct?
Personnellement, cette affiche me levait un peu le coeur également. Marcher dans le métro et voir cet abruti à 8h00 du matin faire ce cunnillingus… Je… ne sais pas trop comment le dire, mais… je me sentait un peu dégouté.
Drôle… Ces affiches moi aussi m’ont dérangée, pourtant pas full adepte du métro. Mais il faut comprendre, comme pour le film Les infidèles, que le poster est au goût de la proposition.
Première question: Pourquoi un film devrait se vendre sous de faux attraits, si de toute façon son visionnement en long développe un discours cru, salasse, vulgaire ou bête? Au moins cela annonce de quoi ça parle, et vous n’irez pas si vous n’adhérez pas.
Deuxième question: Ça choque? Vraiment? Est-on à ce point hypocrite pour ne pas admettre ce qui se passe dans les chambres de chacun et la merde déversée sur les chaînes tévé et ondes radio au quotidien?
Je n’ai pas d’enfant, c’est peut-être différent… Mais avez-vous déjà assisté à un show avec des ados? Les avez-vous vus en action, hors du souper familial où ils restent amorphes ou accrochés à leur fil de réseaux sociaux? Débarquant à un show (magnifique initiative!) ils peuvent se trouver happés parfois, mais sont souvent insupportables, hyper-connectés (ça bip-bip et flashe dans tous les sens) et ont d’autres choses dont s’occuper.
Troisième question: Censurer est un geste lourd d’histoire et de portée. Et l’art a aussi pour but (l’avant-garde) de questionner et bousculer les codes admis. Qu’une oeuvre suscite de l’émoi, de la haine ou de l’ennui, ou de la subrogation également, ça reste positif. Si l’oeuvre stimule l’être et l’amène à se positionner, que ce soit par rapport à sa propre vie ou en regard de la grande marche de l’humanité: ça bouge, ça avance. Censurer par principe de précaution, c’est bannir avant même le scandale, avant même d’avoir vu souvent, et surtout donner voix à des mouvements périphériques qui ne font pas l’unanimité et jouent sur le scoop haut et fort en soulevant de faux débats.
Si ça ne vous tente pas, n’y courez pas. Mais n’imposez pas votre choix à autrui, peut-être plus curieux que vous. Ne censurez-pas, dans ce cas-là.
N’ai aucun intérêt dans cette affaire, aucun attrait particulier. En vrai m’en fous. Mais y’en a un tout petit peu marre des prises de positions radicales sur des sujets vraiment secondaires. (Désolée.) Si vous êtes choqué par toutes ces affiches en vrac, d’une part allez voir (ou pas, vous êtes libre); d’autre part zappez un dix minutes sur votre écran, et vous comprendrez qu’il n’y a rien là d’outrecuidant que ce que l’on voit d’habitude.
Reste que cette accoutumance à se faire servir violence, sexe et perversion est notable. Remettons-en nous à notre propre façon de vivre, avant d’accuser la source promotionnelle. Et gardons s’il vous plaît une liberté de réception. Si ça ne s’adresse pas à moi, même dans ma face, je peux l’ignorer, ou m’en informer de ce que mes cohabitants aiment…