12e Festival du Jamais Lu : Tout ce qui nous lie en mots et prises de parole
La 12e édition du Festival du Jamais Lu, grand laboratoire théâtral qui tend fortement à mélanger les langues et les genres, se tiendra du 3 au 10 mai 2013 et se fera sous le thème Tout ce qui nous lie.
Toute d’orange vêtue, cette nouvelle édition du festival qui a trouvé sa place Aux Écuries, rue Chabot à Montréal, a été concoctée par les codirecteurs artistiques Marcelle Dubois et Geoffrey Gaquère, et fait la part belle – encore une fois – autant aux auteurs et dramaturges établis, qu’à la relève florissante.
C’est avec 26 adresses publiques que s’ouvrira la 12e édition du Jamais Lu, le 3 mai, alors qu’Olivier Choinière et 26 auteurs s’empareront des 26 lettres de l’alphabet pour constituer la soirée d’ouverture L’abécédaire des mots en perte de sens, «une refonte de la parole et du sens des mots».
Le 4 mai, Lisa L’heureux propose la lecture théâtrale de Rêvé pour l’hiver, «un chassé-croisé de trois vies à différentes époques, placé sous le signe du souvenir». Une mise en lecture de Pierre-Antoine Lafon Simard, avec Dany Boudreault et Larissa Corriveau – des habitués du Jamais Lu – et Victor Andrés Trelles Turgeon. Suivra le texte d’Olivier Sylvestre, Les étoiles apparaissent, dans une mise en lecture de Bruno Dufort; une histoire d’errance, de perte de repères, de sursis. Avec Jean-Philippe Baril-Guérard, Francis Ducharme, Kathleen Fortin, Béatrice Picard et Hubert Proulx.
Le 5 mai, Geoffrey Gaquère (scénarisation, conception, mise en lecture), François Archambault, Emmanuelle Jimenez et Isabelle Leblanc offriront Le dénominateur commun : «Trois auteurs rencontrent sur leur lieu de travail respectif : une théologienne, un physicien, un psychologue et un généticien. Ensemble, ils se posent trois questions : qui sommes-nous, d’où venons-nous et où allons-nous?» Quand l’art et l’humanisme marchent d’un même pas.
Lundi 6 mai, place au jeune public, alors que Marilyn Perreault présentera Entre A et C il y a B, dans sa propre mise en lecture. Nadine Desrochers, Mathieu Gosselin, Gabrielle Lessard, Bruno Marcil, Olivier Morin et Annie Ranger seront de la partie pour rendre le texte de Perreault. En après-midi, les élèves de 6e année de l’école Saint-Grégoire-Le-Grand présentent Le Quartier; cinq textes écrits par les élèves de l’école du quartier, dont la dramaturgie est assurée par Pascal Brullemans et la mise en lecture par Philippe Cyr. Enfin, en soirée, c’est une lecture du texte Le voleur de membres de Mathieu Handfield à laquelle on aura droit. La fable absurde de Handfield sera lue par Sandrine Bisson, Pierre-Yves Cardinal, Henri Chassé, Patrice Coquereau, Louison Danis, Karine Gonthier-Hyndman, Steve Laplante, Ève Pressault et Anne Trudel.
Le 7 mai, on met Les livres en pièces, à la table ronde du Centre des auteurs dramatiques, animée par Paul Lefebvre, avec Simon Boulerice, Emma Haché et Larry Tremblay. Dès 20h, la lecture théâtrale de La cantate intérieure de Sébastien Harrisson s’imposera, dans une mise en lecture d’Alice Ronfard. Avec Marie Bernier, Dorothée Berryman, Stéphane Jacques et Jean-François Pronovost.
Le 8 mai, le Jamais Lu accueillera Cédryck Lessard, lauréat de L’Égrégore, un concours du RIASQ. Son texte Le jeu, sera mis en lecture par Sylvain Scott et sera lu par Sandrine Bisson, Nico Gagnon, Hugo Lapierre, Jean-François Pronovost, Guillaume Tellier et Anne Trudel. à 20h, The Weight, un texte de Benoît Drouin-Germain et Emmanuel Schwartz, mis en lecture par eux-mêmes, sera lu par Florence Blain, Marilyn Castonguay, Vincent Côté, Matt Goldberg, Jeff Ho, Jacques Laroche, Matthew Raudsepp et Mani Soleymanlou. «Le matin de leur mariage, avant l’arrivée de leurs invités, Flore Larose-Lacheville et Brian Hunterson mettent sur la table de la cuisine tout le poids de ce qu’ils portent et de ce qu’ils sont.» Sous le poids de ce bagage, le plancher cédera et les futurs mariés, entraînés vers le centre de la terre avec table et célébrant, pour se retrouver de l’autre côté du monde et enfin, pouvoir se marier.
Le 9 mai, c’est un lecture-méchoui qui attend le public, alors que Pascal Brullemans et Talia Hallmona livrent Moi et l’autre, un texte mis en lecture par Michel-Maxime Legault, lu par Hallmona elle-même et Marie-Ève Trudel, et encadré de la musique de Laurier Rajotte.
«La famille Hallmona a été sélectionnée par le gouvernement du Canada pour immigrer dans une province souverainiste francophone. Pour bien les préparer au calvaire qui les attend, le gouvernement du Québec a eu la gentillesse de mettre à sa disposition un guide pratique contenant tout ce qu’il faut savoir pour devenir de parfaits petits Canadiens et/ou Québécois. Comment fera la jeune Talia pour mettre en pratique ces précieuses recommandations? S’adaptera-t-elle à sa nouvelle vie? Réussira-t-elle à être une aussi parfaite Québécoise qu’une Julie Sirois à saveur de poutine? Afin de joindre le fond à la forme, la famille Hallmona vous préparera un repas égyptien de choix : méchoui d’agneau, feuilles de vigne, houmous et cie.»
Enfin, le vendredi 10 mai, place au Bal Littéraire, une idée originale de la Coopérative d’écriture (France), présenté pour la première fois au Québec, après avoir été éprouvé à maintes reprises en France. Cinq auteurs – trois Français et deux Québécois – convient le public au résultat d’une macération d’idées de 48 heures. Marion Aubert, Simon Boulerice, Évelyne De La Chenelière, Rémi De Vos et Pauline Sales présenteront ainsi un fable en dix épisodes, nées des dix chansons préférées des cinq auteurs. Les derniers mots de chaque épisode doivent être ceux du titre d’une des chansons. Alors que le bal démarrera à 20h, la règle du jeu se fera maître de cérémonie. Les auteurs-performeurs seront sous les projecteurs et alors qu’un épisode prendra fin sur les mots marquant le titre de la chanson, le DJ enverra la musique et les spectateurs se lèveront et danseront jusqu’à retomber d’épuisement, pour ensuite passer à l’épisode suivant. Une lecture-bal-chaise musicale, si on veut.
Les Microdons du Jamais Lu
Un projet carrément invitant se dessine à l’horizon, alors que la campagne de financement du Jamais Lu bat son plein. Les Microdons permettent à tout donateur de petite ou grande envergure d’envoyer un mot d’une longueur proportionnelle au don à l’auteur Stéphane Crête qui se penchera ensuite sur l’écriture d’un texte regroupant tous les mots fournis. L’occasion rêvée de donner des maux de tête au créateur.
Tous les détails de la programmation du 12e Jamais Lu et des Microdons au jamaislu.com