Le nouveau documentaire d'Alanis Obomsawin au TIFF 2013
Cinéma

Le nouveau documentaire d’Alanis Obomsawin au TIFF 2013

L’Office national du film du Canada (ONF) présentera la première mondiale du plus récent documentaire d’Alanis Obomsawin Hi-Ho Mistahey! au Festival international du film de Toronto (TIFF) qui se tiendra du 5 au 15 septembre 2013.

L’éminente cinéaste autochtone braque une fois de plus son objectif sur la Première Nation d’Attawapiskat. Alors que son documentaire acclamé Le peuple de la rivière Kattawapiskak (2012) dénonçait la crise du logement qui affectait la communauté, Hi-Ho Mistahey! examine sans complaisance les répercussions du manque de ressources sur le système d’éducation de cette communauté et suit le combat inspiré par une adolescente pour faire valoir les droits des enfants des Premières Nations à des écoles sécuritaires et convenables. Un film sur l’identité, la jeunesse et l’espoir. Le film est produit par Alanis Obomsawin. Ravida Din et Annette Clarke de l’ONF en sont les productrices exécutives.

En 2008, Shannen Koostachin, une élève de 14 ans issue de la communauté crie d’Attawapiskat, orchestre une campagne pour que les enfants de son village aient accès à une école convenable. Ses premières démarches en vue d’obtenir du financement ayant échoué, elle lance un appel aux enfants du pays entier. Ils se rallient à sa cause par milliers. Deux ans plus tard, un accident de voiture l’emporte tragiquement. C’est un choc pour la communauté, mais le combat de Shannen doit continuer. Suivant ses traces, un groupe de jeunes autochtones inspirés et inspirants sensibilisent les étudiants canadiens à leur réalité, réclament leurs droits et s’envolent pour Genève afin de livrer leur message à un comité des Nations Unies. La campagne pour l’école d’Attawapiskat devient alors un mouvement national. Tous s’unissent pour réaliser le rêve de Shannen, celui d’une éducation équitable pour les enfants autochtones offerte dans des écoles sécuritaires et adéquates.

Le documentaire Hi-Ho Mistahey! d’Alanis Obomsawin trace le portrait d’une communauté en quête de justice et d’équité.  La réalisatrice rassemble les témoignages de personnes ayant porté le rêve de Shannen de ville en ville, partout au Canada et jusqu’aux Nations Unies, à Genève. Une aventure plus grande que nature.

En février 2012, une motion sur l’éducation des enfants autochtones est adoptée à l’unanimité à la Chambre des communes. La voix des enfants a été entendue : la construction de la nouvelle école d’Attawapiskat peut enfin commencer.  Le rêve de Shannen s’est réalisé, mais ailleurs au Canada, plusieurs communautés attendent elles aussi une école sécuritaire et accueillante.  Combien de temps faudra-t-il encore pour que leur rêve devienne réalité?

Une grande documentariste

Membre de la nation abénakise, Alanis Obomsawin est l’une des plus éminentes documentaristes du Canada, qui n’a de cesse de mettre en évidence l’importance de ses racines et la signification des liens intergénérationnels dans la préservation des cultures des premiers peuples en Amérique du Nord.

En 1960, elle fait ses débuts de chanteuse professionnelle à New York. En 1967, les producteurs de l’ONF Joe Koenig et Bob Verrall l’invitent à l’ONF à titre de conseillère pour un film sur les Autochtones. Elle en vient ensuite à réaliser ses propres films, mais continue à chanter pour des causes humanitaires et devient une artiste multidisciplinaire. Cinéaste militante, Alanis Obomsawin a réalisé à l’ONF 40 films qui relatent la vie et les préoccupations des Premières Nations.

Son œuvre, tout particulièrement Kanehsatake: 270 ans de résistance (1993), long métrage documentaire sur le soulèvement mohawk survenu en 1990 à Kanehsatake et à Oka, a aidé les peuples autochtones du Canada à faire entendre leurs voix et a remporté de nombreux prix à l’échelle internationale. Mentionnons également Christmas at Moose Factory (1971), Les événements de Restigouche (1984), Richard Cardinal : le cri d’un enfant métis (1986) et La Couronne cherche-t-elle à nous faire la guerre?  2002. En septembre 2010, Alanis Obomsawin a été intronisée au Temple de la renommée du cinéma et de la télévision du Canada.