La saison débute avec la première œuvre pour grand ensemble de Sarah Chase. Ses danseurs font partie d'un des groupes les plus talentueux au pays: Montréal Danse. La chorégraphe, danseuse et conteuse ressent une fascination pour les histoires qui sommeillent en chacun de nous, attendant seulement qu'on les découvre et qu'on les raconte. Dans la pièce Sur les glaces du Labrador, présentée du 10 au 20 septembre, elle superpose les récits personnels des sept interprètes et leur prête voix par des accumulations de mouvements trompeusement simples.
La scène est ensuite cédée à la jeune relève. Les Grands Ballets Canadiens de Montréal lançaient en janvier 2008 un concours chorégraphique national inédit. Les objectifs premiers étaient d'encourager et solliciter la participation de talents émergents, de soutenir la création et de contribuer au développement et au rayonnement du ballet dans ses diverses expressions. Quatre chorégraphes canadiens, âgés de moins de 30 ans et choisis pour leur originalité, auront donc la chance de concevoir une courte pièce pour jusqu'à quatre danseurs de la troupe. Au terme d'un processus de création de cinq semaines, ils présenteront le fruit de leur travail à l'Agora les 25, 26 et 27 septembre.
Du 15 au 18 octobre, George Stamos, créateur aux œuvres sophistiquées, mordantes et traversées par des préoccupations sociales irrépressibles, fait une première visite à l'Agora de la danse en tant que chorégraphe. Sa plus récente pièce, Reservoir pneumatic, encourage le spectateur à se questionner sur sa perception de soi, des autres et de la planète. La pièce inclus une musique originale composée et interprétée en direct par Owen Chapman, aussi connu sous le nom de DJ Opositive.
L'Agora propose ensuite la nouvelle création de José Navas, Miniatures, du 29 octobre au 8 novembre. Après sept ans de création consacrés à des pièces de groupe, José Navas renoue avec la passion du solo et se révèle dans toutes les nuances et les subtilités d'un danseur mature. Exposant la fragilité du soliste qui met son âme à nu, il invite le public à une rencontre intime avec l'artiste et avec l'homme. Un travail d'état bouleversant de profondeur et d'authenticité. Pour ce dévoilement inédit où il se risque à parler de son histoire personnelle, le chorégraphe opte pour la forme de la miniature sur sept musiques choisies. Sept courts solos comme autant de poèmes créant une mosaïque impressionniste des sentiments qui animent cet homme façonné par la vie et par 20 ans d'amour avec la danse.
Du 12 au 15 novembre, Daniel Léveillé reprend Le crépuscule des océans, une œuvre créée à l'occasion du Festival TransAmériques 2007. Une danse qui se fait allégorie de l'océan, puissant et abyssal, de ses mouvements violents et tempétueux, de ses silences étourdissants. Une danse dépouillée et rigoureuse qui s'affirme positivement comme telle. Après le remarquable succès d'Amour, acide et noix (2001) et de La Pudeur des Icebergs (2004), salués au Canada comme en Europe, Daniel Léveillé poursuit, dans l'insoumission et la rigueur, une œuvre qui échappe à toute volonté de baliser un parcours. Il obéit à l'instinct et à l'inconscient.
Billetterie de l'Agora de la danse (840, rue Cherrier, métro Sherbrooke): 514 525-1500.