Hommage à Spike Lee et autres raisons de se rendre au Festival du Film Black de Montréal
Cinéma

Hommage à Spike Lee et autres raisons de se rendre au Festival du Film Black de Montréal

La dixième édition de ce festival sera un condensé de projections cinématographiques et de discussions pertinentes entre différents acteurs d’une industrie en pleine transformation. Six jours de black. 

Le réalisateur célébré et controversé Spike Lee sera honoré pendant la dixième édition du Festival du Film Black de Montréal, un événement désormais condensé en six jours intenses destinés à parler autant au public montréalais qu’aux artisans de cette industrie en pleine transition.

En soi, il ne semble avoir aucun lien entre le réalisateur de Do the Right Thing, Malcom X et Inside Man et six jeunes Montréalais dont la mission était de traduire cinématographiquement ce que cela représente d’être Noir à Montréal. Les six noms sélectionnés pour la soirée Relève et diversité sont à ce jour anonymes: pendant le festival ils verront leur travail, des courts métrages réalisés avec l’aide de professionnels de l’INIS et Henri Pardo, présentés sur grand écran devant une foule pour la première fois.

Spike Lee, lui, présentera Da Blood of Jesus Christ en première canadienne. Le film a la particularité d’avoir été financé à travers une campagne de sociofinancement lancé par l’éternel fan des Knicks. «C’est quand même toute une affirmation, un réalisateur aussi célèbre, qui a tourné avec des Denzel Washington et des Halle Berry, qui a recours au sociofinancement pour réaliser un film», explique Fabienne Colas, fondatrice du festival, fière de la décennie de vie de son bébé qui a accueilli par le passé Danny Glover et Harry Belafonte, pour ne nommer que ces deux géants.

Comme l’industrie du cinéma change, le festival change aussi, décidant de se présenter non seulement comme une plateforme de diffusion pour des oeuvres originales, intenses, fortes, drôles, mais également comme un terrain de discussion et d’échange pour différents acteurs de l’industrie du cinéma.

Le Black Market sera donc l’occasion pour ces acteurs importants de l’industrie de présenter conférences et panels pendant lesquels ils tenteront de démystifier les secrets relatifs à leur domaine, fragile, mais florissant. La productrice oscarisée Lisa Cortes discutera de financement, tout comme Danielle Champoux, directrice de production de J’ai serré la main du diable et Un dimanche à Kigali. John T. Trigonis, réalisateur et auteur du livre Crowdfunding for filmmakers (Le sociofinancement pour les réalisateurs, traduction libre), expliquera comment il est possible de non seulement d’atteindre, mais de dépasser des objectifs de financement. L’actrice, réalisatrice et scénariste Peres Owino, elle, abordera du rapport malsain entre les Afro-Américains et les Africains aux États-Unis, en se demandant si toute vérité est bonne à dévoiler au grand jour.

Il y aura également une soirée hommage pour Régine Chassagne, cofondatrice d’Arcade Fire, et Dominique Anglade, cofondatrice de la fondation KANPÉ et directrice générale de Montréal International, entre autres accomplissements d’un CV particulièrement chargé.

Da sweet
Affiche promotionnelle pour « Da Sweet Blood of Jesus »

Cela dit, ça reste un festival de films et la 10e édition du Festival du Film Black de Montréal en présentera: en plus de Da Sweet Blood of Jesus, on aura droit à la première québécoise de Half of a Yellow Sun, un drame épique; Crocodile du Botswanga, mettant en vedette Fabrice Éboué, une révélation humoristique provenant du Jamel Comedy Club en France; Hope, de Boris Lojkine, ainsi que Mirage, mettant en vedette Isaach de Bankolé, pour ne nommer que ceux-là.

Rendez-vous sur le site web du festival pour la programmation complète.

Et voici cinq suggestions de films pour se fâcher noir au FFBM.