Le metteur en scène québécois Gervais Gaudreault, cofondateur et codirecteur artistique du Carrousel avec la dramaturge Suzanne Lebeau, est à Mulhouse depuis le 9 janvier dernier, à l'invitation des Tréteaux de Haute-Alsace, pour diriger une nouvelle création de la pièce Dissident, il va sans dire de l'auteur français Michel Vinaver. Les artistes sont en répétition sur le plateau du Théâtre de la Sinne où le spectacle sera offert en grande première le 1er mars prochain.
Cette création franco-québécoise prend sa source dans les nombreuses collaborations échelonnées sur une douzaine d'années entre les Tréteaux de Haute Alsace et la compagnie de théâtre le Carrousel. Les créateurs ont développé des affinités artistiques si riches que les directeurs des Tréteaux, Cathy Aulard et André Leroy, ont invité Gaudreault à présenter son interprétation du texte de Vinaver, un classique du théâtre européen écrit en 1978.
Dissident, il va sans dire met en lumière la vie d'une famille monoparentale semblable à tant d'autres, une mère et son fils vivant dans un appartement modeste, à la périphérie d'une grande ville. Le monde extérieur ne les épargne pas mais l'attachement qu'ils ont l'un pour l'autre remplit leur espace intérieur. Ils parlent de tout et de rien, des platitudes du quotidien, passant d'un sujet à l'autre, rapidement. Ce que l'on tait est aussi important que ce que l'on dit. Dissident, il va sans dire permet à chacun de capter une part cachée de lui-même mais c'est aussi un théâtre qui transcende le banal et l'ordinaire: une poésie de l'infiniment petit.