Aux Écuries : Aux Écuries: Une saison 2013-14 sous le signe de l’interdisciplinarité

Le Théâtre Aux Écuries, tel que stipule le communiqué officiel de saison, a été fondé avec l’envie ferme de se faire côtoyer des univers artistiques singuliers en réunissant des artistes qui s’expriment avec des langages théâtraux toujours différents, voire contradictoires. Si, l’an dernier, on y présentait des pièces fortes en gueule, ancrées dans les affaires de la cité, on y propose cette année des spectacles dont le matériau premier n’est pas nécessairement le texte… ce qui ne les rend pas moins politiques. Que ce soit par la marionnette sonore, le mouvement acrobatique, le théâtre-performance ou le théâtre d’objets, les artistes de cette année proposent de repenser notre façon de nommer le réel.

 

À l’affiche de la saison 2013-2014

 

Ubu sur la table, du Théâtre de la Pire Espèce

Une armée de baguettes de pain se dresse devant une autre, les bombes de tomates éclatent, le batteur à oeufs survole les troupes en déroute, du sang de mélasse pisse sur les soldats-fourchettes marchant sur le Père Ubu. Le sort dela Polognese joue sur une petite table où, faisant flèche de tout bois, les deux acteurs-marionnettistes offrent, en multipliant les commentaires à l’assistance, un deuxième niveau de lecture qui s’adresse à l’intelligence du spectateur autant qu’à son imagination.

Concerto au sol, de Félix Boisvert

Félix Boisvert présente sa nouvelle création, mûrie en résidence l’an dernier Aux Écuries, et produite parla Sociétéde musique contemporaine du Québec (SMCQ): un spectacle magique – sans parole – qui se sert des techniques de prestidigitation des arts de la scène pour immerger le spectateur dans un monde imaginaire… où la musique est donnée à voir autant qu’à entendre.

Méthodologie pour touristes, de Mathieu Léger

Méthodologies pour touristes s’intéresse au «territoire» sous ses multiples formes ; soit territoire géographique, linguistique, mythologique, politique, idéologique, fictif, matériel, ou biologique. La recherche de l’artiste Mathieu Léger se matérialise en dessin, en vidéo, en action et en photographie tout en exploitant l’interdisciplinarité de l’art actuel. Il s’intéresse aux phénomènes naturels et à l’écosystème humain; il explore les pistes de nos intentions et de nos actions.

Mommy, d’Olivier Choinière

Comédie musicale hip-hop de zombies ou conte d’horreur politique, Mommy est un miroir grossissant tendu à la société québécoise d’aujourd’hui, lui renvoyant, sur un mode ironique féroce, son indécrottable amour pour les beaux jours d’antan.

Ligne de bus, de Marylin Perreault

Un autobus de ville avec, à son bord, une quarantaine de vies. Des existences qui se croisent, se mélangent, s’entassent et s’entrelacent.  Plusieurs vies, un seul point en commun: ils étaient là. À ce moment-là.

Avale, de Catherine Bourgeois

Explorant les frontières entre théâtre et performance, Catherine Bourgeois et l’équipe de Joe Jack et John proposent à travers un théâtre de recherche et de création à l’écriture collective, un questionnement sur un aspect propre à notre contemporanéité : la colère. AVALe suit la vie de deux quinquagénaires qui accumulent frustrations et désabusements, jusqu’au jour où une petite goutte fait déborder le vase de leur quotidien. Le bruit constant, les rénovations, la paperasse, une visite inattendue, une santé fragile, transforment un rouleau de papier de toilette vide en prétexte pour une séparation.

Villes, d’Olivier Ducas

Voyage au cœur des obsessions des cités modernes. Quinze villes, quinze métaphores. Sur scène, un acteur, une caméra et une centaine d’objets. Une réflexion multiforme sur notre rapport aux autres et au monde. Olivier Ducas et la scénographe Julie Vallée-Léger, avec leur habituelle magie low-tech, explorent les valeurs symboliques et poétiques des objets pour créer une insolite galerie de villes imaginaires.

Petit bonhomme en papier carbone – version 3, de Francis Monty

Présenté l’an dernier en primeur au festival Coups de théâtre, le Petit bonhomme a fait son chemin et Francis Monty présente cette année sa Version 3 de son abracadabrante histoire. Éthienne ne peut pas (ou ne veut pas) s’expliquer ses origines de façon rationnelle. Sa famille est démesurée: comment sa mère a-t-elle pu enfanter, sans le secours des dieux, 57 enfants? Si laids! Si bêtes! Pourquoi est-il le seul à être doué de raison? Il s’agit là, sans contredit, d’un signe de l’au-delà. Mais surtout, il ne peut se satisfaire de ce père mou, à demi bovin. Il doit trouver une raison à ce châtiment, on a sûrement transformé ce père en vache pour une faute commise par un autre membre de la famille… Il doit savoir, il doit trouver une cause toute-puissante pour donner un sens à sa condamnation. Quitte à inventer l’origine de tous ces troubles.

Le festival du Jamais Lu

Le Festival du Jamais Lu est au théâtre ce que la performance live est à la musique. Un accès direct aux artistes, un moment brut et unique. Des dramaturges offrent leurs textes inédits dans des lectures publiques. Pensés par les metteurs en scène et portés par la voix de comédiens, ces lectures font jaillir des langues, formes, styles actuels. Tous sont empreints d’un désir commun: celui de réformer le monde dans lequel nous évoluons au moyen de la dramaturgie. Au menu de cette treizième édition: des prises de parole engagées et décalées, des lectures pour petits et grands, des tables rondes, des rencontres professionnelles, le tout dans une bonne humeur contagieuse. Tous les détails de la programmation seront dévoilés en avril 2014.

Également à signaler: les Écuries initient un club de spectateurs. Il s’agit d’une communauté de spectateurs qui se réunira cinq fois dans l’année. Ce sera l’occasion d’échanger sur ses impressions artistiques, de rencontrer les artisans du milieu théâtral (comédiens, auteurs, techniciens, critiques, etc) de participer à  des ateliers pratiques, en plus d’assister à  des pièces à  des tarifs avantageux (5 spectacles pour 55$). Ce groupe est ouvert à tous ceux qui ont envie de partager la fibre écurienne.