Sorties DVD du 6 août : Sorties DVD du 6 août: Tom Cruise, Ryan Gosling et Jack Kerouac
Ce que le jour doit à la nuit, chronique d’Alexandre Arcady, avec Fu’ad Aït Aatou, Nora Arnezeder et Fellag.
France, Belgique, 2012, AZ Films, 159 min.
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Tiré du roman de Yasmina Khadra, Ce que le jour doit à la nuit se pose en Algérie à l’aube de la guerre d’Algérie, rappelant les frictions entre pieds-noirs et Algériens, grands propriétaires terriens de descendance française (Vincent Perez et Anne Parillaud) et serviteurs arabes quasi réduits à l’esclavage. Gravitant autour de l’histoire de Younès (Iyad Bouchi), rebaptisé Jonas lorsqu’il est confié à son oncle pharmacien à Oran (Fellag, juste et sous-utilisé), cette réalisation d’Alexandre Arcady (Le coup de sirocco) tente l’histoire de réconciliation entre deux peuples, deux nations et deux amoureux transis depuis leur jeunesse. Pourtant, à force de ne vouloir rien omettre du roman original, Arcady traîne en longueur sur plus de 2h30 et laisse perplexe devant une histoire d’amour, dont on saisit mal l’ampleur tant elle semble forcée, entre Émilie (Nora Arnezeder, mélodramatique) et Jonas (Fu’Ad Aït Aattou, beauté magnétique froide), réunis à Rio Salado où Jonas a grandi, entouré d’une bande d’amis fidèles. Si Arcady gratte bien le bobo en se penchant sur la guerre d’Algérie telle que rapportée par Khadra, Ce que le jour doit à la nuit ne fait qu’ouvrir la plaie, sans s’y enfoncer, vivotant à la surface. (J. Ledoux)
Ginger & Rosa, drame de Sally Potter, avec Elle Fanning, Alice Englert et Alessandro Nivola.
Grande-Bretagne, Danemark, 2012, Équinoxe, 90 min.
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Non sans rappeler dans une certaine mesure The Dreamers de Bertolucci et Emporte-moi de Léa Pool, Sally Potter explore le passage à l’âge adulte du point de vue de Ginger (Elle Fanning), adolescente dont la relation avec sa meilleure amie Rosa (Alice Englert) s’effrite dans un contexte historique tumultueux où sévit la menace d’une attaque nucléaire. Campé dans le Londres de 1962, durant la crise des missiles à Cuba, Ginger & Rosa est sans doute l’œuvre la plus traditionnelle de Potter. Empreint de nostalgie, le long métrage suggère une suite d’événements romancés au possible où tout paraît idéalisé, le beau comme le laid. Dans cet esprit, l’univers de Ginger, issue d’une famille d’artistes, est si typé qu’il peut finir par agacer. Si le film est très agréable à observer (gracieuseté d’une superbe direction photo de Robbie Ryan), les irritants susmentionnés créent une distance, alors que le parallèle entre ce que vit la poète en devenir et un monde qui peut s’écrouler à tout instant devrait faire tout le contraire. Heureusement, Potter sait s’entourer d’acteurs compétents, qui parviennent à faire preuve de retenue tandis que la caméra capte leur visage de très près la majeure partie du temps. (A. Duguay)
Oblivion (L’oubli), science-fiction de Joseph Kosinski, avec Tom Cruise, Olga Kurylenko et Andrea Riseborough.
États-Unis, 2013, Universal, 124 min.
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Flanqué d’une armée de scénaristes Joseph Kosinski (Tron: Legacy) s’est inspiré d’un roman graphique cocréé avec l’illustrateur Arvid Nelson, jamais paru au demeurant, pour pondre Oblivion. De toute évidence, Kosinski ne s’est pas gêné pour grappiller à gauche et à droite pour ce récit post-apocalyptique campé en 2077. De concert avec sa conjointe (Andrea Riseborough, robotique), un pilote (Tom Cruise, étonnamment sobre) répare les drones protégeant la Terre de potentiels envahisseurs sous les ordres d’une commandante d’un satellite de Saturne (Melissa Leo, aussi rigide qu’amusante). Or, au cours d’une excursion, il découvre une astronaute en hibernation depuis 60 ans (Olga Kurylenko, plastique), qui, ô surprise!, est la femme qui hante ses rêves. D’une esthétique technofuturiste rappelant 2001: L’odyssée de l’espace de Kubrick, Oblivion emprunte plusieurs éléments à Solaris, celui de Soderbergh davantage que celui de Tarkovski, à Matrix des Wachowski de même qu’aux nouvelles de Philip K. Dick. Malgré un rythme laborieux et des scènes redondantes, on se laisse prendre par ce récit dont la fin inattendue ne fait pas pour autant d’Oblivion un film mémorable. (M. Dumais)
On the Road (Sur la route), drame de mœurs de Walter Salles, avec Sam Riley, Garrett Hedlund et Kristen Stewart.
États-Unis, 2011, Alliance Vivafilm, 124 min.
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Après plus de 50 ans d’attente, le roman phare de la Beat Generation, On the Road de Jack Kerouac, prend vie grâce à Walter Salles (Carnets de voyage). L’attente en valait-elle la peine? Sans être un chef-d’œuvre impérissable, l’adaptation qu’il propose est fidèle à l’esprit du roman, bien qu’elle paraisse par moments trop lisse pour illustrer le mode de vie débridé de l’aspirant écrivain Sal Paradise/Jack Kerouac (Sam Riley, sensible), son pote paumé Dean Moriarty/Neal Cassady (Garrett Hedlund, émouvant) et l’épouse libertine de celui-ci, Marylou/LuAnne Henderson (Kristen Stewart, médiocre). Ainsi, on aura l’impression, grâce à la direction artistique soignée et à la lumière jaunâtre, que le film, à l’instar du roman de Kerouac, dégage des effluves de sueur, de mari et de whisky. Lors des nuits de beuverie, les mouvements de caméra communiquent l’état d’ivresse des personnages, où l’on rencontre notamment Carlo Marx/Allen Ginsberg (formidable Tom Sturridge). Malgré ses qualités, le tout demeure assez anecdotique et la reconstitution d’époque, plus accessoire que signifiante. On regrettera aussi l’aspect épisodique des personnages, dont Old Bull Lee pour lequel Viggo Mortensen imite à la perfection le phrasé si singulier de William S. Burroughs, et Ma Paradise, incarnée avec chaleur par Marie-Ginette Guay. (M. Dumais)
The Place Beyond the Pines (Au-delà des pins), drame de mœurs de Derek Cianfrance, avec Ryan Gosling, Bradley Cooper et Eva Mendes.
États-Unis, 2012, Alliance Vivafilm, 140 min.
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Ambitieuse chronique familiale relatée en trois parties, The Place Beyond the Pines suit d’abord le parcours d’un homme ayant cambriolé une banque (Ryan Gosling, impénétrable), puis d’un policier (Bradley Cooper, peu expressif) l’ayant pris en chasse, et enfin, 15 ans plus tard, des deux fils adolescents de ceux-ci (Dane DeHaan et Emory Cohen). À l’instar de Blue Valentine, où il naviguait avec brio du naturalisme au lyrisme, Derek Cianfrance campe sa première intrigue dans un milieu modeste de Schenectady, où le personnage de Gosling renoue avec une ancienne maîtresse (Eva Mendes), milieu qu’il parvient à sublimer en lui insufflant un climat quasi onirique. Si The Place Beyond the Pines séduit d’emblée, ses carences scénaristiques auront tôt fait d’exaspérer le plus patient des spectateurs. Coécrit avec Ben Coccio et Darius Marder, le film souffre beaucoup de ses personnages schématiques, dont certaines réactions ou répliques paraissent trop tirées par les cheveux. En résulte une chronique au départ crédible que Cianfrance gâche par un déterminisme artificiel. (M. Dumais)
The Sapphires (Les Saphirs), drame musical de Wayne Blair, avec Deborah Mailman, Chris O’Dowd et Jessica Mauboy.
Australie, 2012, Les Films Séville, 100 min.
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Adaptation d’une pièce de Tony Briggs, qui s’est inspiré de l’histoire de sa mère, The Sapphires raconte comment trois sœurs aborigènes et leur cousine (Deborah Mailman, Jessica Mauboy, Miranda Tapsell et Shari Sebbens), recrutées par un musicien irlandais (Chris O’Dowd), partirent en tournée au Vietnam en 1968 afin de remonter le moral des troupes. Rappelant Dreamgirls de Bill Condon, en moins clinquant et racoleur, et Rabbit-Proof Fence de Phillip Noyce, qui abordait la dure réalité des aborigènes, The Sapphires s’avère un charmant mélange de drame social et de comédie sentimentale agrémenté de musique soul. Signant son premier long métrage, Wayne Blair a misé davantage sur la chimie opérant entre les interprètes, tous convaincants, que sur une mise en scène qui aurait pu dynamiser l’ensemble plutôt prévisible. (M. Dumais)
To the Wonder (À la merveille), drame sentimental de Terrence Malick, avec Ben Affleck, Olga Kurylenko et Rachel McAdams.
États-Unis, 2012, VVS Films, 113 min.
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Deux ans après avoir cueilli la Palme d’or pour le mystique The Tree of Life, Terrence Malick se parodie tristement dans le soporifique To the Wonder. Ainsi, les premières scènes décrivant le coup de foudre entre un Américain (Ben Affleck, réduit à la figuration) et une Ukrainienne vivant à Paris (Olga Kurylenko, beauté sans intériorité) se révèlent une suite de cartes postales. Alors que la caméra d’Emmanuel Lubezki multiplie de superbes et fluides travellings avant et arrière aux Tuileries, sur les plages de Bretagne et à l’abbaye du Mont-Saint-Michel, l’histoire d’amour se poursuit et s’effrite en Oklahoma. La belle continue de pirouetter et de gambader dans les champs, ou en contre-jour devant une fenêtre, tandis qu’elle murmure en voix off de soporifiques propos pseudo-mystico-poétiques sur l’amour. Entrent en scène une autre femme (Rachel McAdams, sous-utilisée) et un prêtre à la foi chancelante (Javier Bardem, égaré). Que saurons-nous d’eux? Très peu, Malick négligeant le récit en se perdant dans la contemplation de son actrice principale. À trop vouloir épurer le fond et la forme, le réalisateur aurait-il oublié d’y insuffler un supplément d’âme? (M. Dumais)
West of Memphis, documentaire d’Amy Berg.
États-Unis, 2011, Métropole Films Distribution, 147 min.
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En 1993, à West Memphis en Arkansas, trois adolescents (Damien Echols, Jason Baldwin et Jessie Misskelley) se retrouvent injustement accusés des meurtres de trois garçons de huit ans. Bien que ce cas ait fait l’objet d’autres documentaires avant celui-ci (la série des Paradise Lost), la documentariste Amy Berg (Deliver Us From Evil) nous expose une vision de ce cauchemar juridique aux échos kafkaïens jamais illustrée auparavant. Appuyé d’images d’archives ayant servi à la défense, on suit, parallèlement à l’enquête menant à un nouveau suspect, le mouvement orchestré par Lorri Davis (épouse d’Echols) et soutenu par diverses personnalités tels Peter Jackson (ici producteur), Eddie Vedder, Henry Rollins et Johnny Depp, afin de libérer les trois condamnés. Seul ombrage au tableau de ces 147 minutes percutantes : était-il nécessaire de dévoiler avec autant d’emphase les troublantes photographies des jeunes victimes repêchées? (A. Duguay)
Fear Not, drame d’horreur de Nicolo Dominick Gullo et Jameel Saleem, avec Aaron Perilo, Dustin Fitzsimons et Jennifer Simmons.
États-Unis, 2011, Métropole Films Distribution, 88 min.
Java Heat (Terreur à Java), thriller de Conor Allyn, avec Kellan Lutz, Ario Bayu et Mickey Rourke.
États-Unis, 2013, Métropole Films Distribution, 103 min.
Liars All, drame de Brian Brightly, avec Matt Lanter, Sara Paxton et Darin Brooks.
États-Unis, 2013, Suzanne Villeneuve – Boom Vidéo, 91 min.
Magic Magic, drame psychologique de Sebastian Silva, avec Juno Temple, Michael Cera et Emily Browning.
États-Unis, 2013, Sony Pictures, 98 min.
Storage 24, drame d’horreur de Johannes Roberts, avec Noel Clarke, Colin O’Donoghue et Antonia Campbell-Hugues.
Grande-Bretagne, 2012, VSC, 87 min.
Sushi: The Global Catch, documentaire de Mark Hall.
États-Unis, Pologne, Japon, Australie, Singapour, 2012, 75 min.
Undercover Bridesmaid (Bodyguard de l’amour), comédie sentimentale de Matthew Diamond, avec Brooke Burns, Nicole Paggi et Justin Baldoni.
États-Unis, 2012.
Die Verte Macht (Le quatrième pouvoir), thriller de Dennis Gansel, avec Moritz Bleibtreu, Kasia Smutniak et Max Riemelt.
Allemagne, 2012, TVA Films, 115 min.
Vive la France, comédie de Michaël Youn, avec Michaël Youn, José Garcia et Isabelle Funaro.
France, 2012, E1 Entertainment, 97 min.
Ye Che (Train de nuit), drame de mœurs de Diao Yi Nan, avec Liu Dan, Qi Dao et Xu Mei.
Chine, France, 2007, E1 Entertainment, 94 min.