Le TNM annonce la programmation de sa saison 2012-2013
Le Théâtre du Nouveau Monde a dévoilé hier la programmation de sa saison 2012-2013 que nous avons survolé avec un grand intérêt et que nous résumons ici-même.
Tout d’abord, en septembre, l’homme de théâtre français Patrice Chéreau, que nous connaissons davantage pour ses talents de cinéaste au Québec – notamment pour La Reine Margot qui lui avait valu le Prix du jury au Festival de Cannes en 1994-, viendra présenté la pièce La Douleur, un texte de Marguerite Duras écrit en 1945 alors qu’elle attendait le retour de son mari qui était prisonnier dans un camp de concentration. C’est l’actrice française Dominique Blanc qui montera donc, seule, sur scène afin de recréer les émotions du texte de Marguerite Duras.
Plus tard dans la saison, Denis Marleau, qui a mis en scène L’Histoire du roi Lear de Shakespeare au TNM le mois dernier, adaptera cette fois-ci une oeuvre de l’homologue français de ce dernier, soit Les Femmes savantes de Molière. Pour cette production, le metteur en scène a entre autres décidé de faire confiance à Estelle Clareton, Christiane Pasquier, Sylvie Léonard et Noémie Godin-Vigneau pour camper les personnages créés par Molière.
Par ailleurs, en octobre, Serge Denoncourt mettra en scène Christine, la reine-garçon, un nouveau texte de Michel Marc Bouchard qui a remporté en 2011 le Prix de la Dramaturgie Francophone remis par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques de France pour son texte Tom à la ferme. Dans Christine, la reine-garçon, Michel Marc Bouchard réinvente l’histoire de la reine Christine de Suède – une femme laide et séduisante, plus mâle que ses hommes de guerre, plus politique que ses diplomates, plus érudite que ses savants, peut-on lire dans la fiche descriptive de la pièce- qui, en 1649, a convié le philosophe René Descartes dans son royaume afin qu’il lui enseigne le mécanisme des passions qui habitent l’âme et le corps humains. C’est d’ailleurs durant cette période que Descartes est décédé. Céline Bonnier incarnera Christine de Suède et sera notamment entourée de Jean-François Casabonne, Robert Lalonde et Éric Bruneau.
Toujours dans un univers monarchique, le TNM proposera dès janvier Le Roi se meurt d’Ionesco, dans une mise en scène de Frédéric Dubois qui nouvellement coordonnateur artistique du Théâtre Périscope à Québec et qui fut également le lauréat du Prix John-Hirsch du Conseil des Arts du Canada en 2008. Le jeune comédien Benoît McGinnis, que l’on a pu voir dans Hamlet au TNM en avril dernier, incarnera ainsi le jeune roi Bérenger 1er qui apprend, dès le début de la pièce, sa mort prochaine et qui doit conséquemment apprendre à vivre avec cette réalité. Isabelle Vincent, Patrice Dubois, Kathleen Fortin et le jeune Émilien Néron que l’on a pu voir dans Monsieur Lahzar dernièrement, accompagneront Benoît McGinnis sur scène.
En mars, la directice du TNM Lorraine Pintal mettra quant à elle en scène la pièce Jocaste Reine de Nancy Huston qui avait été présentée au Théâtre de la Bordée, à Québec, au mois de mars dernier et qui propose une vision féminine du mythe d’OEdipe dans laquelle prend place Louise Marleau.
Enfin, pour clore la saison, René Richard Cyr répétera l’expérience des Belles Soeurs et fusionnera de nouveau le théâtre, la musique et le chant en adaptant la pièce de Michel Tremblay Le Chant de Sainte Carmen de la Main. Une fois de plus, il comptera sur l’expertise de Daniel Bélanger pour le volet musique et sur celui de Maude Guérin, France Castel, Normand D’Amour, Benoit McGinnis et autres Eveline Gélinas pour incarner les personnages de Tremblay.
Pour vous abonner à la saison ou pour en savoir davantage au sujet de la programmation: www.tnm.qc.ca
Alors là, avec cette saison annoncée, il sera difficile de résister. Bon, à une pièce ou deux près, parce qu’il faut que le porte-monnaie suive sinon c’est la carte de crédit et ça, eh bien c’est embarassant. Oui, à une pièce ou deux près, assis au balcon peut-être…
Non mais Chéreau et Duras : le marbre ciselé des mots.
Et Ionesco, Ionesco… Dubois.
Et que dire en finale de saison. Le tandem Cyr-Bélanger avec Le Chant de Sainte Carmen de la Main qui est prometteur.
J’hésite. C’est culpabilisant que de rejeter un Marleau ou un Denoncourt. Une Huston, un Bouchard. Une Pintal. La carte de crédit? D’autant que je pense qu’avec cette programmation, on m’accompagnera cette année au TNM.
C’est qu’il y a d’autres théâtres aussi. De bonnes pièces, des metteurs en scène étonnants, des comédiens(nes) ouf! Vraiment, c’est de la torture parfois ces annonces de programmation de prochaines saisons. On voudrait tout voir pour cesser de regretter.