Scène

Comment parler des pièces que l’on n’a pas vues?

La Société québécoise d'études théâtrale (SQET) tient un colloque les 29 et 30 mai. Le 29, au Salon Maurice-Labbé (salle 6245) du Pavillon André-Aisenstadt de l'Université de Montréal et le 30 au Quartier Général du FTA (145, avenue Président-Kennedy, Métro Place-des-Arts). Le sujet: «Comment parler des pièces que l'on n'a pas vues?» L'organisateur est Sylvain Lavoie, notamment critique de théâtre pour la revue Spirale.

«Si, selon Pierre Bayard, il est "parfois souhaitable, pour parler avec justesse d'un livre, de ne pas l'avoir lu en entier, voire de ne pas l'avoir ouvert du tout", qu'en est-il du théâtre, art tributaire de sa représentation? En effet, pour les chercheur(e)s en études théâtrales, le décalage synchronique, doublé parfois d'une distance géographique, contraint souvent à parler de pièces aux représentations desquelles ils n'ont jamais assisté. Le seul texte dramatique ne suffit alors pas à fournir un commentaire complet de l'œuvre interrogée, même si l'accessibilité relative du livre permet un rattrapage sur l'évanescente matérialité de la représentation théâtrale. Quant aux traces de celle-ci (captations audio-vidéo, iconographie, etc.), elles sont fragmentaires et ne peuvent suppléer à l'expérience du spectacle vivant. Comment, donc, parler des pièces que l'on n'a pas vues? S'agit-il là d'une mise à distance souhaitable, voire nécessaire?»

Notez que le 30 mai, à 14h, au Quartier Général du FTA, le Français Pierre Bayard, professeur de littérature et psychanalyste, donne une conférence intitulée «Shakespeare s'est trompé».

Photo Pierre Bayard / H. Bamberger