Dans le numéro 127 de la revue Jeu – lancé le 19 juin dernier à la librairie Le port de tête (262, avenue du Mont-Royal Est) -, on trouve un dossier dirigé par Marie-Andrée Brault sur les solos, ces pièces pour un acteur qui s'emparent de la scène contemporaine. Monologues ou soliloques, ils remettent parfois en cause la notion même de personnage et d'action dramatique. Souvent, leur force repose sur le lien établi entre le comédien et le spectateur.
Le dossier donne la parole à des praticiens qui ont écrit, joué ou monté des solos, et évoquent avec passion cette expérience unique: Marcel Pomerlo, Denis Gravereaux, Jasmine Dubé, Sylvain Bélanger et François Godin, tandis que Gilbert Turp expose ses réserves sur le genre en tant que spectateur. Il est aussi question du monologue dans la dramaturgie québécoise, de cet «autre» silencieux qui accompagne l'acteur «presque seul» en scène, des œuvres de Larry Tremblay, Fabrice Melquiot, Robert Lepage et Pol Pelletier, du «solo performatif», de l'interprète en dialogue avec l'image et du solo en danse.
En écho au dossier, on trouve dans ce numéro un article de Katya Montaignac sur des œuvres chorégraphiques récentes ayant choisi de s'approprier certains des codes du striptease, de même que la chronique d'Étienne Bourdages sur King Dave et Contes d'un indien urbain. Virginie Lachaise pose la question «La relève a-t-elle un avenir?» à des directeurs de compagnies de théâtre encore associés à la nouvelle génération malgré leurs accomplissements. Sylvie Pinard, artiste au corps blessé, témoigne de sa renaissance à la danse. L'œuvre de l'auteur et metteur en scène français Joël Pommerat, encore méconnue au Québec, fait l'objet d'une analyse de Marion Boudier et Guillermo Pisani. Enfin, outre les habituels comptes rendus et chroniques, on lira des réflexions autour de festivals étrangers en Hongrie, en Pologne et en Égypte.
Jeu 127 est en vente dans les Maisons de la presse et en librairie. Info: 514 875-2549 ou www.revuejeu.org.