Tout Prévert! est présenté jusqu’au 8 octobre
Jusqu’au 8 octobre, Christian Vézina présente la pièce Tout Prévert! à la Salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier.
Adaptée et mise en scène par Christian Vézina – qui interprète également le rôle-titre -, Tout Prévert! est un collage de dix courtes pièces qui met en scène la poésie de Jacques Prévert.
« C’est un type qui a mal aux autres, qui raconte de petites histoires au sujet de petites gens. Il écrit une poésie grand public. Il est libre dans sa langue, dans ses images, dans son style; il crée de la beauté et de la liberté avec un vocabulaire d’écolier… », dit Christian Vézina, en parlant de Prévert, dans un communiqué.
Dans le passé, Christian Vézina a présenté plusieurs pièces sur la scène de la Salle Fred-Barry, dont, en 2000, Une veillée chez le Maréchal-Ferron, Petit Bistro du Grand Jacques et Poète fait du chapeau; et, en 2007, Ils ne demandaient qu’à brûler.
Les billets sont déjà en vente sur le réseau Admission.
Escapade prévertienne
Quelle meilleure idée que de (re)découvrir Prévert libre dans sa maison ouverte! Christian Vézina, après avoir parcouru le jardin du poète (Petit bistro du Grand Jacques et Poète fait du chapeau) nous offre sa dernière fleur, Tout Prévert inspiré de Paroles et d’Histoires. Un choix difficile d’autant plus que les poèmes rivalisent en humanité, en tendresse et en humour. Notre formidiable Merdézut, prestidigitateur frivole, prend Dieu par la queue pour le métamorphoser en pomme dont les terrifiants pépins se transforment en orange mécanique pour le plus grand bonheur de l’œuf, celui de Colomb peut-être…
Quelle meilleure idée que de (re)découvrir Prévert libre dans son nid fragile! Et l’hirondelle fait le printemps au grand dam du gai pinson qui s’est encore pris les pattes dans les branches. Même Napoléon ne peut rien aux ennuis des animaux.
Quelle meilleure idée que de (re)découvrir Prévert libre dans sa famille surréaliste! Les pédérastes, les chômeurs, les chauffeurs de taxi et les assassins affamés réunissent leurs efforts pour trouver la machine à peser les balances près d’une flaque de sang autour de laquelle bourdonnent des mouches hébétées.
Quelle meilleure idée que de (re)découvrir Prévert libre dans un envol de 70 minutes! Après le décollage, plus moyen d’atterrir sur le Quai des brumes. Jamais plus. Il faut vivre suivant son désir en « émondant la vie ».
Dans les Paroles de Prévert, que d’Histoires en dix poèmes où les mots s’emportent devant le seuil de la folle du logis dans un récital théâtral loyal! LOYAL.
Demeurons polis et remercions les astres de la visite automatique de Christian Vézina à Fred-Barry, la maison des Enfants du paradis « qui croa-croa » que « le porte-plume redevient… » corbeau. Ce que racontent 16 chaises déplacées, deux robes imbriguées, un cintre muet et le piéd’Estal solennel.
Rien ne pourra nier, dans le mal d’aurores du coq cocardier (en a marre d’être plumé) aux grâces matinées maquillées de khôl, « la belle mort de l’écrivain poignardé par sa plume ou la seiche noyée dans son encre. L’ennui en laisse sur la rame du tram presse les calembours en allumettes dans l’oreille d’un sourd dur de la feuille ». Le Prévert du voisin est toujours plus vert!