DVD : Sorties DVD du 17 septembre
Ailes de Johnny May 3D, Les, documentaire de Marc Fafard.
Canada (Québec), 2013, Les Films Séville, 84 min.
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Cumulant plus de 34 000 heures de vol, Johnny May, pilote inuit de 64 ans, est devenu un témoin privilégié de la sédentarisation des Inuits et des changements climatiques, deux thèmes que Marc Fafard compare à des fins du monde. Ainsi, comme on le découvre dans ce documentaire, cette première fin du monde se termine avec le massacre des chiens de traîneaux, un moment très dur du film même sans images sanglantes, tandis que la seconde, marquée par la fonte des glaces et du pergélisol, est en cours. Ces deux sujets sont incontournables parce qu’ils sont liés à l’histoire des Inuits et au cheminement hors du commun de Johnny May. Toutefois, le réalisateur ne perd jamais de vue son héros, qu’on apprend à connaître à travers ses propres témoignages, ceux de son entourage et des images d’archives fournies par la famille May. Pour transposer à l’écran les sauvetages héroïques effectués par le pilote, Fafard utilise le dessin animé. Une bonne idée qui permet de souligner le caractère légendaire de Johnny May, tout en ajoutant une touche d’humour à un documentaire riche en enseignements et en belles images. (C. Fortier)
Behind the Candelabra (Ma vie avec Liberace), drame biographique de Steven Soderbergh, avec Matt Damon, Michael Douglas et Rob Lowe.
États-Unis, 2013, HBO Home Video, 118 min.
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Téléfilm produit pour HBO, ce biopic de Steven Soderbergh raconte la liaison secrète entre Scott Thorson (Matt Damon) et le flamboyant pianiste Liberace (Michael Douglas). Faussement gentil, ce tyran domestique qu’était Liberace était si narcissique qu’il forma à son image son jeune amant jusqu’à celui-ci perde presque contact avec la réalité. D’une mise en scène plus conventionnelle qu’à l’accoutumée, Behind the Candelabra bénéficie d’une reconstitution d’époque remarquable et d’une direction artistique qu’aurait sans doute appréciée Liberace lui-même. Au-delà du kitsch et des personnages hauts en couleur à la langue de vipère, Soderbergh signe une étonnante et touchante chronique de mœurs où brillent deux acteurs ayant su éviter de sombrer dans la vulgaire caricature et insuffler à leurs flamboyants personnages une part d’humanité. (M. Dumais)
Bling Ring, The (Bling Ring, Le), drame de moeurs de Sofia Coppola, avec Jesse Eisenberg, Isla Fisher et Woody Harrelson.
États-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Japon, 2013, Alliance Vivafilm, 90 min.
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Malgré son sujet en or, des gosses de riches cambriolant les demeures des stars,The Bling Ring, dont le côté pop et bonbon rappelle Marie Antoinette, en est malheureusement contaminé, comme l’était Spring Breakers de Harmony Korine, qui s’apparentait à une vulgaire téléréalité des années 1990 de MTV. À l’instar deSomewhere, qui traçait le portrait d’un acteur passant ses journées à glander au Château Marmont, ce dernier-né de Sofia Coppola tourne bientôt à vide en demeurant au niveau de ces enfants gâtés rêvant de célébrité instantanée et de fringues griffées. Exit le point de vue critique sur la société américaine tel qu’exposé dans The Virgin Suicides et l’humour caustique de Lost in Translation. Ponctuée de rares moments touchants, cette histoire d’amitié et de trahison s’avère toutefois un divertissement dynamité porté par de jeunes interprètes, Emma Watson, Katie Chang, Israel Broussard, Claire Julien et Taissa Farmiga, d’une aisance confondante. (M. Dumais)
El taaib (Repenti, Le), drame de Merzak Allouache, avec Nabil Asli, Adila Bendimerad et Khaled Benaissa.
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Algérie, France, 2012, K-Films Amérique, 87 min.
Engagé dans un café d’Alger grâce à la complicité d’un policier qui veut lui arracher des secrets, un islamiste repentant (Nabil Asli) joint au téléphone un pharmacien (Khaled Benaissa). Les propos du jeune homme, dont on ne connaîtra la teneur que lorsqu’entrera en scène l’ex-femme du pharmacien (Adila Bendimerad) au dernier acte, le plus éprouvant, provoquent la souffrance chez son interlocuteur. Alors que l’on pénètre peu à peu dans l’intimité de l’ancien couple, s’ensuit la lente mais certaine descente aux enfers de Rachid, dont la montagne lui était plus clémente que la société, qui tente vainement d’échapper à son destin. Si ce drame déroutant de Merzak Allouachesemble avancer dans un état d’engourdissement, le dernier tableau le tire violemment de sa torpeur. De quoi fouetter le plus indifférent des spectateurs. (M. Dumais)
East, The, thriller de Zal Batmanglij, avec Brit Marling, Alexander Skarsgard et Elle Page.
États-Unis, 2013, Fox Searchlight, 116 min.
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Une ex-agente du FBI (Bret Marling, également scénariste) infiltre un groupe d’écoterroristes appelé «The East». La mission se complique toutefois lorsqu’elle éprouve de la sympathie pour les membres du groupe et tombe sous le charme du leader (Alexander Skarsgard, sur le pilote automatique). S’annonçant prometteur, The East ne fonctionne qu’à moitié, à cause de la manière dont Zal Batmanglij et Marling dépeignent les terroristes. Ainsi, le personnage de Skarsgard nous est présenté tel le gourou de ce qui semble être une secte de hippies radicaux. Il faut ensuite accepter que ce groupuscule, capable de saboter une puissante compagnie pharmaceutique, passe ses temps libres à jouer à la bouteille (histoire que tous puissent se câliner un peu). Abusant de situations mélodramatiques, les scénaristes n’évitent guère les banalités, surtout en ce qui a trait aux motifs d’anarchistes, dont le personnage d’Ellen Page, de passer à l’action. Bref, en faisant abstraction de quelques illogismes, The East s’avère au mieux divertissant, mais demeure loin du thriller subtil et intelligent. (A. Duguay)
Gamins, Les, comédie d’Anthony Marciano, avec Max Boublil, Alain Chabat et Mélanie Bernier.
France, 2012, Niagara Films, 95 min.
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Après avoir demandé sa petite amie (Mélanie Bernier) en mariage, un aspirant musicien (Max Boublil) rencontre ses futurs beaux-parents (Sandrine Kiberlain et Alain Chabat). Blasé de son petit confort bourgeois, l’aîné convainc son cadet de tout plaquer afin de profiter de la vie. Premier long métrage d’Anthony Marciano, qu’il a écrit avec Boublil, Les Gamins s’avère une comédie burlesque carburant à l’humour potache au cours de laquelle on se surprend à rire de bon cœur. Avec sa trame romantique qui passe rapidement au second plan au profit de l’amitié entre ces deux adulescents qui font les 400 coups, ce film sans prétention évoque les comédies de Judd Apatow en mode moins irrévérencieux. Avec sa dégaine rappelant Eric Elmosnino (Gainsbourg, vie héroïque), Boublil, irrésistible révélation du film, forme avec Chabat, dans une forme splendide, un tandem hilarant. (M. Dumais)
Ma vie réelle, documentaire de Magnus Isaacsson.
Canada (Québec), 2012, Les Films du 3 mars, 90 min.
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Cette oeuvre posthume de Magnus Isacsson s’avère un portrait à la fois brut, dur et poignant de jeunes vivant à Montréal-Nord. Si le parcours de ces garçons âgés de 17 à 22 ans est, entre autres choses, assombri par une enfance difficile (pauvreté, abandon, toxicomanie), on retrouve heureusement quelques moments lumineux, faisant place à l’espoir. C’est notamment grâce au hip-hop que ces êtres se raccrochent à la vie, ce moyen d’expression leur permettant non seulement d’évacuer leurs craintes et leurs frustrations, mais aussi de surmonter diverses épreuves. Présentée sans le moindre jugement, cette étude de milieu laisse toute la place à Alex, Mickerson, Michael et Danny, ainsi qu’à certains membres de leurs familles, amis et intervenants, ce qui en fait un témoignage d’une troublante véracité. (A. Duguay)
Renoir, drame biographique de Gilles Bourdos, avec Michel Bouquet, Christa Theret et Vincent Rotthiers.
France, 2012, Métropole Films Distribution, 111 min.
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À longuement contempler la peau laiteuse de la splendide et conquérante Christa Theret, nous revient à l’esprit celle d’Emmanuelle Béart dans La belle noiseuse de Jacques Rivette. Là où l’œuvre de Rivette offrait une réflexion sur le caractère presque sacré d’un tableau, Renoir se révèle par moments anecdotique. Portrait d’un artiste au crépuscule de sa vie, le colossal Michel Bouquet en Auguste Renoir, jumelé à celui d’un artiste en devenir, le talentueux Vincent Rottiers en Jean Renoir, le film de Bourdos esquisse les relations conflictuelles père/fils, avec la Grande Guerre comme lointaine toile de fond, au profit des pulsions sexuelles qui allument les deux hommes. D’un charme bucolique enivrant, Renoir enchante l’œil grâce à sa superbe lumière méditerranéenne que n’aurait pas reniée le peintre lui-même. (M. Dumais)
World War Z, drame d’horreur de Marc Forster, avec Brad Pitt, Mireille Enos et Daniella Kertesz.
États-Unis, 2013, Paramount, 116 min.
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Dans World War Z, adaptation du roman de Max Brooks, dont on n’a gardé que le point de vue de l’ex-enquêteur de l’ONU, qu’incarne avec grand sérieux Brad Pitt, les zombies courent à toute vitesse et font même des bonds vertigineux, comme il est courant depuis quelques années dans le film de zombies. Solidement installé aux commandes, après tous les tourments que le film a connus avant sa sortie retardée de six mois, Marc Forster(Quantum of Solace) maintient la tension en dosant parfaitement les scènes intimistes à caractère familial, les huis clos angoissants et les scènes d’action à grand déploiement. Et de l’action, il y en a à revendre dans ce récit où l’humanité entière est aux prises avec un mystérieux virus transformant chaque être humain contaminé en zombie. Spectaculaire divertissement au parfum apocalyptique, où s’amalgament habilement le film d’horreur, la science-fiction et le thriller, World War Z renvoie à chaque instant à notre propre peur d’une éventuelle pandémie. Douloureusement efficace. (M. Dumais)
Arthur Newman, comédie dramatique de Dante Ariola, avec Colin Firth, Emily Blunt et Anne Heche.
États-Unis, 2012, Métropole Films Distribution, 101 min.
Bless Me, Ultima, drame de guerre de Carl Franklin, avec Luke Ganalon, Miriam Colon et Benito Martinez.
États-Unis, 2013, Sony Pictures, 106 min.
Citizen Jane (Illusions perdues), drame policier d’Armand Mastroianni, avec Ally Sheedy, Sean Patrick Flanery et Meat Loaf Adey.
États-Unis, 2009, Phase 4 Films, 89 min.
Collection, The (Collection sadique, La), drame d’horreur de Marcus Dunstan, avec Josh Stewart, Emma Fitzpatrick et Randall Archer.
États-Unis, 2012, Phase 4 Films, 82 min.
Da Shang Hai (Last Tycoon, The), aventures de Wong Jing, avec Chow Yun-fat, Huang Xiaoming et Sammo Hung Kam-bo.
Chine, Hong-Kong, 2012, 118 min.
Drift, drame sportif de Morgan O’Neil et Ben Nott, avec Myles Pollard, Xavier Samuel et Sam Worthington.
Australie, 2013, E1 Entertainment,113 min.
Easy Rider – The Ride Back, aventures de Dustin Rickert, avec Chris Engen, Sheree J. Wilson et Jeff Fahey.
États-Unis, 2013, Mongrel Media, 105 min.
Erased (Expatriate, The), thriller de Philip Stoelzl, avec Aaron Eckhart, Liana Liberato et Olga Kurylenko.
États-Unis, Canada, Belgique, Grande-Bretagne, 2011, Les Films Séville, 100 min.
Papa soy una zombi (Daddy, I’m a Zombie), film d’animation de Joan Espinach et Ricardo Ramon.
Espagne, 2011, 82 min.
Pawn Shop Chronicles (Prêteur sur gages), comédie de Wayne Kramer, avec Paul Walker, Matt Dillon et Brendan Fraser.
États-Unis, 2013, VVS Films, 112 min.
Simon Killer, drame d’Antonio Campos, avec Brady Corbet, Mati Diop et Lila Salet.
France, États-Unis, 2011, Métropole Films Distribution, 101 min.
Somebody Up There Likes Me, comédie de Robert Byington, avec Nick Offerman, Keith Poulson et Jess Weixler.
États-Unis, 2012, E1 Entertainment, 75 min.
Space Junk 3D, documentaire de Melissa R. Butts.
États-Unis, 2012, 38 min.
Les ailes de Johnny May seront vraiment ternes sur le petit écran d’un téléviseur. C’est sur grand écran (3D) que ce documentaire avait toute sa splendeur. Enfin, c’est mieux que rien.