Sorties DVD du 23 juillet : L’homme qui rit, Paulette, Trance et plus
L’homme qui rit, drame de Jean-Pierre Améris, avec Chadwick Marc-André Grondin, Christa Théret et Gérard Depardieu.
France, 2012, Métropole Films Distribution, 94 min.
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Avec Ursus (Gérard Depardieu), qui les a recueillis enfants, Gwynplaine (Marc-André Grondin), homme aux joues balafrées, et Déa (Christa Theret), aveugle depuis son jeune âge, vont de ville en ville afin d’offrir aux gens rires et émotion. Un soir qu’ils donnent un spectacle, une ténébreuse duchesse (Emmanuelle Seigner) entreprend de séduire Gwynplaine, qui attire tous les regards. Conte gothique campé dans une Angleterre fantasmée du 17e siècle, L’homme qui rit de Jean-Pierre Améris charme l’œil par sa somptueuse direction artistique d’un baroque foisonnant. Il charme aussi l’oreille dès que Gérard Depardieu déclame des vers hugoliens, rappelant la belle époque où il incarna avec brio Cyrano. Hélas pour l’esprit, on repassera, car ce qui s’annonçait comme un émouvant éloge de la différence, une fine réflexion sur l’attrait de la célébrité et une féroce critique sociale se révèle un drame romantique s’adressant à un jeune public peu exigeant. Pris entre une Christa Theret éthérée et une Emmanuelle Seigner d’une sensualité perverse, Marc-André Grondin insuffle par son jeu ce qu’il faut de modernité, évitant à l’ensemble de crouler sous le maniérisme et la poussière. (M. Dumais)
Paulette, comédie de Jérôme Enrico, avec Bernadette Lafond, Carmen Maura et Dominique Lavanant.
France, 2012, AZ Film, 85 min.
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Fils de Robert Enrico (Le vieux fusil), Jérôme Enrico (L’origine du monde) est tombé dans le cinéma lorsqu’il était petit. Cependant, cela ne transparaît pas toujours à l’écran. Certes, Paulette, comédie sociale noire aux dialogues décapants, ne manque pas de piquant. Il faut dire qu’avec l’irrésistible Bernadette Lafont en ex-pâtissière devenue revendeuse, entourée des non moins délicieuses Carmen Maura, Dominique Lavanant et Françoise Bertin en mamies se laissant entraîner allègrement dans la criminalité, Enrico possédait de grands atouts. Or, s’il ose certaines scènes-chocs illustrant la précarité des aînés, le racisme ambiant et la violence quotidienne des banlieues parisiennes, Enrico n’a pas le génie d’un Ken Loach. Ainsi sa peinture de milieu menace-t-elle de se transformer littéralement en meringue au dernier acte, où tout est trop arrangé avec le gars des vues. (M. Dumais)
Trance, thriller de Danny Boyle, avec James McAvoy, Vincent Cassel et Rosario Dawson.
Grande-Bretagne, 2013, Fox Searchlight, 104 min.
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Jouissif et hypnotique thriller, Trance met en scène un commissaire-priseur (James McAvoy) qui s’acoquine avec un gang de malfrats, mené par un chef qui n’entend pas à rire (Vincent Cassel), pour mettre la main sur un tableau de Goya. Blessé au cours du vol, le jeune homme souffrant d’amnésie est forcé de consulter une hypnotiseuse (Rosario Dawson) afin de retrouver l’endroit où il a caché l’inestimable butin. Trance n’est pas un film d’action à regarder distraitement. Ainsi, John Hodge, fidèle acolyte de Danny Boyle, et Joe Ahearne (scénariste de la dernière mouture de Doctor Who) s’en donnent-ils à cœur joie à multiplier les rebondissements, les fausses pistes et les niveaux du récit alors qu’ils font évoluer le personnage de McAvoy selon son stade d’état de veille. À la réalisation, Boyle se surpasse, créant avec le directeur photo Anthony Dod Mantle, autre fidèle allié, des angles de caméra traduisant l’état d’esprit dérangé du protagoniste, composant des cadrages où sont exploitées avec brio des surfaces vitrées. Efficacement ficelé, bénéficiant d’un montage serré et d’une direction artistique élégante, Trance s’avère un thriller de haut niveau où la violence sanglante se trouve désamorcée par une bonne pinte d’humour bien noir. (M. Dumais)
Twixt, film d’essai de Francis Ford Coppola, avec Val Kilmer, Bruce Dern et Elle Fanning.
États-Unis, 2011, 20th Century Fox, 91 min.
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Venu promouvoir son dernier roman dans un bled perdu, Hall Baltimore (Val Kilmer, décontracté) fait la connaissance du shérif de la place, Bobby LaGrange (Bruce Dern, truculent), qui insiste pour lui montrer à la morgue la dépouille d’une jeune fille transpercée d’un pieu. Plus tard, au cours d’une nuit bien arrosée, Hal croise en rêve une ravissante jeune fille au look gothique blanc (Elle Fanning, éthérée). Campé dans un univers rappelant celui de Stephen King, Twixt est de toute évidence un film d’horreur qui ne se prend pas au sérieux. Dès l’entrée en scène de l’écrivain, Francis Ford Coppola se plaît à illustrer le malaise que le citadin ressent dans ce petit village où tout le monde se connaît. Qui plus est, les personnages, folkloriques, sont ébauchés assez grossièrement. Dans les moments d’ivresse de Baltimore, Kilmer semble même se permettre d’improviser pour le plaisir de la galerie. Et pourtant, Coppola parvient à imposer un climat d’inquiétante étrangeté d’où émane une mélancolie qui étreint le cœur. Alors qu’il mise sur une facture sobre et réaliste pour le quotidien villageois, Coppola s’éclate en noir et blanc lors des envoûtantes séquences oniriques où le temps paraît avoir suspendu son vol. Cependant, il frôle le maniérisme et se fait trop esthétisant lorsqu’il y fait intervenir des rouges violents et des jaunes aveuglants. S’amusant à brouiller les frontières entre le réel et le rêve, le cinéaste ne s’embarrasse plus de la logique des événements et s’empresse de livrer une conclusion qui satisfait le spectateur… tout en lui laissant l’impression qu’il aurait voulu passer encore quelques instants de ravissement entre ces deux mondes. (M. Dumais)
Welcome to the Punch, aventures d’Eran Creevy, avec James McAvoy, Mark Strong et Andrea Riseborough.
Grande-Bretagne, États-Unis, 2012, Alliance Vivafilm, 99 min.
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Venu à Londres afin d’aider son fils (Elyes Gabel), grièvement blessé au cours d’un cambriolage, un ex-criminel (Mark Strong) se terrant en Islande est poursuivi par un policier (James McAvoy) et sa coéquipière (Andrea Riseborough). D’une esthétique glacée plus près de la pub que du film noir, ce long métrage du réalisateur de Shifty multiplie les coups de feu et les inutiles effets de ralenti au détriment d’une histoire de corruption laborieusement racontée. Pour ajouter au malheur du spectateur, Eran Creevy n’arrive qu’à créer une tension artificielle et faire évoluer des personnages unidimensionnels que défendent sans conviction des interprètes de talent. Face à un Mark Strong imperturbable, James McAvoy, qui passe son temps à crier, ne fait pas le poids avec ses airs de faux dur. (M. Dumais)
Vehicle 19, thriller de Mukunda Michael Dewil, avec Paul Walker, Naima McLean et Gys de Villiers.
États-Unis, 2013, VVS Films, 85 min.
A Taste of Romance, comédie sentimentale de Lee Rose, avec Teri Polo, James Patrick Stewart et Bailee Madison.
États-Unis, 2012.
Kill List, thriller de Ben Wheatley, avec Neil Maskell, MyAnna Buring et Harry Simpson.
Grande-Bretagne, 2011, Phase 4 Films, 95 min.
Kiss of the Damned, drame d’horreur de Xan Cassavetes, avec Joseph de la Baume, Milo Ventimiglia et Roxane Mesquida.
États-Unis, 2012, Mongrel Media, 97 min.
Love and Honor, drame sentimental de Danny Mooney, avec Liam Hemsworth, Austin Stowell et Teresa Palmer.
États-Unis, 2013, Showtime, 100 min.
Pieta, drame de Kim Ki-duk, avec Lee Joon-jing, Cho Min-soo et Woo Ki-hong.
Corée du Sud, 2012, Métropole Films Distribution, 104 min.
Possessions, thriller d’Éric Guirado, avec Jérémie Rénier, Julie Depardieu et Lucien Jean-Baptiste.
France, 2011, TVA Films, 98 min.
Vanishing Waves, science-fiction de Kristina Buozyte, avec Jurga Jutaite, Marius Jampolskis et Brice Fournier.
France, Belgique, Lituanie, 2012, E1 Mongrel Media, 105 min.