Marie-Thérèse Fortin, codirectrice générale et directrice artistique du Théâtre d'Aujourd'hui: «Au cœur de tous les textes qui composent cette saison du Théâtre d'Aujourd'hui se pose la question de l'Ailleurs et de l'Autre. Cet Ailleurs qui transforme notre regard, nous obligeant à nous délester de nos certitudes et de nos codes culturels. Un Ailleurs commandant cet élan vers l'Autre. L'Autre loin de soi et pourtant si proche. L'Autre comme une énigme que l'on veut résoudre pour mieux savoir l'ampleur de sa propre histoire et la forme de sa propre humanité.
Un Ailleurs au-delà des frontières du monde, imaginaire et ludique comme chez Réjean Ducharme, un Ailleurs où la guerre broie les derniers sursauts d'humanité chez Larry Tremblay, un Ailleurs où les régimes tombent ou s'entêtent, ne laissant d'autres choix que la contestation ou l'exil comme chez Carole Fréchette et Olivier Kemeid, un Ailleurs temporel qui nous permet de rencontrer un jeune mathématicien du 19ème siècle dont la fièvre de connaître et le désir de changer les choses résonnent à nos oreilles d'aujourd'hui avec une force enivrante grâce à la plume de Geneviève Billette… Une saison d'écritures fortes, aux notes entêtantes de lumière et de sens.
Cette saison sera aussi l'occasion d'accueillir en résidence dans la salle principale et ce pour les deux prochaines années, deux compagnies avec qui nous souhaitons nous associer, soit le Théâtre des Fonds de Tiroirs de Québec dirigé par Frédéric Dubois et Trois Tristes Tigres dont l'un des membres fondateurs, Olivier Kemeid, sera aussi auteur en résidence au Théâtre d'Aujourd'hui.
La salle Jean-Claude-Germain continuera de vous faire découvrir le talent d'auteurs nouveaux venus à l'écriture. Cette saison qui comptera pas moins de sept productions différentes, bénéficiant de l'attention dévouée de la marraine fée Alexia Bürger, fera étalage de son originalité et de son éclectisme joyeux… Écriture sous le souffle d'Aphrodite, écriture sous tension autour de l'invention de la chaise électrique, écriture au féminin carnassier, écriture chirurgicale sur l'anatomie d'un chien et de ses maîtres, écriture burlesque et guerrière sur le règne de Louis XIV, écriture existentielle avec en son centre un moi qui n'est autre que Dieu lui-même, écriture pour les tout-petits-tout-petits autour d'un nid qui se vide sous les yeux d'un papa et d'une maman… mais écriture toujours… au cœur de notre mission et au cœur de ce que nous sommes.»