Auteure à surveiller : Une tragédie en langue québécoise à l'École nationale de théâtre
Scène

Auteure à surveiller : Une tragédie en langue québécoise à l’École nationale de théâtre

Du 11 au 15 mars, au Studio Hydro-Québec du Monument-National, les finissants 2014 de l’École nationale de théâtre (ÉNT) créeront Défiler, de Pénélope Bourque, diplômée 2013 du programme d’Écriture dramatique de l’École.

Mani Soleymanlou, qui signe la mise en scène, se dit particulièrement impressionné par le fait que Pénélope Bourque ait écrit une tragédie en langue québécoise, loin du français normatif. «Elle a pris notre langue et elle fait parler des rois et des reines. C’est rare et je trouve ça magnifique. Ce n’est pas parce qu’on ne parle pas en vers de douze pieds qu’on ne peut pas faire de la tragédie», ajoute-t-il.

À propos de la pièce

Jean-Baptiste promet un monde nouveau. Hérode est à la poursuite de plaisirs éphémères. Hérodiade n’aura jamais autant de pouvoir qu’elle le voudrait. Une réécriture du mythe de Salomé en forme de concours de danse, dans un décor formé de cent vingt-trois cordes.

« J’ai créé une pièce dans laquelle tous les personnages perdent la tête, dans tous les sens du terme. Jean-Baptiste se fait littéralement décapiter, mais Hérode, lui, devient fou de désir et de pouvoir », explique Pénélope Bourque.

« La pièce raconte les dernières semaines dans la vie d’Hérode, de sa femme, de leur fille et de leur entourage. Dehors, le peuple se soulève et il n’y a plus d’issues. Les spectateurs assistent à la chute d’un royaume, du point de vue de la famille au pouvoir. La menace qui gronde pousse alors chacun de ses membres à aller au bout de ses désirs. Le sujet est tout à fait d’actualité : on le voit en Ukraine, en Syrie, au Brésil», précise le metteur en scène Mani Soleymanlou.

Pénélope Bourque, jeune femme aux multiples chapeaux, assure aussi la direction de production de AVALe, présentée Aux Écuries par la compagnie Joe, Jack et John en même temps que sera présenté Défiler. Elle a complété le programme d’écriture dramatique de l’École nationale de théâtre en 2013, après avoir reçu une formation en études littéraires et cinématographiques. Elle se consacre principalement à l’écriture et à la traduction de théâtre, en plus d’agir à titre de coordonnatrice pourla compagnie Joe Jack et John.

À l’automne 2012, elle a conçu et animé, en collaboration avec Élyse Porter-Vignola, étudiante en psychologie, les ateliers d’écriture dramatique Effet Miroir, donnés au sein du département de psychiatrie duCHU Sainte-Justine. Lerésultat de ces ateliers est une pièce collective écrite par les jeunes participants, intitulée La lumière au bout du tunnel ou L’exode des loutres, qui a été mise en lecture par Fabien Lachance en février 2013. À l’été suivant, sa participation à l’élaboration collective d’Hélium Saignant, une expérience théâtrale mise en forme et interprétée par quatre auteurs issus de l’École nationale de théâtre, a donné lieu à un laboratoire public présenté au festival Zone Homa. Son adaptation dela pièce Coronado, de l’auteur américain Dennis Lehane, a été montée par Olivier Lépine au théâtre Premier Acte de Québec en octobre 2013. Au printemps 2014, elle assurera la direction de production de la performance théâtrale AVALe, présentée Aux Écuries dans une mise en scène de Catherine Bourgeois.