Scène

L’équipe du Festival TransAmériques réagit au déplacement des FrancoFolies

L'équipe du Festival TransAmériques estime qu'elle fera les frais du déplacement des Francofolies du mois d'août au mois de juin. Voici le communiqué que l'organisation dirigée par Marie-Hélène Falcon vient d'émettre:

«Le Festival TransAmériques, festival international de création contemporaine en danse et en théâtre qui se tiendra en 2010 du 26 mai au 12 juin, fera comme plusieurs autres les frais du déplacement des FrancoFolies du mois d'août au mois de juin. Nous sommes outrés par le processus qui a mené à une telle décision; une décision prise de façon unilatérale, sans consultation et sans considération pour les manifestations artistiques qui ont déjà lieu en juin dans la métropole.
Bien que nos festivals oeuvrent dans des disciplines artistiques distinctes, le déplacement annoncé des FrancoFolies aura des répercussions majeures sur le Festival TransAmériques qui, comme la majorité des organismes artistiques de même envergure, opère dans la précarité. L'arrivée d'un tel blockbuster dans la même période portera inévitablement atteinte au rayonnement du Festival, conséquemment, aux artistes de la danse et du théâtre contemporains qui ont un ardent besoin d'un événement d'envergure, de la visibilité qu'il procure et qu'il perdra dans la foulée de la décision annoncée. Le Festival TransAmériques n'a aucunement les moyens d'entrer en concurrence avec la machine médiatique de l'équipe Spectra.
Il faut également savoir que les différents festivals occupent à tour de rôle les mêmes salles de spectacle et se partagent des équipes techniques et logistiques. La concurrence sera féroce. Les mieux nantis auront forcément la priorité.
Nous ne remettons aucunement en cause la pertinence et la qualité des FrancoFolies. Mais pour en assurer la pérennité, faut-il fragiliser, voire mettre en péril une foule d'autres manifestations qui contribuent de façon exceptionnelle à la vie culturelle montréalaise et à sa diversité ? N'y a-t-il pas d'autres avenues ?
Nous l'avons déjà dit dans d'autres circonstances, la répartition de l'offre artistique à Montréal dans un calendrier concerté a bien plus de vertu et de sens que la surenchère et la concentration sur un ou deux mois.  « Montréal, métropole culturelle », Montréal ville de création et de créateurs, Montréal ville de savoir, se résume-t-elle aujourd'hui à l'occupation et à la rentabilisation de la Place des festivals ? L'agenda touristique est-il dorénavant le principal déterminant de la politique et du développement culturel de la métropole ?
Le Festival TransAmériques, comme son prédécesseur le Festival de théâtre des Amériques, est un événement majeur et essentiel dans le paysage culturel montréalais depuis 1985; les médias et les instances gouvernementales l'ont affirmé à maintes reprises, la fidélité du public le confirme. En affaiblir la portée est grave. Tous doivent mettre leurs efforts en commun pour en assurer le rayonnement maximum et lui permettre de se déployer pleinement. Pas lui couper les ailes.
»

Source : Festival TransAmériques
(514) 842-0704
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Photo The Sound of Silence / FTA 2009