Carol Prieur, interprète incontournable de la Compagnie Marie Chouinard depuis 15 ans, une véritable muse, a été nommée «Danseuse de l'année 2010» par le magazine Tanz. Tous les ans, le mensuel allemand, véritable référence dans le milieu de la danse contemporaine, révèle les coups de cœur d'un groupe sélect de critiques internationaux dans une édition spéciale qui, à travers une série de portraits, dévoile les personnalités, compagnies ou créations qui se sont particulièrement démarquées au cours de l'année. Dans son édition hors série de 2010, en kiosque depuis le mois d'août, Tanz consacre 4 pages à Carol Prieur. Dans une entrevue accordée à Philip Szporer, elle évoque sa relation fusionnelle avec la danse et sa complicité avec Marie Chouinard. Photo Sylvie-Ann Paré.
Avoir la chance de voir danser Carol Prieur et cela gratuitement, c’était possible. Suffisait d’être présent à l’Auditorium le Patro, Maison de la culture de mon arrondissement et ne ce soir du 11 novembre, j’étais loin d’être seul.
Au programme , « Désillusions de l’Enchantement », triptyque basé sur les contes des frères Grimm de Tony Chong qui porte sur « l’aspect moins innocent des aspects psychologiques qu’on retrouve en toile de fond de plusieurs contes pour enfants. » Sur la scène, en plus de Carol Prieur, Lucie Vigneault, James Viveiros et Mark Eden-Towle, tous dansant ou ayant dansé pour Marie Chouinard, tout comme le chorégraphe. Difficile de ne pas affirmer que la soirée s’avérait prometteuse juste avant que les lumières s’éteignent.
Et effectivement, les promesses furent tenues. D’abord par « Sleeping Beauty » présentant un triangle amoureux de deux hommes et une femme avec au centre Lucie Vigneault, brûlant de sensualité. Ensuite, « Le petit chaperon rouge », duo tout aussi sensuel, malgré la thématique sous-jacente relativement délicate. Enfin dans « La neige bleue », solo de Carol Prieur dans lequel on découvre une femme sans contrôle sur son corps. Un corps qui la trahit et qui l’entraine dans tous les excès. Il m’est difficile d’imaginer une autre danseuse pour interpréter cette oeuvre qui s’avère très exigeante. Un pur moment de bonheur qui concluait une soirée de haute qualité et tout cela, je le rappelle, gratuitement.
J’espère qu’elle soit représentée et que le plus grand nombre d’amateurs de danse puissent apprécier une oeuvre avec une thématique accessible et interprétée par des danseurs et des danseuses de très haut niveau. Soyez attentifs.
Pour compléter mon texte précédent. Ce spectacle sera présenté le 16 novembre à 20h à la Maison de la Culture Frontenac et 17 novembre toujours à 20h à la Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal. Pas de raison de priver votre plaisir puisque c’est gratuit.
Malheureusement, l’accès aux Maisons de la Culture est réservé aux Montréalais. Depuis l’apparition de la carte Accès Montréal, tous les banlieusards sont exclus. Je me suis fait interdire l’accès depuis que j’habite en banlieue. C’est frustrant!
Effectivement, très frustrant,
Cependant, il y a deux possibilités pour y assister quand même.
1- Les spectacles de danse, étant en général, moins populaire, il est possible d’y assister après que tous ceux qui possèdent des billets sont déjà entrés.
2- Il faut connaitre quelqu’un qui y a va seul puisque les laisser-passer sont par paire. Pour ma part, le deuxième billet est souvent inutilisé. Il ne faut qu’un peu d’organisation pour aider un ami de Voir.
La maison de la culture que je fréquente offre les billets à l’unité ou à la paire, suffit de demander, Robert. Toutefois, l’alternative que vous proposez, présente sur un site concurrent sous une rubrique tel que billet à offrir, est bien valable pour rompre la solitude. Serait d’ailleurs intéressant sur le Voir car on pourrait s’organiser des groupes et avoir droit à une réduction sur le coût des billets.
Par ailleurs, sachez que certaines maisons de la culture ont songé (mais n’est-ce qu’une rumeur?) à faire payer les billets aux gens (valeur monétaire symbolique) car l’accès gratuit induit à l’excès de certains habitués qui s’empiffrent des billets de chaque spectacle sans pourtant y assister. Bref, des billets au cas ou je n’aurais rien à faire ce soir là, il pleut, il neige ça me tente pas de sortir… lésant ainsi ceux qui souhaiteraient vivement voir tel ou tel artiste. Heureusement qu’il y a désormais les places en attente.
Habituellement les spectacles de danse sont moins fréquentés. Toutefois, il s’agit d’avoir quelques passionnés comme nous dans la salle qui aiment bien en parler afin de remplir les sièges vides. Par exemple, pour le futur Cycle de la boucherie de Dave St-Pierre présenté à La Chapelle j’ai suscité l’intérêt chez 4 jeunes qui se sont procurés des billets. C’est dire! Mais quel travail de promotion…
Malheureusement Normand, j’approuve la politique de la Ville de Montréal en ce qui concerne la distribution des billets dans les maisons de la culture. Je vous avoue que l’achalandage de certains spectacles est tel qu’il nous faudrait deux voir trois représentations pour satisfaire la clientèle. Doit-on parler de protectionnisme culturel? Ma seule argumentation c’est que se sont les taxes montréalaises qui défraient la menue pitance de ces artistes.
En fait, îl existe la même « réglementation » dans le secteur des activités sportives. Le tarif pour les résidents montréalais diffère du tarif demandé aux « rastaquouères » et évidemment les résidents ont préséance sur ces étranges venus des lointaines banlieux!
Cependant, mes propos tendent vers ceux de Robert. Lorsqu’une salle est partiellement remplie, que tous les possesseurs de billets sont assis alors, pourquoi pas. Pourquoi ne pas laisser entrer ceux qui se sont déplacés. Je suis convaincu qu’un artiste préfère une salle comble à une salle qui s’apprarente à un gruyère!
Dans le cas des Maisons de la Culture, les artistes ne sont pas payés par le nombre de billets distribués, mais par un contrat signé avec la Ville de Montréal. Salles pleines ou vides ne changent rien d’un point de vue monétaire. Pour un banlieusard, le déplacement (autoroute/métro) en temps et en argent, rendrait peu attrayant de faire la file en « stand-by ». Si je me souviens bien de la propagande politique qui s’est faite sur le dos des banlieusards, elle était assez négative pour que, de mon propre chef, je ne remette plus les pieds dans ces salles de spectacle. Remarquez que cela ne m’empêche pas de fréquenter les autres salles de spectacle où j’ai toujours été bien accueilli.
Financièrement, cela ne change effectivement rien pour l’artiste; salle vide salle comble mais je présume que d’un point de vue performance cela se voit. Donc, si la file d’attente est peu attrayante alors, Robert a bien raison; faites-vous un(e) ami(e) Voir qui souhaite partager un billet de surplus avec un autre passionné de culture.
Oui, la politique municipale tend à démoniser les banlieusards et les lobbys suivent : « les banlieusards utilisent les infrastructures mais ils paient pas, s’ils paient pas, qu’ils restent chez eux! » faisant ainsi accroire que les montréalais apprécient peu les banlieusards. En fait, ils les apprécient plus au moment ou ils s’achètent une maison de banlieu parce qu’elle coûte moins chère, est plus spacieuse etc.
C’est vrai que je rigole quelque fois à propos de mes concitoyens de banlieue et aussi que je me plains qu’ils « usent » mes rues. Mais, il n’y a rien de sérieux dans mes propos et je crois que c’est aussi le cas pour la majorité des Montréalais. Oublions les considérations de quelques politiciens qui ne reflètent pas l’opinion générale.
Pour moi, la politique des laisser-passer a pour effet de « prioriser » les montréalais qui par leurs taxes rendent la diffusion des spectacles possibles. Mais « prioriser » ne veut pas dire exclure les autres. Une salle pleine est toujours préférable à une à moitié vide et pas seulement pour l’artiste mais aussi pour la personne qui a décidé de mettre ce spectacle au programme.
En conséquence, puisque les programmations sont connues en début de saison, fin janvier pour l’hiver, il est assez facile de découvrir les offres intéressantes et de planifier la façon d’y assister.