Sorties DVD du 10 décembre: Adore, Camille Claude 1915 et plus
Adore, drame de mœurs d’Anne Fontaine avec Naomi Watts, Robin Wright et Xavier Samuel.
Australie, 2012, Remstar, 112 min.
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Coulant des jours tranquilles dans leurs somptueuses résidences face à la mer, deux superbes quadragénaires connaîtront un destin plus houleux lorsque la première, Roz (Robin Wright, solide) ne repoussera pas les avances de Ian (Xavier Samuel), fils de la seconde, Lil (Naomi Watts, sensible), et que cette dernière succombera à son tour au charme de Tom (James Frecheville), fils de Roz. Plus sensuelle que sulfureuse, frôlant dangereusement, voire risiblement, le mélo, cette adaptation du roman The Grandmothers de la regrettée Doris Lessing n’est certes pas le meilleur long métrage d’Anne Fontaine (Nettoyage à sec, Entre ses mains) qui signe ici son premier film en anglais. De fait, il semble que la réalisatrice ait voulu flirter pudiquement avec la soft porn en déshabillant ses personnages plutôt que d’étoffer ceux-ci et d’en exploiter la psychologie. Demeurent une réalisation soignée tirant profit du décor enchanteur ainsi que le talent et la beauté des actrices. (M. Dumais)
Camille Claude 1915, drame de Bruno Dumont, avec Juliette Binoche, Jean-Luc Vincent et Robert Leroy.
France, 2013, Niagara Films, 95 min.
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Enfermée contre son gré par sa famille dans un asile psychiatrique, la sculptrice Camille Claudel (Juliette Binoche, bouleversante) s’accroche vainement à l’espoir que son frère, le poète Paul Claudel (Jean-Luc Vincent, impeccable), vienne enfin la libérer. Film austère, âpre, dépouillé, lent, ponctué de cris et de pleurs à fendre l’âme, Camille Claudel 1915 illustre avec force la détresse de cette artiste de génie forcée de ressasser ses amours malheureuses avec Rodin entourée de femmes dont elle supportait à peine la présence. Afin de s’approcher de la vérité, Bruno Dumont (L’humanité) s’est inspiré de la correspondance de Camille et de son journal médical. Par souci de réalisme, il a aussi engagé des handicapés intellectuels pour incarner les patients du pensionnat psychiatrique. Par instants, Dumont va si loin dans sa démarche que le spectateur ressent dans toutes les fibres de son corps une cruelle et vive impression d’aliénation. Puissant. (M. Dumais)
Cherchez Hortense, comédie dramatique de Pascal Bonitzer, avec Jean-Pierre Bacri, Kristin Scott Thomas et Isabelle Carré.
France, 2012, Les Films Séville, 100 min.
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À la demande de sa femme (Kristin Scott Thomas), Damien (Jean-Pierre Bacri), qui enseigne la civilisation chinoise à des chefs d’entreprise, est contraint de demander à son père (Claude Rich), conseiller d’État à l’agenda plus que chargé, d’aider une immigrante serbe sans-papier menacée d’expulsion. Indifférent au sort de cette jeune femme qu’il ne connaît pas, Damien prend conscience du danger qui guette les immigrés au contact d’Aurore (Isabelle Carré), qui travaille dans un restaurant embauchant des immigrés serbes. Sous ses dehors légers et ses dialogues spirituels, Cherchez Hortense aborde par la bande des thèmes graves de société qui préoccupent Pascal Bonitzer (Rien sur Robert). Dirigeant d’une main de maître un casting de haut niveau, Bonitzer fait évoluer des personnages qui manient habilement le verbe, tout en faisant régner entre eux l’incommunicabilité, ponctuant leur propos de mensonges dans lesquels ils s’enfoncent. Si le cinéaste en met parfois un peu trop dans certains revirements, il sait se faire d’une troublante efficacité dans sa manière d’illustrer le sort qui guette chaque immigrant clandestin, notamment dans la brutale scène du contrôle d’identité à laquelle assistent avec effroi Damien et Aurore. (M. Dumais)
Despicable Me 2 (Détestable moi 2), film d’animation de Pierre Coffin et Chris Renaud, avec les voix de Steve Carrell, Kristen Wiig et Russell Brand.
États-Unis, 2013, Universal, 98 min.
[voir_etoile cote=3]
Ex-vilain recyclé dans les confitures et les gelées depuis qu’il a adopté trois mignonnes orphelines, Gru (voix de Steve Carell) voit bientôt son vieil acolyte, le docteur Nefario (Russell Brand), le quitter pour mener une existence plus excitante. Le chagrin de Gru est de courte durée puisque surgit sans crier gare Lucy (Kristen Wiig), espionne travaillant à la solde d’une agence secrète luttant contre les vilains. À la barre de ce délire visuel, Pierre Coffin et Chris Renaud ont créé une panoplie de gadgets amusants et sophistiqués qui, entre des mains maladroites ou mal intentionnées, donnent lieu à des scènes parodiant de façon cocasse les classiques du film d’espionnage. De plus, ils ont misé sur les hilarants minions, petits bonhommes jaunes à la voix nasillarde s’exprimant dans une langue incompréhensible où se devinent des sonorités françaises, à qui ils font subir d’étonnantes métamorphoses. Moins ambitieux que le précédent, Despicable Me 2 s’avère tout de même un divertissement familial célébrant gentiment l’esprit de famille qui plaira sans doute davantage aux tout-petits qu’aux plus grands. (M. Dumais)
Jeune fille, Une, drame psychologique de Catherine Martin, avec Ariane Legault, Sébastien Ricard et Marie-Ève Bertrand.
Québec (Canada), 2013, K-Films Amérique, 85 min.
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Trois ans après sa bouleversante réflexion sur le deuil, Trois temps après la mort d’Anna, Catherine Martin propose à nouveau une rencontre entre deux solitudes au cœur d’une nature aussi belle qu’austère, Chantal (Ariane Legault, minérale), adolescente ayant fui sa morne vie montréalaise, et Serge (Sébastien Ricard, stoïque), mélomane de peu de mots vivant sur la ferme que lui a léguée son père. Si cette jeune vagabonde au visage fermé errant sur les plages de la péninsule gaspésienne évoque Sandrine Bonnaire dans Sans toit ni loi d’Agnès Varda, c’est à la Mouchette de Bernanos et de Bresson que la réalisatrice rend pourtant hommage. L’influence de Bresson se fait d’ailleurs sentir plus que jamais chez celle qui puise aussi son inspiration chez Depardon. Plus qu’une histoire d’amitié entre un homme et une adolescente, ce délicat conte initiatique illustrant les difficultés de la vie rurale explore également avec finesse la transmission des valeurs et la filiation. (M. Dumais)
Man of Tai Chi (Maître du tai-chi, Le), film d’arts martiaux de Keanu Reeves, avec Tiger Hu Chen, Keanu Reeves et Karen Mok.
États-Unis, Chine Hong-Kong, 2013, Les Films Séville, 105 min.
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Un jeune adepte du tai-chi au cœur pur (Tiger Hu Chen, plus à l’aise dans ses mouvements qu’avec ses émotions) est recruté par un homme sans scrupule qui dirige un club de combats secret (Keanu Reeves, plastique et inexpressif). Si la réalisation ne manque pas d’éclat, notamment grâce aux combats chorégraphiés par le vénérable Woo Ping-yuen (Crouching Tiger, Hidden Dragon d’Ang Lee, The Grandmaster de Wong Kar-Wai), on ne saurait dire que pour son premier long métrage à titre de réalisateur, Keanu Reeves ait eu du flair pour le scénario. Gracieuseté de Michael G. Cooney, scénariste de nombreux courts-métrages et jeux vidéo, celui-ci offre bien en dehors des combats et de l’enquête accessoire que mène une policière vertueuse (Karen Mok, plus convaincue que convaincante). (M. Dumais)
Mary Poppins, comédie musicale de Robert Stevenson, avec Julie Andrews, Dick Van Dyke et David Tomlinson.
États-Unis, 1964, Paramount, 139 min.
[voir_etoile cote=4]
Quelque 50 ans après sa sortie en salle, cette ravissante adaptation en chanson du roman de P.L. Travers n’a rien perdu de sa fraîcheur ni de sa fantaisie. Portée par le vent, Mary Poppins (Julie Andrews, prodigieuse) débarque chez un sévère banquier londonien (David Tomlinson) après avoir intercepté l’annonce offrant un poste de gouvernante envoyée par ses enfants, Jane et Michael (Karen Dotrice et Matthew Garber). Avec ses pouvoirs magiques et l’aide de son ami Bert le ramoneur (Dick Van Dyke, partenaire idéal pour Andrews), la pétulante jeune femme aura tôt fait de leur faire découvrir un univers merveilleux qui changera leur perception du monde. Chansons inoubliables, esthétique victorienne stylisée, décors et costumes aux couleurs pimpantes et trucages jumelant habilement prises de vue réelle et séquences d’animation : voilà hors de tout doute un classique de Disney qu’il fait plaisir à (re)découvrir. (M. Dumais)
**(Le film n’est finalement pas sorti bien qu’annoncé)**
Vous n’avez encore rien vu, drame d’Alain Resnais, avec Anne Consigny, Mathieu Amalric et Sabine Azéma.
États-Unis, 1964, Paramount, 139 min.
[voir_etoile cote=3.5]
Avec la complicité du scénariste Laurent Herbiet, Alain Resnais a fondu adroitement en une deux pièces de Jean Anouilh (Eurydice et Cher Antoine ou L’amour raté). S’amusant à brouiller les frontières entre le théâtre et le cinéma, comme il sait si bien le faire, le vénérable réalisateur signe non pas une adaptation pour le moins originale, mais une veillée funèbre placée sous le signe de l’amour et de l’art. Pas joyeux comme programme? Détrompez-vous! Vous n’avez encore rien vu s’avère une magnifique rêverie où la fantaisie et l’émotion se font écho avec éclat alors que les acteurs, séparés par un écran, deviennent de parfaits complices dans cette ludique mise en abyme. Au sein de la distribution prestigieuse, se démarquent Anne Consigny, par son interprétation à fleur de peau et Mathieu Amalric, par son hypnotique charme venimeux. (M. Dumais)
Battle Ground (Champs de bataille), drame de guerre de Johann Earl et Adrian Powers, avec Johann Earl, Tim Pocock et Martin Copping.
Australie, 2013, Les Films Séville, 95 min.
Battle of the Year (Combat de l’année, Le), drame musical de Benson Lee, avec Josh Peck, Josh Holloway et Chris Brown.
États-Unis, 2013, Columbia, 110 min.
Berlin File, The, thriller de Ryoo Seung-wan, avec Jung-woo Ha, Numa Açar et Werner Daehn.
Corée du Sud, 2013, Ciné-Asie Creatives, 121 min.
Fast & Furious 6 (Rapides et dangereux 6), thriller de Justin Lin, avec Dwayne Johnson, Vin Diesel et Paul Walker.
États-Unis, 2013, Universal, 128 min.
Grand Affair, A (Belle du Seigneur), drame de Glenio Bonder, avec Natalia Vodianovia, Jonathan Rhys-Meyers et Marianne Faithfull.
France, Luxembourg, Allemagne, Belgique, 2012, Métropole Films Distribution, 104 min.
Jayne Mansfield’s Car, drame de Billy Bob Thornton, avec Tippi Hedren, Kevin Bacon et Ray Stevenson.
Russie, États-Unis, 2012,122 min.
Sample This, documentaire de Don Forrer.
États-Unis, 2013, 83 min.
Sightseers (Touristes), comédie de Ben Wheatley, avec Alice Lowe, Kenneth Hadley et Steve Oram.
Grande-Bretagne, 2012, Métropole Films Distribution, 88 min.
Some Girl(s), comédie dramatique de Daisy von Scherier Mayer, avec Adam Brody, Kristen Bell et Zoe Kazan.
États-Unis, 2012, 90 min.
Tian tai ai qing (Rooftop, The), film d’aventures de Jay Chou, avec Jay Chou, Alan Ko et Eric Tsang.
Taïwan, Chine, Hong-Kong, 2013, 120 min.
Touchy Feely, comédie de Lynn Shelton, avec Rosemarie DeWitt, Josh Pais et Allison Janney.
États-Unis, 2012, VSC, 88 min.
Ultimate Life, The, drame de Michael Landon Jr., avec Logan Bartholomew, Peter Fonda et Ali Hillis.
États-Unis, 2013, 108 min.
Zhonglie Yangjiajiang (Saving General Yang), film d’arts martiaux de Ronny Yu, avec Ady An, Adam Cheng et Ekin Cheng,
Hong-Kong, Chine, 2013, 103 min.