L’électr’opéra «L’Enfant des glaces» de retour sur les planches
La compagnie lyrique de création Chants Libres propose de (re)découvrir une œuvre maîtresse de son répertoire, L’Enfant des glaces, un électr’opéra de Zack Settel et Pauline Vaillancourt, salué par la critique lors de sa création en septembre 2000 au Musée d’art contemporain de Montréal et en 2002 au 6 Tage Oper à Düsseldorf en Allemagne.
Cet électr’opéra a été conçu et mis en scène à partir d’une découverte archéologique faite en 1999 à 6 739 mètres d’altitude, dans les Andes et qui fut médiatisée à travers le monde : cinq siècles après le sacrifice de trois enfants par des prêtres incas sur un sommet argentin, trois petites momies avaient été retrouvées intactes, immortalisées dans la glace. L’un des trois enfants renaîtra au cœur de cet opéra. Il en résulte une fresque allégorique contemporaine et intemporelle sur l’état de notre monde, à mi chemin entre le conte et la science fiction.
Après cinq cents ans d’immersion dans le froid des Andes, l’Enfant des glaces (la mezzo-soprano Ghislaine Deschambault) surgit de l’obscurité, tel un mirage. Il se libérera lentement de sa chrysalide momifiée pour adopter une forme féminine et devenir le fantôme de l’homme (le baryton-comédien Jean Maheux). Les « voix » de la femme, le hanteront jusqu’à la folie. Happés dans le tourbillon du futur, tous les deux seront entraînés dans une chevauchée effrénée, désespérée et passionnée. Pourront-ils entendre l’Histoire de l’Enfant des glaces, pourront-ils se nourrir de son chant, sauront-ils retenir le temps qui passe, franchir les différences et se rapprocher?
Le livret est constitué de deux fragments de textes empruntés à l’écrivain espagnol du XVIIe siècle Francisco Gomez de Quevedo et au poète français Gérard De Nerval. Traduits en arménien, japonais, perse, russe, finnois et pular, les deux textes ont été modifiés et transformés en matériaux sonores, intégrés à la musique électroacoustique de Zack Zettel. Les voix des deux chanteurs, traitées en temps réel via des logiciels spécialement conçus, créent un environnement à la fois envoûtant et dramatique.
Les éclairages et faisceaux lumineux de François Roupinian en interactivité avec la vidéographie de Yves Labelle se projettent de façon rythmique sur la scène, sur les deux protagonistes et sur un écran d’eau. Au centre de cet espace scénique surréaliste imaginé par Pauline Vaillancourt et Martin Boisjoly, trône une imposante machine sculpturale aux rouages mécaniques, signée Alain Cadieux, et actionnée par les deux chanteurs-comédiens, dans un langage corporel chorégraphié par Johanne Madore et dans des costumes de Caroline Mercier.
À l’affiche pour 3 soirs seulement au Gesù, les 28 février, 1er et 2 mars 2013 à 20h.