Scène

Jeu 130 : Animaux en scène

Le lancement du numéro 130 de la revue Jeu se tiendra le jeudi 26 mars à 17h aux Écuries, 7285, rue Chabot, à Montréal (métro Fabre). L'équipe est particulièrement fière de tenir ce lancement puisque la revue fait peau neuve pour le printemps, avec un logo où le nom générique de Jeu devient «Revue de théâtre» (exit «les Cahiers»), des photos plus grandes sur papier glacé et un tout nouveau graphisme signé Folio et Garetti.

Dirigé par Hélène Jacques, le dossier Animaux en scène traite des représentations de l'animal au théâtre et de sa présence sur scène, permettant de constater que, fictives ou réelles, les bêtes offrent l'occasion de créer des formes nouvelles, d'interroger l'art et la condition humaine. Les animaux sont parfois véritablement convoqués sur le plateau. Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, spécialiste des questions d'éthique, s'interroge sur la responsabilité des hommes qui se servent de l'animal comme objet dans l'art contemporain. Existe-t-il des motifs justifiant son utilisation comme divertissement? Cette question complexe, Rosaline Deslauriers l'illustre par deux exemples européens, au Théâtre du Lierre et chez Rodrigo García. Françoise Boudreault analyse le théâtre équestre, à travers un historique et un panorama de ses formes actuelles. L'animal devient également l'objet d'une recherche pour le danseur, comme en témoignent les textes d'Ariane Fontaine, qui s'intéresse à la figure chevaline, et de Guylaine Massoutre, qui présente des chorégraphes et des danseurs sondant les frontières entre l'homme et l'animal. La bête est aussi étudiée par les acteurs, ces «étranges animaux», selon la formule de Molière; Francine Alepin et Jean-François Casabonne partagent leurs expériences avec Lise Gagnon.

Côté dramaturgie, Patricia Belzil propose un bestiaire du théâtre jeunes publics, et votre humble serviteur relève plusieurs occurrences du chien dans les pièces québécoises, le meilleur ami de l'homme accompagnant aussi fidèlement les auteurs dans leur imaginaire. Conférant au dossier une perspective historique, le texte d'Isabelle Martin aborde le théâtre comique du 18e siècle, où les animaux permettent la production d'une allégorie. Luc Moquin livre ensuite un dialogue où un chimpanzé prend la parole pour étudier la tension entre raison et instinct dans le personnage. Les auteurs Catherine Cyr et Patrick Leroux, en présentant des extraits de leurs pièces, évoquent quant à eux l'animal comme source d'inspiration créatrice. Pour clore le dossier, une bête prend la plume: la marionnetteauteur Loup Bleu offre une réflexion, dûment appuyée de références philosophiques, sur les rapports entre l'homme et l'animal et sur les créations du Théâtre du Sous-marin jaune.

En écho au dossier, le metteur en scène Gregory Hlady inaugure une nouvelle rubrique, «Carte blanche», espace offert aux créateurs, en nous invitant dans les coulisses de Cœur de chien. Quelques festivals font l'objet de comptes rendus: le Carrefour international de théâtre, ManiganSes et le Festival international de Théâtre Action (Belgique). Des articles sur la naissance du Théâtre Populaire du Québec et la remise des prix Europe complètent cette livraison. Info: 514 875-2549.

À l'occasion du 10e anniversaire de sa fondation, le Théâtre de la Pire Espèce présente, à 20h, juste après le lancement, Ubu sur la table, spectacle de théâtre d'objets créé et interprété par Olivier Ducas et Francis Monty. Rés.: 514 442-7285.